Blanche de France (1328-1393)
Blanche de France, née le à Châteauneuf-sur-Loire et morte le à Vincennes, est l'une des filles du roi Charles IV le Bel et de sa troisième épouse Jeanne d'Évreux. Née posthume, elle est la dernière représentante des Capétiens directs.
Titres
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(30 ans, 7 mois et 14 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Valentine Visconti |
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(15 ans, 9 mois et 6 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Jeanne de Bourbon |
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(30 ans, 7 mois et 14 jours)
Prédécesseur | Jeanne de Bourgogne |
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Successeur | Valentine Visconti (duchesse) |
Comtesse consort de Beaumont-le-Roger
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(8 ans, 1 mois et 15 jours)
Prédécesseur | Jeanne de Valois |
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Successeur | Jeanne de France |
Dynastie | Capétiens directs |
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Naissance |
Châteauneuf-sur-Loire (France) |
Décès |
(à 64 ans) Vincennes (France) |
Sépulture | Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis |
Père | Charles IV le Bel |
Mère | Jeanne d'Évreux |
Conjoint | Philippe de France |
Religion | Catholicisme |
Biographie
modifierToujours sans descendance légitime malgré ses deux précédents mariages avec Blanche de Bourgogne et Marie de Luxembourg, Charles IV le Bel, roi de France et de Navarre, se remarie en troisièmes noces avec sa cousine Jeanne d'Évreux le . Sa nouvelle épouse lui donne deux filles : Jeanne, née avant le et morte avant le , et Marie, née en . La coutume d'écarter les femmes de la succession au trône de France, adoptée en 1316 après la mort de Jean Ier le Posthume et formalisée bien plus tard sous le nom de loi salique, empêche les deux filles de Charles IV de prétendre à sa succession. Aussi, lorsque son épouse est une troisième fois enceinte à la fin de l'année 1327 et qu'il est lui-même contraint de s'aliter aux alentours du , Charles IV espère qu'il aura un héritier mâle.
Charles IV le Bel meurt le , avant de connaître le sexe de son troisième enfant. Immédiatement après sa mort et peut-être en agissant selon ses volontés, son cousin Philippe de Valois s'empare de la régence du royaume de France en attendant que Jeanne d'Évreux accouche et de déterminer qui sera roi de France et de Navarre si l'enfant à naître est une fille. Finalement, deux mois plus tard, le , Jeanne d'Évreux donne naissance à Châteauneuf-sur-Loire à une fille, prénommée Blanche[1]. Négligeant les éventuels droits de Marie et Blanche, les deux filles de Charles IV, en vertu du précédent instauré en 1316, Philippe de Valois revendique la couronne en tant que plus proche parent mâle en vertu de la primogéniture agnatique et est immédiatement reconnu roi de France, avant d'être rapidement sacré à Reims le suivant.
En dépit de la proclamation de Philippe VI de Valois comme roi de France, Jeanne d'Évreux revendique pour ses deux filles le trône de Navarre, pourtant attribué à Jeanne, fille du roi Louis X le Hutin et qui en avait été écartée par ses oncles Philippe V le Long et Charles IV le Bel. Afin d'éteindre les prétentions de Jeanne d'Évreux, Jeanne II de Navarre et son époux Philippe d'Évreux proposent en de les lui acheter en lui allouant une rente annuelle de 5 000 livres tournois[2]. Les négociations s'éternisent pourtant, car Jeanne d'Évreux réclame en une somme de 6 000 livres[2]. Finalement, en , Philippe VI de Valois propose d'offrir à la veuve de Charles IV le Bel les 1 000 livres de différence[3], ce qui règle le problème de succession et éteint la revendication de Blanche au trône de Navarre, sa sœur Marie étant morte le .
Le , Philippe VI de Valois fait épouser à Blanche son fils cadet Philippe[4], duc d'Orléans et de Touraine, comte de Valois et de Beaumont-le-Roger, probablement dans le but de neutraliser les revendications au trône de Navarre que pourrait avoir un autre époux. De huit ans son cadet, le nouvel époux de Blanche ne lui donne aucun enfant, même s'il a lui-même deux enfants illégitimes[5], dont Louis d'Orléans, évêque de Poitiers de 1391 à 1394, puis évêque de Beauvais de 1395 à 1397. Après la capture de Philippe par les Anglais à la bataille de Poitiers le , Blanche gère ses possessions pendant sa captivité, qui dure jusqu'à la signature du traité de Calais le . Elle est désignée conjointement avec son époux comme exécutrice testamentaire de sa mère Jeanne d'Évreux, qui s'éteint en 1371 à Brie-Comte-Robert.
Malgré le décès de Philippe d'Orléans en 1375, Blanche de France reste présente pour soutenir la dynastie des Valois. Ainsi, le , elle assiste au Palais de la Cité à la proclamation de la fin de la régence du jeune Charles VI[6], et, le , elle vient prier le roi de faire preuve de clémence à l'égard des Maillotins[7]. Enfin, à l'occasion du couronnement d'Isabeau de Bavière le , elle lui vend sa robe de velours pour le prix de 450 livres[8] et prête compagnie à Charles VI avec sa cousine Blanche de Navarre[9]. Blanche meurt le et est inhumée en la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis, tandis que son cœur est déposé dans la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans[10] et ses entrailles à l'abbaye du Pont-aux-Dames à Couilly. Son tombeau à Saint-Denis est profané le par les révolutionnaires.
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- Surget 2006, p. 39.
- Surget 2006, p. 40.
- Surget 2006, p. 41.
- Surget 2006, p. 42.
- Van Kerrebrouck 2000.
- Autrand 1986, p. 19.
- Autrand 1986, p. 108.
- Autrand 1986, p. 231.
- Autrand 1986, p. 236–7.
- Vignat 1866, p. 115.
Bibliographie
modifier- Françoise Autrand, Charles VI : la folie du roi, Paris, Fayard, , 647 p. (ISBN 978-2-213-01703-7, présentation en ligne).
- Marie-Laure Surget, « Blanche de France, première duchesse d'Orléans (1328-1393) », Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 2e série, vol. 18, no 147, , p. 37–58 (ISSN 0337-579X)
- Patrick Van Kerrebrouck, Les Capétiens : Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, t. 2, Villeneuve d'Ascq, Laballery, , 766 p. (ISBN 2-9501509-4-2)
- Gaston Vignat, « Notes sur une des chapelles absidiales de la basilique de Sainte-Croix d'Orléans », Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, vol. 9, , p. 100–44 (lire en ligne) — Chapelle Notre-Dame-la-Blanche, fondée par Blanche d'Orléans. Publication de son testament, p. 115–44.