Château de Simiane-la-Rotonde
Le château de Simiane-la-Rotonde (ou château des Agoult) est un château qui domine le village de Simiane-la-Rotonde situé sur le plateau d'Albion, dans le département français des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Château de Simiane-la-Rotonde | |||
La rotonde vue depuis la cour du château. | |||
Début construction | XIIe siècle | ||
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Fin construction | XIVe siècle | ||
Protection | Classé MH (1862, 2000) Inscrit MH (1998) |
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Coordonnées | 43° 58′ 53″ nord, 5° 33′ 41″ est | ||
Pays | France | ||
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | ||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||
Commune | Simiane-la-Rotonde | ||
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : France
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Il n'en subsiste que le logis seigneurial et le donjon appelé rotonde, qui donne son nom au village. Ce donjon abrite une grand salle qui est une des réalisations les plus étonnantes de l'art roman provençal.
Historique
modifierLa présence d'un castrum à cet endroit est attestée dès 1031 dans le Cartulaire de Saint-Victor de Marseille[1],[2].
Le donjon (qui abrite la rotonde dodécagonale) date de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle[3] tandis que le logis seigneurial date des XIIIe et XIVe siècles[4]. La construction de la rotonde peut être située entre 1190 et 1210[1],[5].
L'hypothèse la plus répandue est celle de la chapelle castrale, construite sur une crypte abritant le tombeau de Raimbaud d’Agoult, qui participa à la première croisade et mourut en 1113[6]. Guy Barruol reprend l'hypothèse avancée par le baron de Mévolhon en 1813 et Henri Revoil et l’interprète comme étant un donjon avec un soubassement rudimentaire presque aveugle au rez-de-cour, une salle noble au premier étage, salle d'apparat et de réception à l'architecture savante et décorée de sculptures, mais dont il manque le plancher qui était supporté par un arc diaphragme détruit au XVIIIe siècle et des poutres et la plateforme au sommet couronnée par une petite tourelle hexagonale et à laquelle on accédait par une porte et un escalier dérobé situé au-dessus de la voûte de l'étage noble[7],[8].
L'endroit est laissé à l'abandon à partir du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, une partie du château s'écroule. Le dernier propriétaire et dernier descendant de la famille d'Agoult, Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy est guillotiné en 1794 et ses biens sont confisqués par le district de Forcalquier. Le château revient ensuite à la famille sous Napoléon et est vendu en 1803 à Jean-François Claude Magnan puis à Valentin Xavier Bonot, menuisier à Simiane, qui cède la rotonde au département.
La rotonde profite bientôt d'un intérêt renouvelé, notamment à l'instigation de Prosper Mérimée qui visite le site en 1852. Elle fait enfin l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862, le restant du château étant classé par arrêté du pour son logis seigneurial, l'enceinte castrale, le sol de la cour, la citerne et le puits, les murs de clôture et ceux de soutènement, ainsi que les portes et autres vestiges[1]. Entre-temps, le château dans son ensemble fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [1].
La façade principale fut restaurée en 1875[9] par l'architecte Henri Révoil. D’importants travaux portant sur l’étanchéité et l’appareillage ont été réalisés en 1979-1980[10]. Le site est ouvert à la visite le et accueille depuis visiteurs, expositions et événements.
La rotonde a été considérée un temps comme une lanterne des morts mais cette théorie a été abandonnée[11].
Description
modifierArchitecture extérieure
modifierLa rotonde présente extérieurement deux parties très contrastées. La partie orientée vers l'extérieur du château (nord-ouest) est édifiée en moellon tandis que la partie donnant sur la cour intérieure (sud-est) est édifiée en moellon dans sa partie inférieure et en pierre de taille de belle facture assemblée en grand appareil dans sa partie supérieure.
La partie édifiée en pierre de taille est polygonale et présente, à l'étage, une grande baie ogivale aveugle et une belle porte romane encadrée de colonnes surmontées de chapiteaux sculptés ornés de feuillage supportant une archivolte à voussures multiples ornées soit d'un arc torique (boudin) soit d'un motif de bâtons brisés.
Architecture intérieure
modifierCette porte romane donne accès à une grande salle ronde de style roman qui constituait probablement une salle d'apparat et de réception[4].
Cette salle est surmontée d'une impressionnante coupole dont les nervures de pierre convergent en un mouvement légèrement hélicoïdal vers un grand oculus zénithal.
La salle ronde est entourée de douze niches séparées par des groupes de trois colonnes engagées, une forte encadrée de deux faibles. Le niveau inférieur servait de cellier[3].
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Les nervures de pierre convergeant vers l'oculus de la voûte.
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L'oculus.
Sculpture
modifierChapiteaux
modifierLes chapiteaux des colonnettes qui séparent les niches latérales sont ornés de motifs végétaux dont certains représentent de grandes feuilles extrêmement stylisées et rehaussées de trous de trépan, de palmettes, d'incisions profondes ou de pointes de diamant.
Masques
modifierLe chapiteau de chacune des douze colonnes fortes est surmonté d'un masque humain sur lequel prend appui une des douze nervures de pierre de la coupole. On y reconnait une tête de moine, une tête de diable barbu, une tête d'homme bâillonné, etc.
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Tête de moine.
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Diable barbu.
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Tête d'homme bâillonné.
Références
modifier- Notice no PA04000014, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Barruol 1981, p. 251
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 231.
- Guy Barruol et Jean-Maurice Rouquette, Promenades en Provence romane, Zodiaque, 2002, p. 110.
- Barruol 1981, p. 259
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, , 559 p., p. 130.
- Raymond Collier, op. cit., p. 130-131
- Barruol 1981, p. 253-260
- Raymond Collier, op. cit., p 130.
- Raymond Collier, op. cit., p. 129.
- Anat Tcherikover, Michel Plault. — Les lanternes des morts. Inventaire, histoire et liturgie. Poitiers, Brissaud, 1988 (" Art et patrimoine ", 4), « Compte-rendu de lecture », Cahiers de civilisation médiévale, 1995, volume 38, numéro 149, p. 96.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Dominique-Marie-Joseph Henry, « Simiane », dans Recherches sur la géographie ancienne et les antiquités du département des Basses-Alpes, Forcalquier, Chez Henri Gaudibert imprimeur, (lire en ligne), p. 145-150
- Henri Revoil, « Château de Simiane (Basses-Alpes) », dans Architecture romane du midi de la France, t. 3, Paris, Veuve A. Morel & Cir libraires-éditeurs, (lire en ligne), p. 3-4, planches VII à X
- Jules de Laurière, « La rotonde de Simiane », Bulletin monumental, t. 40, , p. 101-109 (lire en ligne)
- Guy Barruol, « Château de Simiane », dans Provence romane : La Haute-Provence, t. 2, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « la nuit des temps » (no 46), , 2e éd., p. 250-261, planches 91 à 97
Articles connexes
modifier- Liste des monuments historiques des Alpes-de-Haute-Provence
- Liste des châteaux des Alpes-de-Haute-Provence
- Simiane-la-Rotonde
- Plateau d'Albion
Liens externes
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- Ressources relatives à l'architecture :