Charles De Coster

écrivain belge francophone

Charles De Coster (, Munich - , Ixelles) est un écrivain belge francophone.

Charles De Coster
Description de l'image Charles De Coster portrait avec nom.jpg.
Naissance
Munich
Décès (à 51 ans)
Ixelles
Activité principale
Écrivain, journaliste
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Biographie

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Né à Munich d'un père flamand et d'une mère wallonne, Charles De Coster étudie à l'université libre de Bruxelles où, formé à l'esprit du libre examen, il acquiert des convictions démocrates et anti-cléricales. Franc-maçon, il est membre de la loge Les Vrais Amis de l'union et du progrès réunis.

Le , alors qu'il est âgé d'à peine vingt ans, De Coster participe avec des amis à la fondation de la société littéraire Les Joyeux.

D'abord journaliste, il est ensuite employé aux Archives générales du Royaume et occupe notamment de 1860 à 1864 le poste d'employé au secrétariat de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances. Il en tire une large connaissance des procès de sorcellerie, mise à profit dans certaines de ses œuvres romanesques (et également à disposition d'Auguste Blanqui qui, par l'intermédiaire de son lieutenant, le docteur Louis Watteau, lui demande vers 1864 des notes relatives aux diverses manifestations du fanatisme religieux dans l'histoire[1]).

En 1870, il devient répétiteur à l'École royale militaire, poste pour lequel il avait déjà postulé une douzaine d'années auparavant.

En 1878, il demande à Xavier Mellery de réaliser des illustrations de l'île de Marken pour le magazine Tour du Monde.

Charles De Coster est inhumé au cimetière d'Ixelles, à Bruxelles.

Famille

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Entre 1857 et 1864, De Coster doit, côté privé, défendre l'honneur de sa famille contre les entreprises d'André Van Sprang, officier militaire et escroc au mariage ayant pris pour cible sa sœur Caroline, de quatre ans sa cadette. L'affaire faillit se régler par un duel (De Coster avait, pour lui servir de témoins, fait appel au peintre danois Poul Hagelstein (de) et au journaliste de L'Indépendance Camille Berru — par la suite remplacé par le peintre Edmond De Schampheleer, ami de De Coster qui contribuera, quelques années plus tard à l'illustration de son Ulenspiegel), qui fut cependant annulé à la suite d'un désaccord sur le choix des armes (les témoins de Van Sprang proposaient le sabre d'infanterie tandis que la préférence de De Coster allait au pistolet, arme convenant davantage à sa condition de bourgeois et de civil) et à l'espoir d'un dénouement à l'amiable.

Une commission militaire se saisit finalement de l'affaire : son verdict étant favorable aux De Coster, le capitaine Van Sprang est écarté de l'armée[2].

Postérité

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Les Légendes flamandes, publiées dans la revue Uylenspiegel[3] à laquelle il collabore, connaissent un certain succès mais le reste de son œuvre a dû attendre la génération de La Jeune Belgique, celle de Camille Lemonnier, de Georges Eekhoud par exemple, pour être reconnu.

Le chef-d'œuvre de De Coster, La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs, déplut aux milieux conformistes belges. Connu dans le monde entier, traduit dans toutes les langues européennes, il est pendant longtemps ignoré dans son propre pays mais connaîtra un succès universel.

La Légende d'Ulenspiegel incarne le cœur et l'esprit de la Flandre dont elle évoque le folklore, le climat et les traditions. Elle mêle l'histoire et le mythe, l'aventure d'une famille à celle d'un peuple. De Coster, écrivain francophone, reconstitue une époque en poète visionnaire et crée une langue nouvelle dans la grande tradition rabelaisienne. Till Ulenspiegel, avec son compagnon Lamme Goedzak, est surtout le défenseur de la liberté, celui qui a lutté contre l'oppression de Philippe II d'Espagne et du duc d'Albe, le héros qui s'est dressé contre toutes les formes d'oppression.

Abel Lefranc (1863-1952), du Collège de France, demandait « que la France, en particulier, songeât qu'Ulenspiegel honore sa langue » et qu'elle se décidât enfin à l'installer « fraternellement dans son Panthéon littéraire ».

Adaptations cinématographiques

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Gérard Philipe adapta l’œuvre à l’écran avec Joris Ivens en 1956, ainsi que les réalisateurs soviétiques Alexandre Alov et Vladimir Naoumov en 1976.

Œuvres

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Frontispice de La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs par le dessinateur belge Hippolyte Boulenger (1837-1874).

Notes et références

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  1. Bartier, J., « Le docteur Watteau, Charles De Coster et quelques autres » in Libéralisme et socialisme au XIXe siècle, Bruxelles, éditions de l'université libre de Bruxelles, 1981, pp. 389-398.
  2. Au sujet de cette affaire, lire L'Affaire De Coster - Van Sprang de Raymond Trousson (Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, coll. « Histoire littéraire », 1990) qui reproduit l'intégralité du procès-verbal de la commission d'enquête ainsi que de nombreuses lettres relatives à celle-ci.
  3. Espace Nord, La Légende d'Uylenspiegel

Annexes

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Bibliographie

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  • Joseph Hanse, Charles De Coster, Bruxelles, Palais des Académies, 1928 ; réédité en 1990, avec une préface inédite de Raymond Trousson
  • Jean-Marie Klinkenberg, Style et archaïsme dans 'La Légende d'Ulenspiegel' de Charles De Coster, Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, 1973 ; réédité en 2017, Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et Éditions SAMSA, avec deux études inédites et une préface inédite de Rainier Grutman
  • Jean-Marie Klinkenberg, Charles De Coster, Bruxelles, Labor, coll « Un livre, une œuvre », 1985
  • Raymond Trousson, Charles De Coster ou la vie est un songe, Bruxelles, Labor, 1990
  • La Légende de Thyl Ulenspiegel de Charles De Coster, actes du troisième séminaire international du Centre d’études sur la littérature belge de langue française, publiés par Ana Soncini Fratta, Bologne, CLUEB, 1991
  • Michel Draguet (dir.), Rops-De Coster : une jeunesse à l’université libre de Bruxelles, université libre de Bruxelles, Cahiers du GRAM, 1996
  • Éric Lysøe, « Sacralisation et profanation dans La Légende d’Ulenspiegel », in Licia Reggiani (éd.), Massoneria e cultura, Bologne, Clueb, 2000, p. 201-225
  • Raymond Trousson, Charles De Coster, journaliste à l'« Uylenspiegel », Bruxelles, Espace de Libertés, coll. « Laïcité », 2007, 335 p. (ISBN 2-930001-76-3)

Articles connexes

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Liens externes

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