Boris Tadić

premier président de la République de Serbie

Boris Tadić (écrit ainsi en serbe latin et Борис Тадић en serbe cyrillique), né le à Sarajevo[1], est un homme d'État serbe. Il fut président de la république de Serbie du au .

Boris Tadić
Борис Тадић
Illustration.
Boris Tadić en 2004.
Fonctions
Président de la république de Serbie
(indépendante)

(7 ans, 8 mois et 25 jours)
Réélection
Président du gouvernement Vojislav Koštunica
Mirko Cvetković
Prédécesseur Lui-même (au sein de la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro)
Successeur Slavica Đukić Dejanović (intérim)
Tomislav Nikolić
Président de la république de Serbie
(au sein de la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro)

(1 an, 10 mois et 25 jours)
Élection
Président du gouvernement Vojislav Koštunica
Prédécesseur Predrag Marković (intérim)
Milan Milutinović
Successeur Lui-même (Serbie indépendante)
Ministre de la Défense de
Serbie-et-Monténégro

(1 an, 3 mois et 24 jours)
Prédécesseur Velimir Radojević
Successeur Prvoslav Davinić
Biographie
Date de naissance (66 ans)
Lieu de naissance Sarajevo (Bosnie-Herzégovine, Yougoslavie)
Nationalité Serbe
Parti politique Parti démocrate (DS)
Демократска странка
Conjoint Tatjana Rodić
Diplômé de Faculté de philosophie de l'université de Belgrade
Profession Professeur de psychologie
Religion Orthodoxie (Église de Serbie)
Résidence Novi dvor, Belgrade

Signature de Boris Tadić Борис Тадић

Boris Tadić Boris Tadić
Présidents de la république de Serbie

Psychologue de profession, il est président du Parti démocrate. Élu une première fois président de la république de Serbie le au sein de la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro, il prête serment le suivant. Candidat à sa propre succession lors de l'élection présidentielle serbe de 2008, il est réélu au terme d'un second tour le . Le , il démissionne afin d'entraîner une élection anticipée concomitante avec les élections générales du 6 mai suivant ; il est battu par Tomislav Nikolić.

Origine et débuts

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Boris Tadić est né le à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, république alors intégrée à la république fédérative socialiste de Yougoslavie. Ses grands-parents ont été tués par les Oustachis lors de la Seconde Guerre mondiale. Son père, Ljubomir Tadić, né au Monténégro, est un philosophe qui devient, par la suite, membre de l'Académie serbe des sciences et des arts ; sa mère, Nevenka Tadić, exerce la profession de psychiatre. Peu avant la naissance de leur fils Boris, le couple Tadić s'installe à Paris, puis, trois ans plus tard, à Belgrade. Enfant, Boris Tadić est considéré comme un rebelle : on rapporte notamment qu'il fait une fugue pour devenir membre d'une troupe de forains[2],[3].

Après des études primaires et élémentaires effectuées à Belgrade, Boris Tadić suit les cours de l'université de Belgrade, dont il sort avec un diplôme en psychologie sociale. Sa période universitaire est également marquée par son engagement en faveur de la démocratie et de la défense des droits de l'homme, ce qui lui vaut, à l'époque, d'être placé en état d'arrestation. Après ses études, Tadić exerce divers métiers, journaliste, psychologue militaire ainsi que professeur de psychologie au Premier lycée de Belgrade. Jusqu'en 2003, il enseigne également la communication politique à la faculté d'art dramatique de l'université de Belgrade.

Carrière politique

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L'engagement politique de Tadić lui fait rejoindre le Parti démocrate. Fondé en 1919, ce parti, dissous par le régime communiste de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, est refondé en 1990 et, la même année, obtient sept sièges à l'Assemblée nationale de Serbie.

En 1998, Boris Tadić crée le Centre pour les compétences modernes (Centar modernih veština, CMV), une organisation non gouvernementale qui se donne comme but de favoriser l'éducation politique et civique du pays, ainsi que de développer la culture et le dialogue politiques[4].

En 2000, le Parti démocrate de Tadić participe à l'opposition démocratique de Serbie et, dans ce cadre, joue un rôle de premier plan dans la Révolution des bulldozers qui force Slobodan Milošević à quitter le pouvoir. La même année, Tadić devient ministre des Télécommunications dans le gouvernement de la république fédérale de Yougoslavie puis le , ministre de la Défense de Serbie-et-Monténégro. Député du Parti démocrate au Sénat fédéral, il est également vice-président du Parlement de Yougoslavie. En 2004, après l'assassinat de Zoran Đinđić, il prend la tête du Parti démocrate.

En 2011, il est lauréat du prix Nord-Sud attribué par le Conseil de l'Europe qui distingue son profond engagement et ses actions pour la promotion et la protection des droits de l’homme, pour la défense de la démocratie pluraliste et pour le renforcement du partenariat et de la solidarité Nord-Sud.

Présidence de la République

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Premier mandat (2004-2008)

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À l'élection présidentielle serbe de 2004, Boris Tadić remporta le second tour du scrutin face à Tomislav Nikolić, le candidat du Parti radical serbe, un parti nationaliste, avec 53,24 % des suffrages[5]. Il entra officiellement en fonction le [6].

Boris Tadić a désigné une équipe spéciale de conseillers présidentiels :

Le , le cortège officiel du président Tadić fut impliqué dans un accident de la circulation. Miroslav Cimpl, un employé serbe de l'ambassade des États-Unis, heurta à plusieurs reprises le cortège. Le véhicule qui transportait le Président ne fut pas touché ; en revanche, le chauffard prit la fuite et le Gouvernement Koštunica protesta auprès de l'ambassade américaine. Cimpl fut finalement arrêté ; l'enquête montra qu'il n'y avait eu aucune intention de viser le président. En revanche, on avait gardé le souvenir d'un incident similaire qui avait eu lieu en 2003 : un certain Dejan Milenković avait tenté de tuer le Premier ministre de l'époque, Zoran Đinđić, en lançant un camion contre son véhicule automobile.

Boris Tadić conduisit une politique pro-occidentale. Le , il rencontra le pape Benoît XVI au Vatican ; c'était la première fois qu'un chef d'État serbe était admis en audience auprès du souverain pontife. Cet entretien permit d'améliorer les relations, traditionnellement tendues, entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe serbe[7].

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2004, Boris Tadić avait promis de mettre en place une nouvelle institution spéciale, appelée Chancellerie nationale. Cette chancellerie du président de la république de Serbie a été installée le . Sa fonction était de faciliter la communication entre les citoyens et le Président et de favoriser la coopération avec les autres corps constitués de l'État afin de permettre aux citoyens d'exercer leurs droits. La chancellerie nationale est composée de quatre divisions : la division des affaires légales, la division des affaires sociales, la division des projets et celle des affaires générales. Le premier directeur de la Chancellerie fut Dragan Đilas, qui eut comme successeur Tatjana Pašić, lorsqu'il devint ministre du plan d'investissement national en 2007.

Le premier mandat présidentiel de Boris Tadić fut aussi marqué par le référendum de 2006 sur l'indépendance du Monténégro. Le 8 juin, Tadić fut le premier chef d'État à effectuer une visite officielle au Monténégro. Il déclara alors l'intention de la Serbie d'entretenir des relations amicales avec ce nouveau pays. La Serbie déclara également son indépendance et le président assista au premier lever du drapeau de la Serbie au siège des Nations unies à New York[8].

Tadić participa aux manifestations officielles célébrant le 50e anniversaire de la Révolution hongroise ; à cette occasion, en compagnie du Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsány, il inaugura une plaque commémorative à l'Ambassade de Serbie à Budapest[9].

Le , Boris Tadić présida à Belgrade la 1 000e réunion du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe[10]. La même année, au nom de la Serbie, Tadić présenta des excuses officielles à la Croatie pour les crimes commis par son pays au cours de la guerre de Croatie[11].

Le , Tadić reçut le Prix européen de la culture politique, attribué par la Fondation suisse Hans Ringier et par le groupe de presse Ringier, établi à Locarno. Il a également reçu une récompense de Jean-Claude Juncker. Tadić fit don de l'argent reçu à une maternité située près du monastère de Gračanica[12].

Le , avec Milorad Dodik et Vojislav Koštunica, il signa un accord entre la Serbie et la République serbe de Bosnie, instituant un Conseil de coopération entre les deux pays[13].

En septembre 2007, il a rencontré Sumitaka Fujita, du groupe japonais Itochu pour négocier avec lui une aide publique au développement pour la construction d'un nouveau pont sur le Danube à Belgrade[14].

Le , Tadić a annoncé un plan de modernisation de l'Armée de Serbie, avec un déblocage de crédits à hauteur de 7,5 milliards de RSD[15].

 
Boris Tadić, logo du premier tour de la campagne 2008

Le Parti démocrate désigne Boris Tadić comme son candidat à l'élection présidentielle serbe de 2008 le . Le slogan de la campagne de Tadić pour le premier tour est « Pour une Serbie forte et stable » (За Јаку и Стабилну Србију) ; celui du second tour est « Conquérons l'Europe ensemble ! » (Да освојимо Европу заједно!). Boris Tadić se fait l'avocat d'une intégration de la Serbie dans l'Union européenne, avec le maintien de l'intégrité territoriale du pays, qui devait selon lui conserver sa souveraineté sur le Kosovo et la Métochie. Boris Tadić a reçu le soutien de plusieurs partis, dont ceux du G17 Plus et du Parti démocratique du Sandžak, qui participent au gouvernement. Il a également reçu l'appui de diverses minorités nationales, notamment hongroises et roms. Tadić a été soutenu par Milorad Dodik, le Premier ministre de la république serbe de Bosnie[16]. Le Président russe Vladimir Poutine a adressé à Tadić une lettre une semaine avant l'élection; il joignait à ses vœux d'anniversaire des vœux plus généraux « pour la prospérité de [ses] amis serbes »[17].

À l'issue du premier tour de scrutin, Boris Tadić obtient 1 457 030 voix, soit 35,4 % des suffrages[18]. Au second tour, qui a eu lieu le , il est opposé à Tomislav Nikolić. Il est finalement réélu avec 2 304 467 voix, soit 50,3 % des suffrages[19].

Second mandat (2008-2012)

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Serment présidentiel de Boris Tadić :
Je jure de faire tous mes efforts pour préserver la souveraineté et l'intégrité du territoire de la république de Serbie, y compris le Kosovo et la Métochie qui en font intégralement partie, de faire respecter les droits de l'homme et ceux des minorités ainsi que leurs libertés, de respecter et de défendre la Constitution et les lois, de préserver la paix et la prospérité de tous les citoyens serbes et d'accomplir tous mes devoirs en homme consciencieux et responsable.[20]

Boris Tadić est investi le [21],[20].

Le , il présente sa démission neuf mois avant la fin de son mandat[22],[23] afin de permettre la tenue du scrutin présidentiel en même temps que les élections générales convoquées pour le . Il annonce aussitôt qu'il est candidat à sa propre succession[24]. C'est la présidente de l'Assemblée nationale, Slavica Đukić Dejanović, qui lui succède par intérim. Le second tour de l'élection présidentielle voit la défaite Boris Tadić face à son concurrent, Tomislav Nikolić, président du Parti progressiste serbe.

Vie privée

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Boris Tadić est marié à Tatjana Rodić, dont il a eu deux enfants. Il a été une première fois marié à Veselinka Zastavniković. Il parle couramment français et anglais.

Notes et références

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  1. « glassrbije.org/F/index.php?opt… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. (sr)(en) « Boris Tadić, President of the Republic of Serbia », sur predsednik.yu, Site officiel du Président de la république de Serbie (consulté le ).
  3. (sr) « Живели смо скромно », sur boristadic.org, Site officiel de Boris Tadić (consulté le ).
  4. (sr) « Ko smo », sur cmv.org.yu, Site officiel du CMV (consulté le ).
  5. (sr)(en) « Izbori za predsednika Republike Srbije održani 27. juna 2004. godine (Drugi krug) », sur rik.parlament.sr.gov.yu, Site officiel de la Commission électorale de la République de Serbie (consulté le ).
  6. (sr)(en) « President of all citizens », sur predsednik.yu, Site officiel du Président de la république de Serbie (consulté le ).
  7. (en) « Pope Benedict XVI meet Boris Tadic President of Serbia at the Vatican September 29 2005 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur catholicpressphoto.com, Catholic Press Photo (consulté le ).
  8. (sr) « Zastava Srbije od danas se vijori ispred zgrade Ujedinjenih nacija u Njujorku »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur voanews.com, Voice of America, (consulté le ).
  9. (sr) « Tadić u Budimpešti », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  10. (sr) « Govor predsednika Tadića na otvaranju 1000. sednice Komiteta ministara SE », sur predsednik.yu, Site officiel du Président de la république de Serbie, (consulté le ).
  11. (sr) « Tadić se izvinio građanima Hrvatske », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  12. (en) « «European Prize for Political Culture» awarded to Boris Tadic », sur ringier.ch, Site officiel du groupe de presse Ringier, (consulté le ).
  13. (sr) « Predsednik Tadić na konstituisanju Veća za saradnju Republike Srpske i Srbije », sur predsednik.yu, Site officiel du Président de la république de Serbie, (consulté le ).
  14. (sr) « Japanska korporacija Itoču u poseti Srbiji », sur predsednik.yu, Site officiel du Président de la république de Serbie, (consulté le ).
  15. (en) « Tadić promises Army EUR 93.4mn »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur b92.net, B92, (consulté le ).
  16. (en) « Dodik voices strong support for Tadić »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur b92.net, B92, (consulté le ).
  17. (sr) « Putin pisao Borisu Tadiću », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  18. (sr)(en) « - Izveštaj o rezultatima izbora za predsednika Republike na izborima održanim 20, januara 2008. godine », sur rik.parlament.sr.gov.yu, Site officiel de la Commission électorale de la République de Serbie, (consulté le ).
  19. (sr) « Srbija izabrala Borisa Tadića », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  20. a et b (sr) « Tadić položio zakletvu », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  21. (en) « Tadić: Frozen conflict, diplomatic ties in place »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur b92.net, B92, (consulté le ).
  22. « Serbie : le président Tadic démissionne », sur Europe 1, .
  23. Rulers : démission présentée le 4 avril, effective officiellement le 5.
  24. Démission du président serbe, Le Figaro, 4 avril 2012.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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