Dès 1951, une compétition par équipes est associée aux épreuves individuelles des championnats d’Europe de judo. Elle en est cependant dissociée à partir de 1978 pour être disputée indépendamment, lors d’un tournoi spécifique organisé généralement en octobre ou novembre de chaque année. En 1985, cette épreuve par équipes qui ne concernait jusqu’alors que les hommes s’enrichit d’une épreuve équivalente dédiée aux femmes, sa création coïncidant avec l’épanouissement du judo féminin. Ces deux compétitions sont disputées conjointement jusqu’en 2009, toujours indépendamment des épreuves individuelles. La réunification entre compétition individuelle et par équipes intervenant finalement à partir des championnats d’Europe 2010 et perdure jusqu'en 2017. À partir de 2018, une formule novatrice apparaît. Plus de distinction entre tournoi masculin et féminin mais une seule compétition opposant des équipes mixtes comprenant trois garçons et trois filles de chaque nation[1]. Ce tournoi étant dissocié des championnats d'Europe individuels.
Au fil des années, le format des épreuves a subi des modifications, liées à l’évolution des règles. Mais les championnats d’Europe par équipes sont restés fidèles à certains principes de base :
Un système plus ou moins complexe de qualification par poules, avec repêchage éventuel, conduisant à des demi-finales et à une finale. Les équipes demi-finalistes perdantes s‘affrontant pour la conquête d'une unique médaille de bronze (si le nombre d’équipes engagées est réduit) ou obtenant chacun cette médaille, sans rencontre supplémentaire.
Cinq à sept catégories de poids représentées, suivant les éditions. Chaque affrontement entre deux équipes commençant immuablement par l’entrée en lice des judokas les plus légers pour se terminer par le combat opposant les lourds.
La possibilité pour chaque équipe de remplacer, en cours de compétition, un judoka par un second et ceci pour chaque catégorie. Tout remplacement étant définitif.
Un système de notation comptabilisant le nombre de victoires remportées par une équipe mais également les avantages marqués par chacun de ses membres. Ainsi que l’organisation éventuelle d’un combat supplémentaire, dans l’éventualité d’une égalité parfaite. Ce cas de figure se présenta en finale de l’édition 1982. La France et l’URSS se retrouvant à trois victoires partout et vingt points chacune à l’issue de la rencontre, Guy Delvingt et Khazret Tletseri qui avaient fait match nul précédemment s’affrontèrent à nouveau en un second combat décisif qui se joua sur décision arbitrale[2].
Ces championnats d’Europe par équipes ont eu souvent du mal à exister dans un calendrier international généralement chargé, comprenant parfois des échéances majeures, telles que les Jeux Olympiques ou les championnats du monde. La nécessité pour certaines fédérations de ménager leurs meilleurs éléments avant ces compétitions, ou de leur permettre de récupérer après les efforts consentis durant celles-ci, a parfois contraint leurs responsables à constituer des équipes formées de "seconds couteaux", de jeunes judokas en devenir ou bien à renoncer tout simplement à participer. Ainsi, en 1981 et 1983, les championnats d’Europe par équipes sont annulés "pour insuffisance d’équipes engagées"[2]. En 1986, la défection inattendue de l’URSS incite le journal L'Équipe à juger que régulièrement "la compétition pâlit de l’absence de certaines nations"[3]. Et, à l’issue de l’édition 2005, la revue « Judo magazine » de novembre écrit "qu’aucune des nations engagées n’a aligné sa meilleure formation au sortir d’un cycle de compétition qui a mobilisé les élites pendant trois saisons"[4].
En dépit de leurs problèmes récurrents et des menaces concernant leur maintien dans le calendrier, ces championnats ont réussi à perdurer, sans doute en raison de l’attrait particulier qu’elles ont généralement exercé sur le public. Enthousiaste après l’édition 1982, le journal "Judo" écrit que la compétition par équipes "nous a valu des émotions rares"[2]. Et, vingt ans plus tard, en , le même journal récidive, soulignant que "les compétitions par équipes sont passionnantes et intéressent un public large."[5]
En ce qui concerne la compétition masculine, la France avec ses 19 titres et en tête du bilan des championnats d’Europe par équipes, précédant de peu la défunte URSS (16 titres) qui a été quasiment sa seule rivale jusqu’à sa disparition, en 1991. Entre 1972 et 1993 notamment, la domination de ces deux nations a été telle qu’elles se sont adjugé à tour de rôle les vingt titres décernés durant cette période. Au cours des années quatre-vingt-dix, la donne a toutefois changé. Les victoires se répartissant plus équitablement entre les différentes nations européennes : Allemagne, Royaume-Uni, Italie ainsi que les états indépendants nés de l’éclatement du géant soviétique. Et en premier lieu la Géorgie, pays de moins de cinq millions d’habitants[6] qui a raflé neuf titres continentaux entre 2003 et 2021.
Pour ce qui est des filles, la domination de la France est plus écrasante encore puisque les tricolores ont remporté 20 des 32 titres décernés depuis la création des championnats d’Europe féminins par équipes, en 1985. La Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Russie ayant été les seules nations à avoir battu en brèche cette suprématie, certaines années.
Ce tableau liste uniquement les podiums des championnats d’Europe de judo par équipes quand cette compétition a été dissociée des épreuves individuelles. Les résultats des épreuves par équipes qui se sont tenues conjointement avec les épreuves individuelles se trouvent dans les pages concernées des championnats d’Europe de judo.
Il existe quelques particularités concernant certaines éditions :
Les années 1981 et 1983 ne figurent pas dans ce tableau, les compétitions ayant été annulées[7].
L'édition 2002 est absente de ce tableau, les épreuves individuelles et par équipes s'étant déroulées conjointement cette année-là.
En 2003, la compétition masculine a été exceptionnellement dissociée de l’épreuve féminine. Les femmes s’affrontant à Oradea, en Roumanie, le et les hommes à Londres, le .
• Les judokas précédés de l’astérisque sont ceux ayant participé uniquement aux phases éliminatoires (demi-finale, quart de finale, repêchage).
Les revues « Judo » ou « Judo magazine » (magazine officiel de la Fédération française de judo) suivantes : n° 26 de , n°35 de , n°50 de , n° 108 de , n° 202 de , n° 214 de janvier-, n° 220 de , n°228 de novembre-, n°245 de . Ed. Sedirep.
Le journal L'Équipe des éditions suivantes : n° 10 175 du , n°11 965 du , n° 12 569 du , n°12 884 du , n° 13 524 du , n°13 835 du , n°14 144 du , n°14 454 du , n°14 764 du , n°15 076 du , n°15 380 du , n°15 694 du , n° 16 312 du , n° 19476 du .
Le numéro spécial n° 433 de « L'Équipe magazine », « L’année 89 », page 183.
↑Revue « Judo magazine » n° 220, de novembre 2004, page 11.
↑Population en octobre 2012, France diplomatie [2]
↑Confirmation apportée par la revue « Judo magazine » no 202, de juin 2002, pages 20 et 21.
↑ La revue « Judo » de novembre 1979 (no 26) indique que René Rambier et Jean-Pierre Gibert étaient remplaçants et ne sont pas entrés en lice.
↑ Ces championnats 2008 ont accueilli des nations non européennes, le Brésil, l’Iran et la Mongolie. Leur présence étant sans doute liée au caractère exceptionnellement « open » de cette compétition.