Wikipédia

Carles Gabarró

peintre et graveur espagnol

Carles Gabarró est un artiste peintre espagnol né le à Barcelone (Province de Barcelone). On lui connaît également une brève activité de graveur, limitée à l'année 1992.

Carles Gabarró
Carles Gabarró
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Mouvement
Influencé par
Anselm Kiefer, Markus Lüpertz, Miguel Angel Campano
Site web

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Biographie

modifier
 
Piramidón Centre d'art contemporain (ca), Barcelone

Carles Gabarró est élève de l'Université de Barcelone, successivement à la faculté de physique-chimie de 1973 à 1978 puis, après deux années passées à Paris et soutenu par des bourses du Ministère de la culture et de la Généralité de Catalogne, de la faculté des beaux-arts de 1980 à l'obtention du diplôme supérieur d'arts plastiques en 1985[1]. Il compte alors parmi ses professeurs José Milicua (1921-2013) en histoire de l'art, parmi ses condisciples et amis Ferran García Sevilla (es) (1949-) et Xavier Grau (es) (1951-2020).

Il vit de 1986 à 1991 dans un atelier situé au n°86 de la calle de Bailén à Barcelone, s'installant dans un deuxième atelier du Centre d'art contemporain Piramidón (ca), de même à Barcelone, en 1992[2], année où il expérimente la gravure par le tirage de six épreuves à l'eau-forte, à l'aquatinte et au carborundum pour la Galerie Maeght de Barcelone[3]. Il emménage enfin en 2015 en un troisième atelier situé à L'Hospitalet de Llobregat[4].

  • Les ateliers
  •  
    Calle de Bailén, 1986
  •  
    Piramidón Centre d'art contemporain, 2012
  •  
    L'atelier de 2024

Dans le texte Mots et choses qu'il consacre à l'œuvre figurative de Carles Gabarró, le critique d'art Manel Clot (es) analyse que les objets (des livres et des crânes enserrés ensemble dans des rayons de bibliothèques, des carcasses animales, des lits, des caisses, des barques, des crayons, des bols, des casques, des croix…) ou paysages (des forêts, des phares, des usines…) représentés « ne sont pas un répertoire extrait directement et uniquement de la réalité ou de ses multiples et probables déformations : il ne s'agit pas d'un répertoire scientifique d'outils, ni d'un inventaire taxinomique prosaïque, mais d'une synthèse rigoureuse de toutes ces présences, une opération de signification en vertu de laquelle les choses que nous voyons renvoient davantage au mot qui les désigne qu'à leur propre statut physique. En ce sens, nous entrons dans le domaine de la métaphore ou de l'allusion à demi-voilée »[5]. Abondant dans le même sens dans son texte Creusets, Daniel Giral-Miracle (es) ajoute : « À partir de ces références aussi réelles qu'évidentes, on pourrait établir une herméneutique qui évoluerait seulement dans le monde des symboles et risquerait de nous faire oublier la peinture »[1].

  • Œuvres
  •  
    Biblioteca-vanitas, huile sur toile 180x120cm, 2010 (série des Bibliothèques)
  •  
    Cabezo, huile sur toile 160x200cm, 2011 (série des Usines)
  •  
    Palette, huile sur toile 180x150cm, 2015
  •  
    Piaule à Montparnasse, huile sur toile 50x50cm, 2020

Expositions (sélection)

modifier
 
John Hancock Center, Chicago
 
Centre d'art contemporain Piramidón (ca), Barcelone
 
Musée Can Framis (es), Barcelone

Expositions personnelles

modifier
  • Carles Gabarró - Œuvres récentes, Sala Sant Roc, Valls (province de Tarragone), 1984.
  • Carles Gabarró - Peintures, Galerie Angel Romero, Madrid, 1985.
  • Galerie Étienne de Caussans, Paris, 1987, avril 1988 (Carles Gabarró - Naufragium[5].
  • Galerie Nomen, Barcelone, juin 1989[6],[7].
  • Galerie Arthur, Paris, décembre 1989 - février 1990 (Carles Gabarró - Creusets)[1],[8],[9], février 1991 (Carles Gabarró - La Forêt inconnue)[10], juillet 1991 (Carles Gabarró - Paysages de la mémoire)[11],[12].
  • Galerie Maeght, Barcelone, octobre-décembre 1993 (Carles Gabarró - Jardins)[13], décembre 1994[14], janvier 1998 (Carlos Gabarro - Magma)[15], mai 2001[16].
  • Carles Gabarró - Monuments, Galerie Arrêt sur l'image, Bordeaux, 1995.
  • Gabarró - Entre el placer y el goce, Agua Amaga, Almería, octobre 1998 ; El celler del Roser, Lérida, 1998-1999.
  • Galerie María Llanes, Cáceres, 1999.
  • Carles Gabarró - Paintings, Instituto Cervantes of Chicago, John Hancock Center, Chicago, 2002.
  • Gabarró - Poliedres i retícules, Galerie Flamicelli, Barcelone, novembre 2005.
  • Carles Gabarró - Enchevêtrement, Galerie 10.5, Paris, 2008.
  • Carles Gabarró, La Fábrica, Musée Juan Cabré (es), Calaceite, juin 2010[17].
  • Carles Gabarró - Arborescences, Centre d'études catalanes, Paris, janvier-février 2012[18].
  • Carles Gabarró - Guillermo Pfaff, Centre d'art contemporain Piramidón (ca), Barcelone, octobre 2013[19].
  • Carles Gabarró - Vanitas- Biblioteques, Musée de Montserrat, novembre 2013 - février 2014[20],[21],[22],[23].
  • Carles Gabarró - Usine, Galerie Théo de Seine, Paris, 2014.
  • Carles Gabarró - Deriva, Fondation Espai Guinovart, Agramunt, mars-octobre 2020[24].
  • Carles Gabarró - Hipotesi de existencia, Centre d'art Tecla Sala, L'Hospitalet de Llobregat, mai juillet 2022[25],[26],[27].
  • Galerie Rafael Pérez Hernando, Madrid, mai-juillet 2023[28].
  • Carles Gabarró - La fragilité de la peinture à l'ère du fast food, Musée Can Framis (es) (Fondation Vila Casas (es)), Barcelone, février-juin 2025[29],[30].
 
Círculo de Bellas Artes, Madrid
 
Salón del Tinell (es), Barcelone
 
Fábrica de Tabacos (es), Madrid

Expositions collectives

modifier

Réception critique

modifier
  • « Tous ces crânes, qui pourraient figurer autant de méduses, de têtes d'aigle, déléphants ou de têtes de mort (au choix du spectateur et de l'humeur du peintre) composent unrituel insidieux, une danse immobile et silencieuse d'entités suspendues dans la toile. Gabarró oppose là un véritable bouclier hypnotique, il nous oblige à fixer la toile, à chavirer en elle avant de nous laisser pénétrer dans son univers. Et c'est seulement après cette première épreuve initiatique que nous est donnée à voir l'évidence de ces objets propulsés là à partir du néant, comme des météorites échus sur un pré, dotés d'une présence si insolente qu'elle ne peut être mise en doute… Les objets s'imposent au tableau de la même façon que le peintre pose le regard sur le monde, c'est-à-dire sans concession aucune, effrontément. » - Mónica Regàs[10]
 
Daniel Giralt-Miracle (es)
  • « C'est une peinture de l'intimité vers l'intimité, une réflexion éminemment métaphysique surgissant de la profondeur d'une expérience psychique. Carles Gabarró dépasse les choses vues ou les souvenirs épidermiques de certaines images. Ce qui incite et dynamise sa création se trouve à un niveau plus profond, cet état où la perception se mue en mémoire. C'est pour cette raison que j'ai parlé de métaphysique, car tout en suivant la méthode classique de l'analyse philosophique, il surpasse les limites des objets physiques pour les emmener vers les paysages de la mémoire… Les sujets oscillent parmi un répertoire d'éléments aussi réduits qu'emblématiques : la barque, la caisse, l'arbre, les racines, les tours et les phares, les flammes et les feux, le casque ou le bol, la croix et d'autres éléments dérivés qui pourraient s'inscrire dans ce que Carl Gustav Jung dénommait les Urformen, c'est-à-dire les formes les plus anciennes et profondes, les archétypes. » - Daniel Giralt-Miracle (es)[11]
  • « La bibliothèque n'est pas qu'un meuble ou un symbole. Le crâne n'est pas qu'une citation iconographique ou une manifestation de pessimisme. La peinture de Gabarró contemple avec fascination la multiplicité des dos de livres, l'effet de mosaïque et la structure orthogonale qui s'y produit. La bibliothèque établit une grille, une composition de base. C'est pourquoi, dans les usines que Gabarró peint également, on retrouve la sérialité et la frontalité des bibliothèques et le vide noir des yeux des crânes. La peinture permet d'établir des relations, des analogies et des métaphores qui ne s'expliquent pas discursivement et demeurent dans une indétermination féconde. Dans le travail de sa figuration, dans l'ambiguïté produite par sa contemplation, le tableau propose un mécanisme de réflexion à la fois ouvert et secret. » - Àlex Mitrani[20]
  • « The Spanish artist Carles Gabarró articulates his work in series to look in the deep sense of things for an answer to the pictural and existential question, while his work constitutes a meditation on human fragility. The motifs for his painting show the poetic continuity of both the inheritance of the weight of history and of modern tradition, and invite personal reflection, from freedom, ethics, moral demands, and the emotional impulse of speeches and forms of the pictural fact. » - Joaquín Escuder Viruete[42]

Conservation

modifier
 
Université de Barcelone

Collections publiques

modifier

  Espagne

modifier
 
Musée de Montserrat

  France

modifier

Collections privées

modifier

Prix et distinctions

modifier

Références

modifier
  1. ↑ a b et c Daniel Giralt-Miracle, Carles Gabarró - Creusets, éditions Galerie Arthur, Paris, 1990.
  2. ↑ Centre d'art contemporain Piramidón, les artistes résidents : Carles Gabarró
  3. ↑ a et b Bibliothèque nationale de France, Carles Gabarró
  4. ↑ Jordi Garrido, In Utero (II) Carlos Gabarró : sota el signe de Saturn, 11 août 2021
  5. ↑ a et b Manel Clot, Mots et choses - Carles Gaborró, éditions Galerie Étienne de Caussans, 1988
  6. ↑ Carles Barba, « Carles Gabarró en la Galería Nomen », ABC Cataluña, 10 juin 1989.
  7. ↑ Josep Maria Cadena (es), « Carles Gabarró », El Periódico de Catalunya, 17 juin 1989.
  8. ↑ Laurent Boudier, « Carlos Gabarró », Télérama, n°2094, 28 février 1990.
  9. ↑ Philippe Carteron, « Carles Gabarró », Le Nouvel Observateur, février 1990.
  10. ↑ a et b Mónica Reg0s, Carlos Gabarró - La Forêt inconnue, éditions Galerie Arthur, Paris, 1991.
  11. ↑ a et b Daniel Giralt-Miracle, Carles Gabarró - Paysages de la mémoire, éditions Galerie Arthur, Paris, 1991.
  12. ↑ Anne Dagbert, « Carles Gabarró, Galerie Arthur », Art Press, n°160, juillet 1991.
  13. ↑ Josep Maria Cadena, « Gabarró, Galería Maeght », El Periódico de Catalunya, 21 décembre 1993.
  14. ↑ María Luisa Borràs (es), « Gabarró, Galería Maeght », La Vanguardia, 21 décembre 1994.
  15. ↑ Santi Queralt, Carles Gabarró - Magma, éditions Galerie Maeght, Barcelone, 1998.
  16. ↑ Juan Bofil, « Carles Gabarró, Galería Maeght », La Vanguardia, 6 mai 2001.
  17. ↑ Antoni Ros Blasco, La Fábrica - Entrevista a Carles Gabarró, Musée Juan Cabré, Calaceite / Gobierno de Aragón, 2010.
  18. ↑ « Carles Gabarró », Piramidon News, n°70, décembre 2011
  19. ↑ Mercè Vila, Gabarró - Pfaff, éditions du Centre d'art contemporain Piramidón, Barcelone, 2013.
  20. ↑ a et b Àlex Mitrani, Carles Gabarró - Pintura devant la llibreria, éditions du Musée de Montserrat, 2013
  21. ↑ Alex Mitrani et Josep M. Soler, « Vanitas - Biblioteques… Una invitació a valorar allò que es essencial », El Propileu, n°13, 2013
  22. ↑ Per Mar Marti, « Carles Gabarró convida a meditar sobre la fragilitat humana », Nació, 9 novembre 2013
  23. ↑ Museu de Montserrat : exposició Vanitas-Biblioteques de Carles Gabarró, Radio-Télévision de Montserrat, novembre 2013 (source : YouTube ; durée : 4'45")
  24. ↑ Bernat Puigdollers, Carlos Gabarro - Deriva, présentation de l'exposition, Fondation Espai Guinovart, 2020
  25. ↑ Albert Mercadé, Carles Gabarró - Hypothèse d'existence, éditions du Centre d'art Tecla Sala, 2022
  26. ↑ Laura Alsina, « L'exposicio "Hipotesi de existencia" de Carles gabarró marca limit del cicle districte Tecla Sala », L'H, L'Hpspitalet de LLobregat, 2022
  27. ↑ « Inauguración exposición Carles Gabarró, "Hipotesi d'existencia" », El Distrito, 2022
  28. ↑ Galerie Pérez Hernando, Madrid, Carles Gabarró, présentation de l'exposition, juin 2023
  29. ↑ Musée Can Framis, Carles Gabarró - La fragilité de la peinture à l'ère du fast food, présentation de l'exposition, décembre 2024
  30. ↑ « Fondation Vila Casas : art, engagement social et internationaliosation pour 2025 », Bonart, 11 décembre 2024
  31. ↑ Francesc Miralles (en), « La pintura de los juvenes », La Vanguardia, 3 décembre 1985.
  32. ↑ Gloria Bosch, IV Saló de la Tardor, catalogue de l'exposition, éditions Ajuntament de Barcelona, 1985.
  33. ↑ Pedro Azara (ca), « Carlos Gabarró, frutos del arbol muerto », La Vanguardia, 3 décembre 1985.
  34. ↑ a et b Pilar Parcerisas, Collecció d'art de Avui, éditions du Centre de culture contemporaine de Barcelone, 1994.
  35. ↑ Marie-Laure Herbigo et Gilbert Lascault, Champs libres, Espagne(s), éditions de l'Office régional culturel de Champagne, 2002.
  36. ↑ Céline Clément et Hubert Guillemin, « La Champagne-Ardenne donne "champs libres" à l'Espagne », Le Journal de la Haute-Marne, 9 mai 2002.
  37. ↑ Catherine Bazin-Fontana, « La forêt de nos mélancolies », Artension, n°5, mai juin 2002.
  38. ↑ Marie-Guy Baron, « Grands d'Espagne », Le Figaro, 17 juin 2002.
  39. ↑ Aude Brédy, « Itinérances plastiques », L'Humanité, 18 juin 2002.
  40. ↑ Maria et Lorena M. de Correl, commissaires d'esposition, Alejandro Castelote, Neus Miró, Muestra de Arte Injuve, catalogue d'exposition, Instituto de la Juventud, 2010.
  41. ↑ « Le château des Benedormiens accueille une exposition collective du Centre d'art contemporain Piramidón », El Gerió, 17 mars 2023
  42. ↑ Joaquín Escuder Viruete, « La memoria solida de Carles Gabarró - The solid memory of Carles Gabarró », Estudio (Issue 31), vol.11, juillet septembre 2020.
  43. ↑ Fondation Ernesto Ventós, Carles Gabarró dans la collection
  44. ↑ Université de Barcelone, la collection d'art contemporain
  45. ↑ Musée Juan Cabré, Carles Gabarró dans les collections

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Manel Clot (es), Mots et choses - Carles Gabarró, éditions Galerie Étienne de Caussans, Paris, 1988.
  • Daniel Giral-Miracle (ca), Carles Gabarró - Creusets, éditions Galerie Arthur, Paris, 1990 (consulter en ligne).
  • Luis Casado, « Carles Gabarró », Arteguia, revista mensual de arte, n°56, 1990, pp. 41-46.
  • Mónica Regàs, Carles Gabarró - La Forêt inconnue, éditions Galerie Arthur, Paris, 1991.
  • Daniel Giralt-Miracle, Carles Gabarró - Paysages de la mémoire, éditions Galerie Arthur, Paris, 1991.
  • Santi Queralt, Carles Gabarro - Magma, éditions Galerie Maeght, Barcelone, 1998.
  • Marie-Laure Herbigo et Gilbert Lascault, Champs libres, Espagne(s), éditions de l'Office régional culturel de Champagne-Ardenne, Épernay, 2002.
  • Antoni Ros Blasco, La Fábrica - Entrevista a Carlos Gabarró, Musée Juan Cabré, Calaceite : Gobierno de Aragón, 2010 (consulter en ligne).
  • Àlex Mitrani, Carles Gabarró - Arborencènses, éditions du Centre d'études catalanes, Paris, 2012.
  • Mercè Vila, Grabarró - Pfaff, éditions du Centre d'art contemporain Piramidón, Barcelone, 2013.
  • Àlex Mitrani, Carles Gabarró - Pintura davant la llibreria, éditions du Musée de Montserrat, 2013.
  • Joaquín Escuder Viruete, « La memoria solida de Carles Gabarró - The solid memory of Carles Gabarró », Estudio (Issue 31), vol.11, Lisbonne, juillet-septembre 2020.
  • Albert Mercadé, Carlos Gabarró - Hypothèses d'existence éditions du Centre d'art Tecla Sala, L'Hospitalet de Llobregat, 2022.
  • Carles Gabarró, Albert Mercadé et Rafael Pérez Hernandez, Carles Gabarró, éditions Galerie Rafael Pérez Hernando, Madrid, 2023 (consulter en ligne).

Liens externes

modifier

Ce document provient de « https://fr.wiki.x.io/w/index.php?title=Carles_Gabarró&oldid=221345004 ».