Charles II Auguste de Palatinat-Deux-Ponts
Charles II Auguste Christian de Palatinat-Deux-Ponts [1] (né le à Düsseldorf et mort le à Mannheim) est duc palatin de Deux-Ponts de 1775 à 1795.
Charles II Auguste de Palatinat-Deux-Ponts | |
Titre | |
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Duc palatin de Deux-Ponts | |
– (19 ans, 4 mois et 27 jours) |
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Prédécesseur | Christian IV |
Successeur | Maximilien Ier |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Wittelsbach |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Düsseldorf Saint-Empire Duché de Berg |
Date de décès | (à 48 ans) |
Lieu de décès | Mannheim Saint-Empire Palatinat du Rhin |
Père | Frédéric de Deux-Ponts-Birkenfeld |
Mère | Françoise de Palatinat-Soulzbach |
Conjoint | Marie-Amélie de Saxe |
Enfants | Karl August Friedrich |
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Blason | |
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Biographie
modifierCharles Auguste, né au château de Düsseldorf le , est le fils aîné de Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld (1724-1767) et de Françoise de Palatinat-Soulzbach (1724-1794)[2]. Charles Auguste est élevé avec son frère cadet, Maximilien (1756-1825) par son gouverneur, l'officier général breton Agathon Guinement de Kéralio jusqu'en 1772.
Vivant une histoire d'amour partagé avec l'archiduchesse Marie-Amélie d'Autriche (1746-1804), les deux jeunes gens virent leur projet d'union contrarié par la mère et le frère de la jeune femme : l'impératrice douairière Marie-Thérèse et l'empereur Joseph II du Saint-Empire, qui, en 1769, marièrent contre son gré leur fille et sœur au duc Ferdinand Ier de Parme : un simple comte palatin n'était pas d'un rang suffisamment élevé pour les deux Habsbourg-Lorraine tout à leur politique de réconciliation avec la maison de Bourbon.
Charles-Auguste en garda une rancœur envers la maison de Habsbourg-Lorraine, qui eut des conséquences politiques car il était l'héritier potentiel de Charles IV Théodore, électeur de Bavière et de Palatinat.
Il épouse à Dresde, le Marie-Amélie de Saxe, fille de l'électeur de Saxe Frédéric Chrétien et cousine germaine du roi de France Louis XVI, du roi d'Espagne Charles IV et de Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile. Ses beaux-frères, Albert de Saxe-Teschen — époux de Marie-Christine d'Autriche, une sœur de Marie-Amélie — et Clément Wenceslas de Saxe furent respectivement gouverneur des Pays-Bas Autrichiens et archevêque-électeur de Trèves[3].
Le couple s'installe au château de Neubourg-sur-le-Danube.
Les fils que son oncle avait eus de Marianne Camasse, une gracieuse danseuse créée comtesse de Forbach, étant issus d'une union morganatique n'ayant aucun droit à la succession, Charles II Auguste succède à son oncle Christian IV de Deux-Ponts-Birkenfeld le et poursuit la politique absolutiste de ce dernier.
Son cousin Charles IV Théodore, électeur de Bavière et de Palatinat, n'ayant pas d'enfant survivant, Charles II Auguste devait également lui succéder, mais il mourut avant l'électeur, et c'est son frère Maximilien qui réunit sous son sceptre toutes les possessions des Wittelsbach (jusqu'à la branche cadette de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld-Gelnhausen) en 1799.
Règne
modifierLe château de Karlsberg
modifierDès son accession au trône ducal, Charles renonça aux fastes de cour de son prédécesseur et entreprit des économies budgétaires afin d'assainir les finances de l'État, qu'il avait trouvées en piteux état. Deux ans plus tard, il acheta à une cousine de sa maîtresse le Louisenhof à Buchenberg bei Sanddorf, un quartier de Hombourg. Il l'agrandit et peu à peu les édifices formèrent le château de Karlsberg, qui porte ainsi son nom, l'un des ensembles architecturaux d'Europe centrale les plus vastes du milieu du XVIIIe siècle. Le Karlsberg abritait plusieurs collections, entre autres :
- une collection de dessins ;
- une collection d'armes ;
- une bibliothèque ;
- une collection de pipes.
Le peintre et architecte en chef Johann Christian von Mannlich y assembla une collection de toiles de maîtres exceptionnelle, qui devait former par la suite le joyau de l'Alte Pinakothek de Munich.
Au cours de la construction du château, qui était censé magnifier le règne de Charles, la cour ducale prit tant d'importance que le duc s'endetta gravement. L'éclat de la cour, le train de vie extravagant et les chasses princières se payaient au détriment de la population.
La succession de Bavière
modifierEn 1777, l'électeur Maximilien III de Bavière mourut. Sans enfant de son mariage avec Marie-Anne de Saxe, son plus proche parent était l'électeur Charles IV Théodore de Palatinat. Celui-ci répugnait à quitter ses terres et son splendide château de Mannheim pour Munich et envisagea, de concert avec l'empereur Joseph II, d'échanger la Bavière, voisine de l'Autriche, contre les Pays-Bas autrichiens, plus proches du Palatinat.
Soutenu par la veuve de Maximilien III et par sa belle-mère, sœur de l'électeur défunt, aiguillonné par le roi de Prusse Frédéric II, ennemi des Habsbourg-Lorraine qui se posait en défenseur des libertés germaniques, Charles-Auguste, se rappelant sans doute son aventure malheureuse avec Marie-Amélie — qui, de son côté, avait cessé tout commerce avec sa famille — s'opposa à cet échange et entra dans la guerre de succession de Bavière du côté prussien. La cession n'eut pas lieu, l'Autriche devant se contenter d'une minuscule portion de territoire bavarois autour de Braunau am Inn.
En 1785, une seconde tentative d'échange de la part de Charles-Théodore de Bavière et de Joseph II n'eut pas plus de succès.
Pour cette raison, le courant nationaliste du siècle suivant consacra Charles-Auguste Sauveur de la Bavière.
La Révolution française
modifierDu fait de la neutralité qui lui était garantie par le gouvernement français, lorsque la Révolution française éclata, puis au début de la Première coalition (1792 – 1797), Charles-Auguste demeura sur ses terres, d'ailleurs encerclées par l'armée française. Après l'exécution de Louis XVI, la Terreur s'intensifiant, les Français envisagèrent néanmoins d'amener Charles-Auguste à Paris pour le juger en tant qu'ancien prince souverain et afin d'impressionner les souverains étrangers.
Cependant, prévenu le par un paysan de Rohrbach, le duc, passant par Kaiserslautern, eut le temps de se réfugier à Mannheim, dans l'électorat de son cousin palatin dont il était toujours l'héritier. Il vécut par la suite aux châteaux de Mannheim et de Rohrbach près de Heidelberg.
Le palais Karlsberg fut incendié le par les armées françaises au cours de leur retraite. Les fidèles du duc avaient eu le temps de transporter à Mannheim la presque totalité des collections du Karlsberg et des autres châteaux.
La fin
modifierCharles II Auguste mourut deux ans plus tard avant de pouvoir accéder au titre de prince-électeur, laissant ses droits à son frère cadet Maximilien. Le cousin palatin mourut quatre plus tard, non sans avoir tenté en vain de s'assurer une descendance en se remariant très tardivement avec une jeune archiduchesse de la branche de Modène.
Son fils l'ayant précédé dans la tombe, Charles-Auguste eut donc pour héritier son frère cadet Maximilien qui devint en 1799 électeur de Bavière et en 1806, le premier roi de Bavière.
Descendance
modifierCharles II Auguste et Marie Amélie de Saxe ont un fils[4] :
- Karl August Friedrich, prince héritier de Palatinat-Birkenfeld-Deux-Ponts, né à Deux-Ponts, le , mort au château de Karlsberg, près de Hombourg, le et inhumé à l'Alexanderkirche de Deux-Ponts[4].
Ascendance
modifierCharbonnage
modifierLa concession minière de Saint-Hippolyte est accordée le aux princes Charles et Maximilien du Palatinat-Deux-Ponts pour exploiter la houille sur une durée de vingt ans[5].
Anecdote
modifierLa brasserie de Hombourg, Karlsberg Brauerei (à ne pas confondre avec la bière danoise du même nom, qui s'écrit avec un C à l'initiale) fondée en 1878, a pris le nom du château et porte sur ses étiquettes le portrait de Charles II.
Références
modifier- À propos de son nom : lui-même s'appelait d'abord « Charles II », ce qui s'explique par son appartenance à la dynastie des comtes palatins de la branche Palatinat-Birkenfeld-Bischweiler ; il porte le nom de Charles III en tant que duc de Palatinat-Deux-Ponts.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 276.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 340.
- Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 292.
- Joseph Delbos, Description géologique et minéralogique du département du Haut-Rhin, Périsse, (lire en ligne), p. 435.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : Wittelsbach, t. IV, Le Perreux-sur-Marne, Alain Giraud, , 545 p. (ISBN 978-2-901138-04-4).
Liens externes
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