Charles Olivier de Saint-Georges de Vérac

général et diplomate français

Charles-Olivier de Saint-Georges, 4e marquis de Vérac (Château de Couhé-Vérac, ), est un militaire et diplomate français des XVIIIe et XIXe siècles.

Charles Olivier de Saint-Georges
Titre 4e marquis de Vérac
(1753-1828)
Prédécesseur François Olivier de Saint-Georges de Vérac
Successeur Anne Louis Joseph César Olivier de Saint-Georges de Vérac
Arme Infanterie
Cavalerie
Années de service 1757
Commandement Régiment des Grenadiers de France
Régiment Royal dragons
Conflits Guerre de Sept Ans
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Biographie
Dynastie Famille de Saint-Georges[1]
Naissance
Château de Couhé-Vérac
Décès (à 85 ans)
Père François Olivier de Saint-Georges de Vérac
Mère Elisabeth Marie de Riencourt
Conjoint Marie Charlotte Joséphine Sabine de Croÿ d'Havré

Blason de Charles Olivier de Saint-Georges

Biographie

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Charles-Olivier de Saint-Georges naquit le , au château de Couhé-Vérac, en Poitou. Son père, son aïeul, son bisaïeul avaient été lieutenants généraux de cette province du Poitou, « où sa famille occupa le premier rang, et il était destiné à l’être lui-même[2] » : il fut nommé, dès l'âge de 10 ans, à cette fonction [3].

Carrière militaire

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En 1757, il entre au service dans les mousquetaires, et en 1761, il entre en campagne, au milieu de la guerre de Sept Ans, en qualité d’aide de camp de Louis-Ferdinand de Croÿ, duc d'Havré, dont il avait épousé la fille à l’âge de seize ans. Il se distingue par sa valeur à l’armée, y est blessé au bras dans la journée de Willinghausen par le même boulet qui tua le duc d’Havré, son beau-père ; et « en récompense de ses valeureux services[2] », il obtient le brevet de colonel « à la suite » de l'infanterie en 1763, avant d'être nommé en 1767, colonel du régiment des Grenadiers de France.

En 1770, il est promu au grade de mestre de camp, lieutenant du régiment Royal dragons[3], et, bientôt après, reçoit la croix de chevalier de Saint-Louis.

La carrière militaire était alors le début de toute la noblesse, et l’on ne voyait aucun diplomate qui n’eût d’abord porté l’épée. Mais la diplomatie était la carrière pour laquelle le marquis de Vérac se sentait le plus de goût et d’aptitude.

Diplomatie

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En 1772, il est envoyé en qualité de ministre plénipotentiaire à la cour de Hesse-Cassel ; puis en 1774, à la cour de Danemark ; en 1779, à celle de Saint-Pétersbourg, « qui avait pris depuis quelque temps une place importante dans les affaires de l’Europe[2] ». Il avait rapporté de cette cour de Russie, encore nouvelle alors, des renseignements, des récits et des peintures de mœurs et d’événements qui le rendirent fort intéressant à son retour, « car il excellait à raconter[2] ». Du reste, les archives diplomatiques conservent la preuve de l’application qu’il avait mise à découvrir, défendre, prévoir pour l’avenir les intérêts de la France dans ce lointain et puissant empire qui s’élevait[2].

Il en est rappelé en 1781[4], pour être nommé ambassadeur en Hollande. Transporté des quais de la Néva aux rives du Zuyderzée, où la tâche est différente et peu facile entre « les deux nuances gouvernementales[4] » qui divisaient les Provinces-Unies. Il n’hésite pas à se prononcer contre l’agrandissement et la consolidation de la maison d'Orange, que l’Angleterre et la Prusse soutenaient, et ne craint pas d’agir auprès des États généraux pour retirer au stathouder le gouvernement de La Haye. Désavoué par la cour de France, il y est rappelé.

« Son indépendance et sa conviction ne voulurent point s’effacer devant ce qu’il regardait comme l’intérêt de la politique française. Qui peut blâmer de pareils sentiments[4] ? »

— Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne

Il reste alors quatre ans sous la remise, selon l’expression du temps, et en 1789, est chargé d’aller remplacer M. de Vergennes en Suisse, en qualité d’ambassadeur.

Après les journées de , qui avaient ramené de Varennes le roi captif à Paris, le marquis de Vérac envoie sa démission et part pour Lindau, d’où successivement il se rend à Venise, Florence, et revient à Ratisbonne. Dès son départ, il est inscrit sur la liste des émigrés, et par conséquent toutes ses propriétés sont confisquées et vendues, ses châteaux démolis, ses titres brûlés, « tout son mobilier fut mis au pillage ; en un mot, tout ce qu'il possédait en France devint la proie de la fureur révolutionnaire[3] ».

Il rentre en France en 1801, après sa radiation de la liste des émigrés, et y vit dans la retraite, jusqu’à ce qu’en 1814 « les destinées de la France y ramenassent ses anciens rois[4] ».

Louis XVIII reconnaît alors la fidélité et les services du marquis de Vérac, maréchal de camp depuis 1781[3], en l’élevant au grade de lieutenant général en 1816 [3].

Le roi Louis XVIII, dès 1814, avait bien voulu lui rendre les « grandes entrées » de la cour [4], que le roi Louis XVI lui avait accordées en 1779 [3].

Le marquis de Vérac, retiré de la vie active, consacre ses dernières années à sa famille et à une société intime dont il faisait le charme par son esprit et ses souvenirs. Il « termina sa carrière » le .

Écartelé: aux 1 et 4, d'argent, à la croix de gueules ; aux 2 et 3, fascé ondé enté d'argent et de gueules de six pièces (de Rochechouart).[1],[5],[6]

Ascendance & postérité

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Charles Olivier de Saint-Georges était le fils de François Olivier de Saint-Georges (1707-1753), marquis de Vérac et Elisabeth Marie de Riencourt (1720-1745), dame d'Orival.

Notes et références

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  1. a b c d et e Courcelles 1827, p. 236.
  2. a b c d et e Michaud 1843, p. 129.
  3. a b c d e et f Michaud 1819, p. 497.
  4. a b c d et e Michaud 1843, p. 130.
  5. Rietstap 1884.
  6. Popoff 1996, p. 62 & 77.
  7. a et b Michaud 1843, p. 131.

Pour approfondir

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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