Carabine M1

arme à feu
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La carabine M1 (M1 carbine en anglais) produite par Winchester ainsi que de nombreuses autres firmes américaines dont Inland qui en est le plus grand fabricant, est l'arme individuelle la plus produite par les États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, avec 6 332 000 exemplaires construits à la fin du conflit.

Carabine US M1
Image illustrative de l'article Carabine M1
Carabine M1 exposé dans un musée militaire à Stockholm.
Présentation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Type Semi-automatique ou automatique
Munitions 7,62 × 33 mm (.30 Carbine)
Fabricant Winchester Repeating Arms Company, Inland Mfg. Division and Saginaw Steering Gear Division of General Motors, Underwood, IBM, Rock-Ola Manufacturing, National Postal Meter, Standard Products Co., Quality Hardware Co.
Période d'utilisation 1942–1973 (États-Unis)
Production 6 332 000
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 2,36 kg
Masse (chargé) 2,52 kg
Longueur(s) 904 mm
Longueur du canon 458 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Emprunt de gaz
culasse rotative
Portée pratique 275 m (300 yards)
Cadence de tir 30 coups/min
Vitesse initiale 750 m/s
Capacité 15-30 coups
Variantes M1A1, M1A3, M2 et M3

Conception

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En 1940, l'US Army, après un examen de l'équipement de ses unités combattantes et avoir constaté le manque d'efficacité du pistolet Colt 1911 pendant la Première Guerre mondiale dans les mains des soldats de 2e ligne non expérimentés, exprima la nécessité de disposer d'une carabine légère et d'un maniement facile, pouvant remplacer le pistolet pour les soldats non équipés du fusil (Garand ou 1903). Ainsi à la fois les officiers, les servants de mitrailleuses, les cuisiniers, les chauffeurs et toutes les unités dont le travail principal n'était pas de tirer au fusil disposèrent d'une arme légère leur permettant d'engager l'ennemi avec de bonnes chances de succès au-delà de 20 m. Plusieurs manufactures d'armement entrèrent alors en compétition et présentèrent leur projet dont le Thompson Light Rifle. Le projet Winchester l'emporta et fut retenu sous le nom de carabine calibre 30-M1.

Mécanisme

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La carabine M1 ne partage aucun élément avec le M1 Garand. Le fonctionnement est un classique emprunt des gaz mais elle utilise un piston qui rendit célèbre son concepteur, William Marshall. Ce dernier a été longtemps crédité de l'invention de la carabine mais les historiens savent qu'il n'en a rien été, la conception et la fabrication ont été collégiales et le seul apport de William fut son piston d'emprunt des gaz. Elle tire une munition dite .30 Carbine (7,62 × 33 mm), d'une puissance intermédiaire entre celle d'une cartouche de pistolet et celle d'un fusil.

Production de guerre

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C'est Winchester qui remporta le concours mais comme ses moyens de productions étaient limités, tous ses concurrents la fabriquèrent : ils avaient perdu le concours mais les appels d'offres furent bien partagés, même General Motors, IBM, Underwood (machines à écrire), Rock-Ola Manufacturing (Juke-boxes) et Inland (qui en construit le plus grand nombre) en ont fabriqué. Toutes les pièces fabriquées pendant la guerre sont compatibles entre elles. Ce n'est pas toujours le cas des fabrications récentes. La production en masse commença en septembre 1941 et sa mise en service eut lieu en juillet 1942. La répartition des tâches entre les fabricants et les centaines de sous-traitants est une réussite industrielle de premier plan.

Contrairement aux armes dont chaque pièce est frappé d'un numéro de série, les carabines 30M1 n'ont de numéro de série que sur le boitier. Il est donc impossible de garantir l'authenticité d'une carabine par rapport à sa sortie d'usine, d'autant que les fabricants ont passé leur temps à s'échanger des pièces détachées pour assurer une production fluide. De plus à chaque retour en arsenal des armes du terrain, elles ont été modifiées pour disposer de modifications ou d'améliorations : changement de hausse, de type de sécurité, de verrou de chargeur, etc.

Production après guerre

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Plusieurs fabricants américains produisent au XXIe siècle des USM1 de qualité et de prix variable. Howa, fabricant d'armes japonais, en a aussi produit 10 000 pour l'Asie, une rareté aux États-Unis et en Europe. Israël a produit des versions de la USM1 destinée aux forces de l'ordre, aux gardes de frontières et postes et contrôles et certaines unités militaires ne nécessitant pas une arme plus imposante comme un fusil d'assaut. Ces USM1 israéliennes sont caractérisées par des garnitures synthétiques et non plus en bois et des crosses squelettiques repliables (de marque Choate).

Des pièces sont produites par des pays utilisateurs comme la Corée du Sud qui produit par exemple des chargeurs 15 et 30 coups.

Du fait de la très grande quantité produite pendant la guerre les pièces détachées sont faciles à trouver.

Engagements

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Infanterie au combat aux Pays-Bas en novembre 1944 avec le M1.
 
Marine avec une M1 à Guam, en janvier 1944.

La carabine connut un succès immédiat et la commande initiale de 800 000 exemplaires fut portée finalement à plus de 6 millions.

Elle était légère et très maniable, et fut adoptée par de nombreuses unités d'appui, telles que les artilleurs ou les équipages d'unités blindées, mais aussi par les soldats ayant une fonction autre que le combat d'infanterie, tels les radios ou les techniciens des unités de soutien. Elle servit également aux soldats du front, bien que sa distance de tir utilisable (300 m) soit plus courte que celle du M1 Garand.

En effet, la carabine était plus légère que le fusil M1, contenait plus de cartouches (15 à 30 cartouches de 7,62 mm contre 8), mais d'une moins grande portée que le Garand (300 m contre 800 m).


Les unités parachutistes en furent équipées et les Marines l'employèrent lors des combats dans la jungle des îles du Pacifique car la M1 Carabine était la première arme portative américaine à utiliser des amorces non corrosives, un avantage en environnement humide.

Des carabines M1 ont été parachutées dans les maquis français où elle fut d'ailleurs très recherchée car c'est une bonne arme, idéale pour les actions de guérilla.

La Wehrmacht la jugea assez valable pour l'utiliser elle-même sous le nom de Selbstladekarabiner 455 (a), dès qu'elle en eut saisi un assez grand nombre, dans les dernières phases de la guerre en Europe. Elle fut très appréciée par les Waffen-SS. Une production de cartouches fut même réalisée pour alimenter ces armes de saisie.

Utilisée dans de nombreux conflits jusqu'aux années 1960 par les forces américaines ou leurs alliés, elle équipa en outre, la Belgique, le Sud-Viêt Nam, la France, la Corée du Sud, la majorité des pays d'Amérique latine ainsi que d'autres états en Afrique. Elle fut distribuée à ces pays par les États-Unis jusqu'aux années 1970[1].

Ainsi la carabine M1 arma-t-elle les soldats de l'armée française lors des guerres d'Indochine, de Corée et d'Algérie. Des forces de police (comme la PJ) la conservèrent jusqu'aux années 1990, surtout en raison de sa cartouche de faible puissance qui convient mieux aux circonstances dans lesquelles elles doivent intervenir.

Polémique : La carabine 30M1 n'a pas été particulièrement critiquée pendant la Seconde Guerre mondiale (utilisée et appréciée entre autres par Audie Murphy, le soldat Américain le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale). Pendant la guerre de Corée des critiques sont remontées quant à l'efficacité de la munition, considérée comme insuffisante. Après analyse il s'avère que plusieurs facteurs se sont combinés. - les premières unités américaines envoyées en urgence en Corée étaient pour l'essentiel des unités basées au Japon d'un niveau de formation faible (unité de seconde ligne) en particulier dans l'évaluation des distances de tir. - Cette arme conçue comme remplacement du pistolet Colt 45 a une portée maximale de 300 m. Ce n'est en aucun cas un fusil de guerre et dans les montagnes de Corée sa portée était insuffisante. - Les munitions fournies au départ n'étaient pas au standard de qualité et de précision de l'US Army (la poudre utilisée était différente des préconisations).

Les histoires de balles stoppées par des couches de vêtements chinois ou coréens ont été démontées par des youtubeurs démontrant les bonnes capacités de perforation de la munition.

Pendant la guerre d'Indochine, elle a été utilisée en quantité par les soldats français sans remontées négatives connues Pendant la guerre du Vietnam il n'y a pas eu de critique particulière, la carabine étant largement diffusée et utilisée au début de la guerre. Des versions raccourcies (canon et crosse) ont été utilisées par les « Rats des tunnels ». La balle de 110 grains était même appréciée pour sa capacité à ne pas être aussi facilement déviée par la végétation de la jungle que la 55 grains du M16.

Le cahier des charges de l'US Army pour la conception du M16 spécifiait d'ailleurs « un poids de l'arme et une munition d'efficacité égale à la 30M1 ».

Versions

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Le M1 version Seconde Guerre mondiale avec ses accessoires.
  • M1 première version : œilleton de visée 2 positions rabattable (100 et 250 m)
    seconde version : œilleton de visée coulissable, avec plus de réglages possibles (50, 75, 100 et 250 m).

La carabine M1 ne comporte pas de tenon de baïonnette au cours de la Seconde Guerre mondiale mais il a été ajouté par la suite (guerre de Corée).

 
Le M1A1, version à crosse pliable des parachutistes modifiée après guerre avec le tenon de baïonnette, sécurité rotative et hausse réglable.
  • M1A1 : version destinée aux troupes parachutistes ; la M1A1 est très proche de la M1, mais diffère extérieurement par une crosse métallique pliante se rabattant sur le côté pour prendre moins de place lors des parachutages. Cette version fut construite à 150 000 exemplaires.
 
Che Guevara à Cuba, en novembre 1958, armé d'une carabine M2.
  • M2 : version de la M1 avec une mécanique modifiée permettant le tir semi-automatique ou automatique à une cadence de 750 coups par minute. Le chargeur utilisé avec la M2 est plus grand, de 30 coups et de forme incurvée, qui pouvait également être monté sur les M1 et M1A1 après changement du verrou de chargeur pour supporter le poids du chargeur de 30 coups approvisioné. La M2 fut produite à partir d'avril 1945 à environ 500 000 exemplaires. À ceux-ci s'ajoutent de nombreuses M1 transformées en M2 après 1945 grâce au kit de conversion T17. La M2 ne semble pas avoir été employée pendant la Seconde Guerre mondiale mais connut le feu durant la guerre de Corée aux mains des Américains, puis pendant celle du Viêt Nam, à la fois par les Français puis les Américains (avant l'apparition du M16) et les Sud-vietnamiens. Les carabines M2 peuvent comporter un garde main ajouré en métal pour refroidir le canon de l'arme lors des tirs automatiques.
 
Un M3 Sniperscope employé durant la guerre de Corée.
  • M3 : version de tir de précision nocturne basée sur la M2 ou la M1 (page 229 du livre de R.C. Larson), appelée à l'origine T3. L'appareil de visée, le système Bell & Howell M2 (alias T120) Sniperscope, est un système de vision nocturne de première génération dit « actif » : il utilise un phare émettant dans l'infrarouge pour « éclairer » la zone visée avec une lumière infrarouge (donc imperceptible par l'œil humain) ; une lunette grossissant 4 ×, alimentée par batterie, convertit l'image perçue en infrarouge en une image visible par le tireur. Ce système est lourd et a une faible portée. La M2 a été choisie car son faible poids compense celui du système de visée, et la faible portée de l'arme n'était pas un problème compte tenu de la faible portée permise par le système. La M3 fut produite à partir d'août 1945, et en faible nombre (entre 1 900 et 2 000 exemplaires[2]). La M3 n'a quasiment pas été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale (il semble que des T3 aient été utilisées pendant la bataille d'Okinawa), mais elle le fut pendant la guerre de Corée.

Une version tireur d'élite utilisant les lunettes M81, M82 ou M84 a été utilisée pendant la guerre de Corée. Des versions de tireur d'élite ont été produites pour la police du Danemark avec une lunette conventionnelle.

Bibliographie

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  1. (en) Foreign Military Assistance and the U.S. M1 & M2 Carbines
  2. « L'USM1 : la carabine de la libération », Gazette des armes, Paris, Regi'Arm, no 14 (hors-série),‎ .
  • Martin J. Dougherty, Armes à feu : encyclopédie visuelle, Elcy éditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 140-141.
    • (an) R.C. LARSON, Comprehensive guide MI CARBINE, Roger Larson, , 829 p. (ISBN 978-0-615-38262-3), p. 2.