Château d'Alex
Le château d'Alex, dit aussi localement d'Arenthon, est une ancienne maison forte, du XIVe siècle, centre de la seigneurie d'Alex, érigée en comté en 1783, qui se dresse sur la commune d'Alex dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Château d'Alex | |||
Nom local | Château d'Arenthon | ||
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Période ou style | Médiéval | ||
Type | Maison forte | ||
Début construction | XIVe siècle | ||
Propriétaire initial | Seigneurs des Clets | ||
Destination initiale | Résidence seigneuriale | ||
Propriétaire actuel | Claudine et Jean-Marc Salomon | ||
Coordonnées | 45° 53′ 23″ nord, 6° 14′ 26″ est[1] | ||
Pays | France | ||
Anciennes provinces du duché de Savoie | Genevois | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Haute-Savoie | ||
Commune | Alex | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
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Situation
modifierLe château d'Alex est situé dans le département français de la Haute-Savoie sur un mamelon de la commune d'Alex. Il surveillait, sur la route d'Annecy à Thônes, le débouché du col de Bluffy et la vallée du Fier, faisant face au château de Dingy, disparu depuis.
Histoire
modifierAu XIVe siècle[2], le château d'Alex relève des seigneurs des Clets[Note 1], alors que les seigneuries voisines sont la possession de la famille de Menthon.
En 1340[3], le château est mentionné comme possession de famille d'Alex.
En 1383, Marguerite d'Alex, dernière membre de la famille, apporte en dot le château à Pierre d'Arenthon[4],[5], donnant naissance à la famille d'Arenthon d'Alex.
En 1420, François d'Arenthon, dans une reconnaissance qu'il détient du prince de Savoie, cite : « une maison forte rière Alex avec une pièce de pré et un curtil (jardin) un moulin et un battoir sur le rivage du court d'Alex avec éclos et appartenance »[6].
En 1541, au mois d'août[2], Pierre Favre, séjourne deux jours au château.
Jean d'Arenthon d'Alex naît au château d'Alex en 1620[2] ; il sera prince-évêque de Genève en 1661[2] et fera construire, en 1684[2], le grand séminaire d'Annecy.
À l'extinction de cette famille au début du XVIIIe siècle, avec Denis d'Arenthon d'Alex, capitaine au régiment de Tarentaise, président au Souverain Sénat de Savoie, Alex passe à la famille Favier, barons du Noyer, qui en 1772[3], le vende à François-Marie de la Fléchère[4],[2]. Celui-ci verra ses terres d'Alex érigées en comté en 1783 par le roi de Sardaigne[4],[2].
À la suite de l'insurrection dans la vallée de Thônes au printemps 1793, dont Alex est l'un des points forts[2], François-Marie de la Fléchère mis à la tête des émeutes qui secoue Annecy au mois d'août et son massacre aux Marquisats, le château est confisqué puis vendu comme bien national. Se succèdent alors les familles Perravex, Laffin, Bardet, Gay, Duret[4]. Entre 1884-1894[3], Philippe Gay, le nouveau propriétaire, en fait démolir la plus grande partie[4],[2].
En 1960, selon les témoignages, les propriétaires, des agriculteurs, se servaient des parchemins empilés dans des coffres en bois comme du papier toilette.
Il a abrité de juin 2001 à la fin de l'année 2014 la Fondation pour l'art contemporain Salomon. Depuis la fermeture de celle-ci le château a été mis en vente.
Le château d'Alex et ses abords sont inscrits sur la liste des monuments naturels et des sites par arrêté du [7].
Description
modifierDu château quadrilatère d’origine, il ne subsiste qu'une partie des logis, dont la tour carrée et une porte gothique[8] ; les trois quarts ayant été fait démolir par le propriétaire entre 1884-1894[4].
Il se présente sous la forme d'un logis, orienté nord - sud, dont la partie basse abrite un oratoire voûté, encadré par deux tours quadrangulaires[9].
Un escalier à vis dessert des latrines doubles à chaque niveau[10].
Au début du XVIe siècle, le corps de logis a subi une importante campagne de construction[Note 2] ; la grande salle se voit dotée de nouvelles cheminées et d'un plafond, poutres et solives assemblées en trait de Jupiter, dont la mise en place a été datée de 1514 par dendrochronologie[11].
Une deuxième chapelle aménagée lors de la construction d'un nouveau corps de logis présente un plafond à caissons et un bénitier en pierre[12].
La cuisine comprend une cheminée dotée d'un large conduit, pourvue d'un support pour la crémaillère et d'un contrecœur destiné à protéger le sel de l'humidité[13].
Au décès de Denis d'Arenthon d'Alex en 1706, l'inventaire qui est dressé mentionne la présence à côté du cabinet des archives d'un cabinet servant à mettre les criminels et cite « des gros fers servant à mettre aux pieds des criminels »[14].
Possesseurs successifs
modifier- Famille d'Alex (1340)
- Famille d'Arenthon, puis d'Arenthon d'Alex (1383-début 18e s.)
- Famille Favier du Noyer (1706-1772)
- Famille de La Fléchère (1772)
- Famille Perravex (ap. Révolution)
- Famille Laffin
- Famille Bardet
- Famille Gay
- Famille Duret
Notes et références
modifierNotes
modifier- En 1341, le comte Amédée III de Genève concède aux seigneurs des Clets la juridiction sur les paroisses de Manigod, Grand-Bornand et Alex[2]. Il est parfois indiqué les seigneurs des Clets soient à l'origine de la branche des seigneurs d'Alex.
- Elle advint à une période d'un nouveau mariage avec un personnage originaire de Turin.
Références
modifier- Coordonnées trouvées sur Géoportail.
- Christian Regat - François Aubert 1999, p. 12-13.
- Julien Coppier, Châteaux et maisons fortes de Haute-Savoie, Roubaix, Éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 168 p. (ISBN 978-2-8138-1038-0), p. 9.
- A. Rouget, A. Vachez, Monuments historiques de France publiés par départements : Haute-Savoie, Lyon, 1895, 61 planches, 24,5 × 31,5 cm, Archives départementales de la Savoie.
- Élisabeth Sirot, Annick Clavier, Le décor peint dans la maison noble et forte au Moyen Âge en territoire savoyard du XIIe au XVIe siècle[réf. incomplète].
- Élisabeth Sirot, Noble et forte maison du milieu du XIIe au début du XVIe siècle, Picard, 2007, (ISBN 9782708407701), p. 76.
- [PDF] Liste des sites inscrits — Département de la Haute-Savoie.
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 19.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 52-53.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 159.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 47 et 168.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 1563.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 161.
- Élisabeth Sirot, Ibid., p. 103.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN 978-2-8829-5117-5), p. 12-13.
Articles connexes
modifierLiens externes
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