Bertrand de Compaigne
Bertrand de Compaigne[a], né le à Dax, où il est mort le , est un chroniqueur et faussaire français. Il est notamment l'auteur de Chronique de la ville et du diocèse d'Acqs (1657) et Chronique de la ville et du diocèse de Bayonne (1663).
Biographie
modifierBertrand de Compaigne naît le à Dax. Il épouse Anne de Pédalis, avec qui il a plusieurs enfants. Il est conseiller du roi et avocat au présidial de Dax. Entre 1648 et 1653, il participe à la fronde. Il est l'auteur d'une Chronique de la ville et du diocèse d'Acqs[b] et d'un Diptyque ou catalogue des évêques d'Acqs, tous deux parus à Orthez en 1657 et 1661[1]. Il est également l'auteur d'une Chronique de la ville et du diocèse de Bayonne, parue à Pau en 1663[2]. Il meurt le à Dax[1].
Au début du XXe siècle, il est traité de faussaire et de plagiaire par les historiens Antoine Degert et Vincent Foix dans deux articles de la revue de Gascogne[3]. Il intègre des personnages fictifs dans des listes épiscopales, et crée des forgeries dans l'objectif de flatter les nobles et bourgeois des deux villes, comme la pseudo-charte de l'abbaye de Divielle, indiquant la création de l'abbaye au VIIe siècle, alors que sa fondation remonte au XIIe siècle. Il est également l'auteur d'une « franchise de déplacement accordée aux citoyens de Bayonne » par Richard Cœur de Lion. Plusieurs détails montrent que c'est un faux. Sa date, 1070, à l'époque où Richard n'est pas encore duc d'Aquitaine, l'absence d'un original ou d'une copie dans les archives municipales, et surtout ses témoins : un évêque nommé Pierre d'Espelette et d'autres portant des noms ne correspondant pas à « l’anthroponymie de cette région ou [à] l’entourage ducal » (Alphonse, Antonio, Michel). Frédéric Boutoulle l'analyse comme « un faux d'érudition [...] pour prouver l’ancienneté d’une des familles avec qui il voulait être bien vu ». Pour sa création, il s'inspire d'un début de liste de témoins de la charte de l'évêque Forton Aner. Toujours d'après Boutoulle, ses faux sont fabriqués de toutes pièces[4].
Publications
modifier- La science des juges criminels, temporels et ecclésiastiques, ou Les décisions des plus difficiles & importantes questions en matière criminelle, Lyon, La Rivière, , 262 p. (BNF 30262457, lire en ligne) ;
- Chronique de la ville et du diocèse d'Acqs, Orthez, Rouyer, , 33 p. (BNF 36389988) ;
- Diptyque ou catalogue des évêques d'Acqs, Orthez, Rouyer, , 93 p. (BNF 30262456) ;
- Chronique de la ville et du diocèse de Bayonne puis les Romains jusques au règne de Louis XIV, roy de France et de Navarre, avec le catalogue des évesques, gouverneurs, maires et premiers eschevins, Pau, Desbaratz, , 91 p. (BNF 34110982, lire en ligne).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Il est parfois nommé Bertrand Compaigne. Plusieurs familles Compaigne sont présentes à Dax, Roquefort et Mont-de-Marsan dès le XVIe siècle, mais elles n'ont fait l'objet d'aucune recherche.
- L'ancien nom de Dax.
Références
modifier- Suau 1991, p. 82.
- Boutoulle 2023, p. 85.
- Suau 1991, p. 82-83.
- Boutoulle 2023, p. 85, 88-89 et 97.
Annexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [Degert 1907] Antoine Degert, « Un faussaire gascon, Bertrand de Compaigne », Revue de Gascogne, , p. 289-322 et 385-398
- [Foix 1910] Vincent Foix, « Une œuvre de faussaire. Une généalogie de Compaigne », Revue de Gascogne, , p. 420-421
- [Cabannes 1930] Gabriel Cabannes, « Compaigne (Bertrand) - (1607-1676) », dans Galerie des Landais, t. III, Hossegor, Chabas, , 456 p. (lire en ligne), p. 153-156
- [Suau 1991] Bernadette Suau, « Classun (Jean de Lucmau de) », dans Mémoire des Landes : dictionnaire biographique, Mont-de-Marsan, Comité d'étude sur l'histoire et l'art de la Gascogne, , 346 p. (ISBN 2-9501584-2-0), p. 82-83.
- [Boutoulle 2023] Frédéric Boutoulle, « Inventer un passé urbain. La production et l’utilisation de faux à Bayonne au XIIIe siècle », Revue de l'Agenais, vol. 150, no 2, , p. 83-98 (lire en ligne).
Liens externes
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