Cerise de Montmorency
La cerise ou griotte de Montmorency, courte queue ou « gaudriole », fait partie, comme son appellation l'indique, de la famille des griottes. C'est une variété cultivée de Prunus cerasus[1]. Elle a une couleur vive, une queue courte ou longue selon la sous-variété, une enveloppe très fine, une chair tendre et un jus incolore légèrement acidulé.
Production
modifierElle est cultivée dès le XVIIIe siècle. Il existait des vergers au bord de la forêt de Montmorency. Les communes de Soisy-sous-Montmorency et de Saint-Prix sont les derniers lieux où les agriculteurs maintiennent une production. Elle concerne la Montmorency royale et de Saint-Aignan greffées sur des merisiers.
Elles doivent être récoltées avec la queue sous peine de ne pas se conserver. Elles sont transformées sous forme de confiture, pasteurisation ou eau-de-vie.
En Amérique du Nord, les griottes de Montmorency sont cultivées notamment au Michigan et au Wisconsin aux États-Unis et en Ontario au Canada, pour la production de jus, de tartes. etc. Des recherches récentes[2] indiquent qu'elles seraient riches en anthocyanes.
Histoire
modifierUne œuvre de 1690 décrit la cerise de Montmorency : « La Cerise de Montmorency est grosse & tardive; elle change moins que les autres; Elle est admirable à manger & à confire, ayant une douceur & une fermeté particulière. Il y en a de deux sortes, l’une à longue queue, & l’autre à courte-queue; celle cy est plus estimée & recherché : On les nomme dans le Païs, Coulars »[3].
À la fin du XVIIIe siècle, Paris recevrait 7000 à 8000 paniers de cerises par jour de la vallée de Montmorency. Les cerises de Montmorency et celles des collines de Meudon sont à l'époque prisées de la noblesse. Toutefois, surexploitée, la variété de Montmorency s'abâtardit progressivement[4].
Au XIXe siècle, des Parisiens louent des arbres à l'heure pour manger des gaudrioles sur place.
Bibliographie
modifier- Bernard Deü, Alexandre Nicolon et Claude Collineau, Les cerises de Montmorency, Margency, Centre culturel de Margency (1-3 rue d'Eaubonne, 95580 Margency), , 96 p. (ISBN 978-2-9539961-0-4, EAN 9782953996104)[5],[6]
Notes et références
modifier- M. Tavaud, A. Zanetto, J.-L. David, F. Laigret et E. Dirlewanger, « Genetic relationships between diploid and allotetraploid cherry species (Prunus avium, Prunus<gondouinii and Prunus cerasus) », Heredity, vol. 93, , p. 631-638.
- F. Blando, C. Gerardi, I. Nicoletti, « Sour cherry (Prunus cerasus L) anthocyanins as ingredients for functional foods », J. Biomed. Biotechnol., vol. 2004, no 5, , p. 253–8 (PMID 15577186, PMCID 1082898, DOI 10.1155/S1110724304404136).
- Merlet, Jean, L'abrégé des bons fruits : avec la manière de les connoistre, & de cultiver les arbres : reveu, corrigé & augmenté de plusieurs expériences sur le fait du jardinage ..., de Sercy, , 171 p. (lire en ligne).
- Florent Quellier, « C'est le temps des cerises… », L'Histoire no 288, juin 2004, p. 33.
- « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, Cercle culturel de Margency (Margency), (consulté le ).
- « Nicolon, Alexandre », sur persee.fr (consulté le ).