Bruno Streckenbach

général allemand

Bruno Streckenbach est un officier général allemand (SS-Gruppenführer[a]) de la Seconde Guerre mondiale, né le à Hambourg où il est mort le . Il a servi à la fois dans la police SS et dans la Waffen-SS.

Bruno Streckenbach
Cracovie, 1939 : Streckenbach (de face au centre) avec Himmler (à gauche).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
HambourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Bruno Heinrich Streckenbach
Nationalité
Allégeance
Formation
Activités
Officier, membre de la GestapoVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Gestapo
Hamburg State Police Headquarters (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Arme
Unité
BdS Generalgouvernement (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Gruppenführer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflits
Condamné pour
Distinctions

Il a été jugé responsable de plusieurs milliers de meurtres commis par les Einsatzgruppen, a été condamné et emprisonné en Union soviétique d'où il a été libéré de manière anticipée.

Biographie

modifier

En dépit de son très jeune âge (16 ans), il est soldat pendant la Première Guerre mondiale ; après le conflit, il est membre des Freikorps.

Dans la police SS

modifier

En 1933, il dirige la police politique de Hambourg après qu'elle est absorbée par la SS, selon les plans de Himmler et Heydrich pour prendre le contrôle de l'ensemble des forces de police dans l'Allemagne nazie.

En , il est nommé Befehlshaber der Sicherheitspoliezi und des SD (BdS) puis envoyé en Pologne dans le Gouvernement général sous le commandement de Friedrich-Wilhelm Krüger[1]. Il reçoit le de Heinrich Himmler la mission de diriger la « planification centrale de l'installation et de l'évacuation » (Zentralplanung der Ansiedlung bzw Evakuierung)[2] et rencontre dans ce but le même jour Hans Frank et les HSSPF (Höherer der SS und Polizeiführer) pour préparer la déportation des Juifs des territoires incorporés au Reich vers des zones à l'Est de la Vistule. Il commande l'Einsatzgruppe 1 avec lequel il organise l'extermination des élites polonaises[3] en 1940, dans le cadre du « plan AB-Aktion » : il est notamment impliqué dans l'arrestation des professeurs de l’université de Cracovie. Il plaide activement en pour le contrôle des « conseils Juifs » (Judenräte) non par l'administration civile de Frank mais par les services de la sûreté (SIPO-SD).

Il est ensuite rappelé à Berlin dans des fonctions administratives.

En , il succède à Werner Best à la tête de l'Amt I (direction de l'organisation et du personnel) au sein du RSHA. Il confirme à Martin Luther au début de 1941, à propos de la question juive, que des préparatifs sont en cours pour une « déportation vers un territoire qui sera prochainement déterminé » dans le but d'une « future solution totale. »

Il est chargé de préparer et constituer les groupes de Einsatzgruppen.

Il est ainsi présent le aux côtés de Heinrich Müller lors de la réunion de tous les officiers des Einsatzgruppen à Pretzsch, sur les bords de l'Elbe, dont l'objectif est de transmettre ses instructions la veille de l'invasion de l'Union soviétique[b].

Dans la Waffen SS

modifier

Il rejoint en 1942 une unité combattante des Waffen-SS. Il suit un entrainement dans une unité anti-char. En , il commande un bataillon de division anti char. Il remplace en Hermann Fegelein comme commandant de la 8e division SS Florian Geyer puis à nouveau de à . Il est ensuite nommé commandant de la 19e division SS (lettone no 2) avec laquelle il combat sur le front de l'Est jusqu'à la cessation des hostilités en .

Après guerre

modifier
 
Streckenbach au procès de Ludwig Hahn (de) à Hambourg en 1972.

Fait prisonnier par les Soviétiques, il est condamné en 1952 à 25 ans de prison mais est relâché dès 1955. Il fait l'objet de poursuites judiciaires en Allemagne de l'Ouest dans les années 1970 mais elles sont abandonnées en raison de sa santé précaire. Il meurt en à Hambourg.

Résumé de carrière dans la Sipo

modifier

Résumé de carrière dans la réserve de la Waffen-SS

modifier
  • SS-Untersturmführer, 18 janvier 1943
  • SS-Obersturmführer, 1er mars 1943
  • SS-Hauptsturmführer, 10 mars 1943
  • SS-Sturmbannführer, 11 mars 1943
  • SS-Obersturmbannführer, 1er juillet 1943
  • SS-Standartenführer, 28 août 1943
  • SS-Oberführer, 30 janvier 1944
  • SS-Brigadeführer und Generalmajor der Waffen-SS, 1er juillet 1944
  • SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS, 9 novembre 1944

Notes et références

modifier
  1. Équivalent en français de général de division. Streckenbach a atteint ce grade d’abord dans la police SS (nommé SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Polizei le ), puis dans la Waffen-SS (nommé SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS le ).
  2. Otto Ohlendorf a affirmé après guerre que, ce jour-là, il avait reçu de Strekenbach l'ordre de tuer tous les Juifs soviétiques, femmes et enfants compris. Mais, ceci n'a pas été confirmé par les autres commandants des Sonderkommando et Einsatzkommando dont certains, notamment Martin Sandberger et Walter Blume, affirmèrent avoir reçu le même ordre, mais de Heydrich, le à Berlin (in Christopher Browning 2009, p. 469-470).

Références

modifier
  1. Christopher Browning (trad. Jacqueline Carnaud et Bernard Frumer), Les origines de la Solution finale [« The origins of the Final Solution : the evolution of Nazi Jewish policy »], Paris, Les Belles Lettres, coll. « Points / Histoire », (ISBN 978-2-251-38086-5 et 978-2-757-80970-9, OCLC 437049787, présentation en ligne) p. 238
  2. Édouard Husson (préf. Ian Kershaw, postface Jean-Paul Bled), Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, coll. « Tempus, » (no 422), , 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3, OCLC 880822191), p. 222
  3. Christian Ingrao, Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, Le Grand livre du mois, , 521 p. (ISBN 978-2-286-06980-3, OCLC 763012344, BNF 42297752), p. 364

Autre source

modifier