Blanche-Marie Sforza
Blanche-Marie Sforza (en italien Bianca Maria Sforza), née le à Pavie et morte le à Innsbruck, fut impératrice du Saint-Empire, reine de Germanie et archiduchesse d'Autriche par son mariage avec Maximilien Ier du Saint-Empire. Elle est la fille du duc de Milan Galéas Marie Sforza et de Bonne de Savoie.
Blanche-Marie Sforza | |
Bianca Maria Sforza, portrait de Giovanni Ambrogio de Predis, Musée d'histoire de l'art de Vienne. | |
Titre | |
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Impératrice du Saint-Empire | |
– (2 ans, 10 mois et 27 jours) |
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Prédécesseur | Aliénor de Portugal |
Successeur | Isabelle de Portugal |
Reine de Germanie et archiduchesse d'Autriche | |
– (16 ans, 9 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Aliénor de Portugal |
Successeur | Isabelle de Portugal |
Biographie | |
Dynastie | Famille Sforza |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pavie (Milan) |
Date de décès | (à 38 ans) |
Lieu de décès | Innsbruck (Tyrol) |
Sépulture | Abbaye de Stams |
Père | Galéas Marie Sforza |
Mère | Bonne de Savoie |
Fratrie | Jean Galéas Sforza Anna Sforza Catherine Sforza |
Conjoint | Maximilien Ier du Saint-Empire |
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Biographie
modifierJeunesse
modifierBlanche-Marie, née à Pavie, est la fille aînée de Galéas Marie Sforza, duc de Milan, et de sa seconde épouse, Bonne de Savoie [1]. Elle porte le nom de sa grand-mère paternelle, Blanche Marie Visconti [2]. Alors que Blanche-Marie n'a pas encore cinq ans, son père est assassiné dans l'église de Santo Stefano de Milan le 26 décembre 1476 par trois hauts fonctionnaires de la cour milanaise [2]. Le 6 janvier 1474, Blanche-Marie, âgée de vingt-et-un mois, est fiancée à son cousin germain, le duc Philibert Ier de Savoie [3], fils d'Amédée IX de Savoie et de Yolande de France. Philibert meurt au printemps 1482, avant que le mariage ne soit célébré. Elle grandit à Milan sous la tutelle de son oncle Ludovic Sforza, qui se soucie peu de son éducation et lui permet de vaquer à ses propres intérêts, principalement les travaux d'aiguille.
Le 31 juillet 1485, les fiançailles de Blanche-Marie et de Jean Corvin, le fils unique, bien qu'illégitime, du roi de Hongrie Matthias Corvin, sont officiellement annoncées. Avec ce mariage, le souverain hongrois veut assurer le futur héritage de son fils en Hongrie et en Bohême et le faire duc d'Autriche. Le contrat de mariage est signé le 25 novembre 1487 et, selon ses termes, Blanche-Marie reçoit plusieurs comtés hongrois. Cependant, en raison de l'opposition et des intrigues de la reine Béatrice de Naples, épouse du roi Matthias, le mariage n'a jamais lieu. En mars 1492, un mariage entre la jeune femme et le roi Jacques IV d'Écosse est envisagé, mais l'idée est vite abandonnée [4].
Mariage
modifierLe 16 mars 1494, à vingt-deux ans, elle épouse finalement l'empereur Maximilien Ier, lequel est veuf et de plusieurs années son aîné. La dot est de trois cent mille ducats, et cent mille de plus en guise de taxe d'investiture [5]. Ludovic le More a en effet l'ambition de se faire nommer duc de Milan par Maximilien ; ce dernier cherche, par cette alliance matrimoniale, à s'assurer l'hégémonie sur l'Italie du Nord et des finances pour ses expéditions militaires.
Après des noces mémorables, le mariage étant célébré par procuration, la mariée part pour le Tyrol avec une cour de dames et de gentilshommes parmi lesquels, entre autres, Léonard de Vinci, qui nous en a laissé ses impressions sur la Valteline : l'escorte fait halte à Côme, Bellagio, Gravedona, Morbegno, Sondrio et Bormio, et passe le col du Stelvio.
Maximilien, empereur de 1508 à 1519, a épousé en premières noces Marie de Bourgogne, princesse héritière de Bourgogne et des Pays-Bas bourguignons, fille unique de Charles le Téméraire. De ce mariage, très heureux, sont nés deux enfants, Philippe et Marguerite. Cette union est pourtant de courte durée, car Marie meurt en 1482 à la suite d'une chute de cheval. L'empereur n'est pas amoureux de Blanche-Marie, il la néglige et ils n'ont pas d'enfants. On dit que « la Sforza », quoique aussi belle que la première et aimée épouse de Maximilien, n'est pas aussi « sage ».
À l'occasion de ce mariage, Maximilien fait décorer la Neuer Hof d'Innsbruck d'un « dais d'or », c'est-à-dire d'une loge dont le toit est fait de 2 500 petites tuiles de cuivre doré. Il est remarquable que l'empereur ait voulu se faire représenter en portrait avec ses deux femmes.
La jeune impératrice ne participe pas à la vie politique et préfère vivre dans divers châteaux impériaux, surtout au Tyrol, entourée d'une petite cour de nobles milanais fidèles, et « protégée », ou, plutôt, surveillée, par les émissaires de Ludovic le More, envers lesquels elle fait preuve avec le temps d'une impatience croissante. Son rôle n'acquit un certain relief que dans le cadre de l'alliance de son mari avec son oncle, dont elle accueille et héberge les fils, après que, vaincu et chassé de Milan, il soit emmené en captivité en France.
À la fin de sa vie, Blanche-Marie est victime d'une maladie débilitante, où certains historiens croient voir les symptômes de l'anorexie nerveuse. Elle meurt le et est ensevelie dans l'abbaye cistercienne de Stams, au Tyrol, dans la haute vallée de l'Inn.
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bianca Maria Sforza » (voir la liste des auteurs).
- (en) King, Ross, Leonardo and the Last Supper, Bloomsbury,
- (it) « Bianca Maria Sforza, regina dei Romani e imperatrice », Treccani (consulté le )
- (en) Lubkin, Gregory, A Renaissance Court: Milan Under Galleazzo Maria Sforza, University of California Press, , page 18
- (it) « BIANCA MARIA Sforza, regina dei Romani e imperatrice »
- (en) George Richard Marek, The Bed and the Throne: The Life of Isabella D'Este, Harper & Row, , page 42
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifier- La Belle Princesse, portrait présumé de Blanche-Marie Sforza attribué à Léonard de Vinci
Bibliographie
modifier- (de) Hellmut Andics, Die Frauen der Habsburger, Vienna, J&V,
- (de) Sigrid-Maria Größing, Maximilian I, Kaiser, Künstler, Kämpfer, Vienna, Amalthea, (ISBN 3-85002-485-7)
- Joni M. Hand, Women, Manuscripts and Identity in Northern Europe, 1350–1550, Ashgate Publishing,
- Ross King, Leonardo and the Last Supper, Bloomsbury,
- (de) Thea Leitner, Habsburgs Goldene Bräute, Piper,
- Daniela Pizzagalli (trad. P. Drzymała (in Polish)), La dama con l'ermellino. Vita e passioni di Cecilia Gallerani nella Milano di Ludovico, Poznań, REBIS Publishing House, (ISBN 83-7301-825-5)
- (de) Daniela Unterholzner, Bianca Maria Sforza (1472–1510) : herrschaftliche Handlungsspielräume einer Königin vor dem Hintergrund von Hof, Familie und Dynastie, Leopold-Franzens-Universität Innsbruck, (lire en ligne)
- (de) Hellmut Wiesflecker, Maximilian I: Die Fundamente des habsburgischen Weltreiches, Vienna/Munich, R. Oldenbourg, (ISBN 3-7028-0308-4 et 3-486-55875-7)
- Gregory Lubkin, A Renaissance Court: Milan Under Galleazzo Maria Sforza, University of California Press,
Liens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :