Carmina Marciana
Les Carmina Marciana sont deux courts poèmes latins de caractère divinatoire qui nous ont été conservés par Tite-Live ; le second des deux est aussi transmis par Macrobe de manière presque identique. Les deux auteurs attribuent le second poème à un personnage désigné comme Marcius vates (« Marcus le devin »). Les deux poèmes auraient été découverts par le préteur Marcus Aemilius à l'époque de la Seconde Guerre punique : le premier fait référence à la défaite romaine de Cannes (216 av. J.-C.), le second est lié à l'institution des Ludi Apollinares en 212.
Textes des poèmes
modifierLes poèmes sont en vers, comme il était alors courant pour les textes oraculaires, mais comme ils ont été transmis comme des textes continus, sans séparer les vers, l'interprétation métrique en a été différente selon les commentateurs ; pour certains, comme Louis Havet, ce sont des vers saturniens[1], pour d'autres des hexamètres.
Découverte des Carmina Marciana et contexte historique
modifierDans la situation difficile que connaît Rome après la défaite de Cannes (216 av. J.-C.), se répandent des superstitions et des prophéties qui peuvent créer des désordres et qui inquiètent les autorités. En 213, le préteur urbain Marcus Aemilius prend, à la demande du Sénat, un édit qui prescrit à tous ceux qui ont en leur possession des écrits contenant des prophéties, des prières ou des pratiques sacrificielles de les lui remettre avant les calendes d'avril[2]. Comme il avait été entre-temps envoyé en mission hors de Rome, ce fut son collègue Marcus Atilius qui recueillit les documents et les lui remit.
Sources antiques
modifier- Tite-Live, XXV, 12.
- Macrobe, Saturnales, I, 17, 28.
- Cicéron, De Divinatione, 1, 40 ; 2, 55.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 7, 119.
- Symmaque, Epist., IV, 24, 3.
- Servius, Ad Aen., 6, 70.
Notes et références
modifier- Louis Havet, De Saturnio Latinorum versu scripsit Ludovicus Havet. Inest reliquiarum quotquot supersunt sylloge (« Bibliothèque de l'École des hautes études. Sciences philologiques et historiques », 43), Paris, 1880, p. 415. Il donne de ces poèmes une restitution en vers saturniens.
- Tite-Live, XXV, 1, 11-12.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean Gagé, Apollon romain. Essai sur le culte d'Apollon et le développement du « ritus Graecus » à Rome des origines à Auguste, Paris, Éd. de Boccard, 1955, p. 270-279.
- Charles Guittard, Carmen et prophéties à Rome, Turnhout, Brepols Publishers, 2007, p. 275 et suiv.
- Federico Russo, « I Carmina Marciana e le tradizioni sui Marcii », La Parola del Passato, 60, 2005, no 340, p. 5-32.
- Laurent Capron, « Autorité et enjeux de pouvoir : quel auteur pour les Carmina Marciana ? », site de l'UMR 8230 Centre Jean Pépin.