Charles-Henri de Lorraine-Vaudémont
Charles-Henri de Lorraine (Bruxelles, - Nancy, ), comte puis prince de Vaudémont, de Commercy, etc., est le fils légitimé de Charles IV de Lorraine et de Bar et de sa maîtresse Béatrix de Cusance. Il servit dans les armées de l'Empire romain germanique, fut nommé gouverneur du Milanais puis, devenu prince de Commercy, fit entièrement reconstruire le château de Commercy[1].
Gouverneur de Milan | |
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- |
Comte de Vaudémont | |
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Prédécesseur | |
Prince de Vaudémont (d) | |
Successeur |
Naissance | |
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Décès | |
Activités |
Militaire, commandant, homme politique |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Anne de Lorraine (d) |
Conjoint |
Anne-Élisabeth de Lorraine (à partir de ) |
Enfant |
Distinction |
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Biographie
modifierCharles-Henri est le troisième enfant que Charles IV eut avec Béatrix de Cusance. La nullité du mariage du duc d'avec la duchesse Nicole de Lorraine n'ayant pas été accordée par le Saint-Siège lors du procès en nullité, les enfants nés de ce « deuxième » mariage (reconnu plus tard) ne peuvent prétendre à la succession au duché. La mort Nicole de Lorraine permis, plus tard, à Charles IV et à Béatrix de Cusance de se marier, ce qui légitimeraient leurs enfants, sans toutefois les rendre dynastes au trône de Lorraine.
Le prince de Vaudémont reçoit de son père un petit État souverain composé de territoires pris dans le nord du duché de Lorraine : la baronnie de Fénétrange, les comtés de Sarrewerden, de Bitche et de Falkenstein.
Titré par son père comte puis prince de Vaudémont, Charles-Henri hérite sans doute du tempérament de son père et est un grand homme de guerre. Il est toutefois plus fidèle et constant, après avoir choisi de servir l'Espagne et non le roi de France, oppresseur dont les troupes occupaient des duchés. Chevalier de l'ordre de la Toison d'or en 1675, Gouverneur du Milanais de 1698 à 1706, Grand d'Espagne de première classe.
La France ayant rendu ses possessions au duc Charles IV en 1661, une période d'accalmie entre les deux monarchies put engendrer une politique de réconciliation. Le prince Charles, héritier des duchés, se fiance à Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours, princesse française.
En 1662, le duc Charles IV signe avec la France le Traité de Montmartre qui donne les duchés à La France et intègre la Maison de Lorraine dans la Maison Royale de France. Le traité est rejeté tant par les membres de la Maison ducale que par la cour souveraine de Lorraine. Les fiançailles du prince héritier sont rompues et le jeune homme va servir l'empire où il s'illustre lors de la résistance à l'invasion ottomane. La Lorraine et le Barrois ne retrouvent leur indépendance qu'en 1697. Le duc Charles IV meurt en 1675 et son successeur en 1690. C'est le fils aîné du défunt Charles V, Léopold Ier, qui règne à Nancy, ville qu'il découvre à l'âge de 19 ans. Il se signale par une générosité et une grandeur d'âme qui firent l'admiration de Voltaire. La seigneurie de Wavre reçue de sa mère par héritage fut vendue à François Ansillon, chevalier du Saint-Emire et bourgmestre de Bruxelles[2].
N'étant pas concerné par la succession au trône, le comte de Vaudémont épouse en 1669 une de ses cousines françaises de la maison de Lorraine-Elbeuf, Anne-Élisabeth (fille du duc d'Elbeuf et d'Anne-Elisabeth de Lannoy) ; ils ont un fils, Charles-Thomas (1670-1704), lui-même prince de Commercy et homme de guerre. ne pouvant servir la France ennemie, le comte de Vaudémont sert l'Espagne et devient gouverneur de Milan.
En 1674, il dirige la défense de Besançon assiégée par les troupes de Louis XIV. La ville résiste durant vingt jours et la citadelle une semaine de plus.
À la mort de son fils, Charles-Henri renonce au profit du duché, à son État souverain des environs de Bitche. En compensation, son cousin le duc Léopold lui attribua la principauté de Commercy en 1708. Le prince fait construire dans cette petite capitale un vaste château ; Germain Boffrand, architecte du Roi (de France, Louis XIV) et premier architecte du duc de Lorraine, en dresse les plans, conservant les bases d'un ancien château-fort cantonné de tours rondes ; il reprend ce même principe pour le célèbre château d'Haroué.
Veuf depuis 1714, le prince meurt à 74 ans, sans postérité survivante. Il est inhumé à la chartreuse de Bosserville que son père avait fondée. La principauté de Commercy fait alors retour au domaine ducal. Son intendant-général était le chevalier François-Joseph de Servais.
Un Lorraine-Elbeuf, Joseph-Marie (1759-1812), porte encore le titre de prince de Vaudémont. Sa femme, née Louise de Montmorency-Logny, sera une précieuse amie de Talleyrand.
Un amateur de musique et des arts
modifierC'est lors de son séjour à Paris, à partir de 1674[3] que le prince découvre l'opéra. Il est alors devenu un grand amateur de musique. À Bruxelles, le compositeur Pietro Antonio Fiocco lui dédicace un petit opéra intitulé Le Retour du printemps, le 13 juin 1699, écrit dans le style lullyste[4]). Le manuscrit en est conservé à la Bibliothèque nationale de Vienne.
À Milan, Charles-Henri fait monter le dramma per musica Angelica nel Cataï, adaptation italienne du Roland du même Lully, à l'occasion de la venue de Philippe V d'Espagne[5].
La dédicace de la Nouvelle méthode pour apprendre la musique (1709) de Michel Pignolet de Montéclair nous apprend que celui-ci fut le maître de musique de la musique de Charles-Henri, et qu'il l'accompagna jusqu'à Milan peu avant 1699.
Enfin il fut probablement[réf. nécessaire] en rapport avec le compositeur Henry Desmarest.
Ascendance
modifier16. Antoine de Lorraine | ||||||||||||||||
8. François Ier de Lorraine | ||||||||||||||||
17. Renée de Bourbon | ||||||||||||||||
4. Charles III de Lorraine | ||||||||||||||||
18. Christian II de Danemark | ||||||||||||||||
9. Christine de Danemark | ||||||||||||||||
19. Isabelle d'Autriche | ||||||||||||||||
2. Charles IV de Lorraine | ||||||||||||||||
20. François Ier de France | ||||||||||||||||
10. Henri II de France | ||||||||||||||||
21. Claude de France | ||||||||||||||||
5. Claude de Valois | ||||||||||||||||
22. Laurent II de Médicis | ||||||||||||||||
11. Catherine de Médicis | ||||||||||||||||
23. Madeleine de la Tour d'Auvergne | ||||||||||||||||
1. Charles Henri de Lorraine-Vaudémont | ||||||||||||||||
24. Claude II de Cusance | ||||||||||||||||
12. Evandelin Simon de Cusance | ||||||||||||||||
25. Philiberte de Lugny | ||||||||||||||||
6. Claude-François de Cusance | ||||||||||||||||
26. François de Vergy | ||||||||||||||||
13. Béatrice de Vergy | ||||||||||||||||
27. Claudine de Pontailler | ||||||||||||||||
3. Béatrix de Cusance | ||||||||||||||||
28. Maximilian van Witthem | ||||||||||||||||
14. Jean van Witthem | ||||||||||||||||
29. Gillette van Halewy | ||||||||||||||||
7. Ernestine van Witthem | ||||||||||||||||
30. Jean IX de Merode | ||||||||||||||||
15. Maria Margareta de Merode | ||||||||||||||||
31. Mencia de Berghes | ||||||||||||||||
Portraits
modifierDes portraits peints de Charles-Henri de Lorraine et de son épouse sont visibles à l'hôpital Saint-Charles de Commercy[6]. Il existe aussi des portraits gravés par Nicolas IV de Larmessin, d'après une œuvre de Jean Ranc[7].
Sources manuscrites et imprimées
modifierpar ordre chronologique
- Bibliothèque nationale de France (Manuscrits) : Collection de Lorraine, vol. 726 à 970, regroupa des papiers du prince de Vaudémont (correspondances, comptes, rentes, documents divers). Inventaire de cette collection dans Philipe Lauer, Collections manuscrites sur l’histoire des Provinces de France, tome I (Bourgogne-Lorraine), Paris, 1905, p. 439-485.
- Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, Lunéville, 1840 (lire en ligne).
- Lettres inédites de Mmes des Ursins, de Maintenon, de MM. le duc de Vaudémont, le maréchal de Tessé et le cardinal de Janson, Caen, A. Hardel, 1862.
- Léonce Pingaud, Le Prince Charles-Henry de Vaudémont (1649-1723), Besançon, Dodivers, 1879, 32 p. (précédemment publié dans Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, 1876).
- Nigel Kent-Barber, Le Prince de Vaudémont, Charles-Henry de Lorraine et le régime espagnol au Milanais (1700-1707) : Une introduction au fonds Vaudémont, thèse de lettres, Paris, 1967, 277-XV ff.
- (en) John M. Stapleton Jr. Forging a coalition army : William II, the Grand alliance and the Confederate army in the Spanish Netherlands, 1688-1697, Ohio State University, 2003.
- John Childs, The Treaties of the War of the Spanish succession : An historical and critical dictionary, Greenwood, 1995, p. 460-462.
- Nicolas Moralès, L'Artiste de cour dans l'Espagne du XVIIIe siècle : étude de la communauté des musiciens au service de Philippe V (1700-1746), Madrid, Casa de Velasquez, 2007.
- Manuel Couvreur, « Pietro Antonio Fiocco, un musicien vénitien à Bruxelles (1682-1714) », Revue belge de musicologie no 55, 2001, p. 147-164.
- Hubert Collin, « Charles-Henri de Lorraine, prince de Vaudémont, souverain de Commercy, homme de guerre, diplomate et homme de cour (1649-1723) : portrait d'un « citoyen de l'univers » ami des arts », Henry Desmarest (1661-1741) : Exils d'un musicien dans l'Europe du grand Siècle, Versailles, CMBV et Sprimont, Mardaga, 2005, p. 137-148.Une version plus développée du texte précédent a été lue à Nancy à l'Académie Stanislas le 23 mai 2003, sous le même titre (disponible en ligne).
- Le P. Barnabé Brabant, Les Frères Mineurs à Wavre, 1645-1797, Duculot-Boulin, Editeur, Tamines, 1904, page 15.
Liens externes
modifierNotes et références
modifier- Ses documents personnels intégraux, conservés à la bibliothèque nationale de France (256 volumes), ne font toutefois pas état de cette reconstruction.
- Baron de Ryckman de Betz et vicomte Fernand de Jonghe d'Ardoye, Armorial et biographies des chanceliers et conseillers de Brabant, tome IV, page 1021
- En 1674, le prince de Vaudémont défendit brillamment la citadelle espagnole de Besançon assiégée par les Français. Fait prisonnier, Louis XIV l'assigna un temps à résidence à Paris, chez les Lorraine-Elbeuf, avant qu'il ne rejoigne les troupes espagnoles.
- Couvreur, 2001, p. 158-159.
- Morales, 2007, p. 169.
- inventaire.culture.gouv.fr
- philamuseum.org/collections