Blaise Frères

forge française spécialisée dans l'escrime de haut niveau

L’entreprise Blaise Frères, fondée en 1885, est une entreprise française de forge située au Chambon-Feugerolles près de Saint-Étienne. Elle est mondialement réputée pour ses lames de haute qualité destinées à l'escrime sportive[3].

Blaise Frères
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société par actions simplifiée[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Le Chambon-FeugerollesVoir et modifier les données sur Wikidata
Directeurs Daniel Cheynet (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Fabrication d'articles de sport (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
SIREN 503069718Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.blaise-freres.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires 7,5 M ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Présentation

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L'épée destinée à l'escrime sportive est normée : 770 g, lame de 90 cm maximum, poignée de 20 cm max., coquille de 13,5 cm de diamètre, mouche électrique (pour compter les touches)

L’entreprise Blaise Frères est spécialisée dans la production de lames pour l'escrime sportive de haut niveau. En 2020, l'entreprise Blaise Frères produit 120 000 lames dans les trois armes, le fleuret, l'épée et le sabre. L’entreprise est labellisée « Entreprise du patrimoine vivant ».

En 2021, l'entreprise Blaise Frères emploie 22 personnes[4] (26 en 2019[5]). En 2023, elle réalise un chiffre d'affaires annuel de 7,5 millions d'euros[6] (5,4 M€ en 2019[4]). Elle exporte 95 % de sa production. Daniel Cheynet en est le propriétaire et principal dirigeant, après avoir acheté l'entreprise familiale en 2008[7] (l'entreprise compte alors 16 salariés et fait 1,6 million de CA). En 2019, la propriété est transférée à CH2B HOLDING dont il est le propriétaire[8].

Sur le site, l'entreprise Blaise Frères dispose de deux ateliers de 2 000 m2, l'un pour le travail à chaud, l'autre pour les finitions[9],[10]. L'entreprise conserve une « lame-étalon » pour chaque tireur de haut niveau qu'elle équipe[11]. Depuis 2012, elle produit des lames avec des flexions différentes, trois niveaux pour les fleurets, deux niveaux pour les épées. Les lames qu'elle produit résistent à plus de 35 000 cycles avant rupture, quand la norme minimale est à 7 500[11].

Historique

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La flexibilité des lames pendant l'assaut

Fondée en 1885, l'entreprise Blaise Frères produit d'abord des outils agricoles, fourches, faux, outils. À partir de 1970, elle se tourne vers la fabrication de cannes à pêche, avant de se lancer dans la fabrication de lames pour l’escrime sportive.

L'entreprise Blaise Frères est propriétaire de la marque « BF » depuis 2012[12], qu'elle grave sur chacune des lames sorties de ses ateliers.

En 2011, le cas de l'entreprise est l'objet de l'épreuve orale du baccalauréat technologique en Sciences et technologies de la gestion[13].

Depuis 1990, le tournoi régional de Sainte-Sigolène porte le nom de l'entreprise, le Tournoi Blaise-Frères[14].

Procédé

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En collaboration avec la Fédération internationale d'escrime et un laboratoire d'ingénierie[3], l'entreprise Blaise Frères utilise un acier maraging (fer, nickel, cobalt, aluminium) plus cher mais beaucoup moins cassant que les aciers ordinaires, source de blessures et de stress pour les tireurs. Réputé pour ses qualités, l'acier maraging est utilisé pour la conception des trains d'atterrissage de certains avions de chasse[15].

La matière première, l'acier maraging, est fournie en lopins, longues tiges de 6 mètres importées d'Autriche, découpées en fonction des armes et des catégories d’âge des escrimeurs[16].

Cinquante opérations sont nécessaires ensuite pour obtenir une lame prête à l'emploi : chauffe, forgeage, étirage, creusage, réglage du pliant, meulage, polissage, dressage, traitement thermique, marquage[17].

Les lopins sont chauffés à 1 150 °C dans un four à gaz : c'est la phase d’« étirage ». Après forgeage, opération qui donne sa forme en V à la tige d’acier, on procède au creusage d'un sillon prévu pour loger la soie (fil électrique invisible qui permet de compter les touches). Le dressage permet ensuite de régler la flèche de la lame, normée par la Fédération (entre 45 et 70 millimètres pour les épées, entre 55 et 90 mm pour le fleuret)[16].

Notes et références

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  1. a et b Sirene (registre national des sociétés). 
  2. « https://www.leprogres.fr/economie/2024/07/27/jo-90-des-escrimeurs-seront-equipes-de-lames-produites-chez-blaise-freres »
  3. a et b « L’entreprise Blaise frères équipe les escrimeurs du monde entier », Le progrès,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  4. a et b « Blaise Frères confronté à une chute des commandes », sur ESSOR Loire, (consulté le )
  5. « BLAISE FRERES fournisseur des Jeux Olympiques 2020 et 2022 », sur E-Commune Passion, (consulté le )
  6. « Paris 2024. 90 % des escrimeurs équipés de lames produites au Chambon-Feugerolles », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  7. Denis Meynard, « Lames d'escrime : Blaise Frères cédé par la famille fondatrice », Les échos,‎ (lire en ligne)
  8. « BLAISE FRERES (LE CHAMBON-FEUGEROLLES) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 503069718 », sur www.societe.com (consulté le )
  9. « Blaise Frères : fabricant de lames d'escrimes », sur www.blaise-freres.fr (consulté le )
  10. « z00m sur Blaise Frères », sur Forez Info (consulté le )
  11. a et b TvLevallois Sport, « Gauthier Grumier dans les secrets de la Forge Blaise Frères », sur Dailymotion (consulté le )
  12. (en) « BF Trademark of BLAISE FRERES (Société par Actions Simplifiée) - Registration Number 4239937 - Serial Number 79111022 :: Justia Trademarks », sur trademarks.justia.com (consulté le )
  13. « Baccalauréat technologique Sciences et technologies de la gestion Toutes spécialités Second groupe d’épreuves Session 2011 Management des organisations Épreuve orale de contrôle — Éléments de corrigé n°me 1.7 », sur stmg.education,
  14. « Tournoi Blaise Frères », sur A.G.S ESCRIME (consulté le )
  15. « Blaise Frères équipeles plus fines lames », sur Les Echos, (consulté le )
  16. a et b « JO 2024 : Romain Cannone, épéiste en quête de la lame fatale », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. « Blaise Frères | Label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant », sur www.patrimoine-vivant.com (consulté le )

Voir aussi

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Liens externes

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