Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach

militaire allemand

Le prince Charles Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach () est un militaire qui devient en 1815, après le Congrès de Vienne, colonel d'un régiment au service du roi des Pays-Bas. Il se bat aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo où il commande la 2e brigade de la 2e division hollandaise puis lutte vainement contre les désirs d'indépendance des Belges.

Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach
Titre de noblesse
Duc
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Karl Bernhard von Sachsen-Weimar-EisenachVoir et modifier les données sur Wikidata
Allégeance
Activités
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Ida de Saxe-Meiningen (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Louise de Saxe-Weimar-Eisenach (d)
Guillaume Charles de Saxe-Weimar-Eisenach (d)
Amélie Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach (d)
Édouard de Saxe-Weimar-Eisenach
Herman de Saxe-Weimar-Eisenach
Gustave de Saxe-Weimar-Eisenach (d)
Anne de Saxe-Weimar-Eisenach (d)
Amélie de Saxe-Weimar-EisenachVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Blason

Biographie

modifier

Jeunesse

modifier

Le prince Bernard, septième fils de Charles-Auguste, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, est né le à Weimar. Il s'engage dans l'armée prussienne et en 1806, il combat dans l'armée de Hohenlohe-Ingelfingen. Vers 1809, il s'engage dans l'armée saxonne et combat sous les ordres du maréchal Bernadotte à la bataille de Wagram. Plus tard, il se met au service des Pays-Bas.

Carrière militaire

modifier

La campagne de Waterloo

modifier

Les troupes de la 2e brigade de la 2e division hollandaise, que commande le prince Bernard, sont les premières des troupes alliées à atteindre le carrefour des Quatre Bras. La 2e brigade, bientôt rejointe par la 1re, teint position à ce carrefour pendant environ vingt-quatre heures, depuis la fin de l'après-midi du jusqu'à 15 heures le lendemain, ce qui empêche le maréchal Ney et l'aile gauche de l'armée du Nord de prendre le carrefour avant l'arrivée du gros des troupes de la coalition. Le maintien de cette position par ces deux brigades est une des actions les plus importantes des troupes alliées de toute la campagne de Waterloo.

À la bataille de Waterloo, le prince Bernard commande les forces alliées qui contrôlent les fermes de Papelotte, Fichermont et La Haie, à l'extrémité gauche des lignes de Wellington. Ces positions sont stratégiquement importantes, parce que si elles avaient été abandonnées cela aurait permis aux Français d'attaquer Wellington par le flanc, mais aussi parce que c'est de cette direction que Wellington devait recevoir des renforts prussiens. Bien qu'au cours de la bataille la IVe division de Durutte prend temporairement pied à Papelotte, la ferme ne fut jamais prise.

Chef d'Etat-major aux Pays-Bas

modifier

Officier général de l'armée du Royaume uni des Pays-Bas, il ordonne au Général David Chassé de bombarder la ville d'Anvers le , lors de la guerre belgo-néerlandaise[1]. Il se distingua ensuite en tant que commandant d'une division néerlandaise pendant la campagne des Dix-Jours et commanda les forces armées des Indes orientales néerlandaises de 1847 à 1850.

Carrière politique

modifier

Gouverneur du Luxembourg

modifier

A la suite du décès de Jean-Georges Willmar le , Bernard de Saxe-Weimar est nommé gouverneur du Luxembourg par Guillaume Ier, Grand-duc de Luxembourg et roi des Pays-Bas. Il ne restera à cette place que quelques mois, remplacé dès le 27 mai par Frédéric-Guillaume de Goedecke. Avec le mouvement orangiste, il jouera toutefois un rôle majeur de soutien au Grand-duc Guillaume pendant la période troublée de la question du Luxembourg, en pleine guerre belgo-néerlandaise et ce après la révolution belge, puis l'annexion du Grand-duché par la Belgique, tout récemment indépendante du Royaume uni des Pays-Bas.

Le , il s'adresse aux habitants de la sorte[2] :

« Habitants du Grand-duché de Luxembourg !

La situation politique du royaume a décidé le Roi à donner au Grand-duché une administration particulière et séparée de celle des autres provinces.

Cette administration, composée principalement d’indigènes, agira avec une parfaite connaissance du pays ; elle aura toujours égard au caractère et aux besoins des habitants.

La confiance du Roi m’a placé à la tête de cette administration ; Habitants du Grand-duché, j’espère obtenir le vôtre.

Les droits de la maison royale sur ces pays, ainsi que ses relations avec la confédération germanique, ont été reconnus et maintenus par la conférence de Londres. Il dépendait du Roi de faire établir son autorité par les forces de la confédération, mais il a préféré de vous laisser le temps de retourner à vos devoirs, avant que de faire peser sur ce pays la charge d’une occupation militaire. Je recevrai les adhésions qui me seront données par écrit ou verbalement pendant un mois, à compter de ce jour.

Je suis arrivé parmi vous pour faire connaitre les intentions paternelles du Roi ; Habitants du Luxembourg, obéissez à son appel. Vos devoirs sont d’accord avec vos intérêts bien entendus. »

Les voyages et la passion des mathématiques

modifier

Le prince Bernard avait accompagné toute son enfance son père dans ses voyages. En 1811, il séjourna successivement à Vienne, Graz, Bologne et découvrit les collections d'antiquités de Rome au début de 1812. Chef d'État major des Pays-Bas, il reprit ses voyages en 1823 : il passa d'abord plusieurs mois en Grande-Bretagne et en Irlande avec un intérêt particulier pour les usines modernes, les mines et les écoles d'ingénieur. Au mois d'avril 1825, il partit pour l'Amérique du Nord : en l'espace de onze mois (du 26 juillet 1825 au 16 juin 1826) il traversa les États-Unis et le Canada[3], et pensa même s'y retirer : il a laissé de ce voyage des carnets extrêmement intéressants[4].

Au terme de la Revolution belge, Bernhard et son frère aîné, le prince Guillaume (1819–1839), accepta en 1837 l'invitation du tsar Nicolas Ier : ils visitèrent Saint Petersbourg, Novgorod, Moscou, Toula et Kiev, où ils rencontrèrent le prince Paskevitch, gouverneur de Pologne. Ils assistèrent aux opérations d'entraînement militaire à Voznessensk en Ukraine. Reprenant leur voyage vers la Crimée, ils séjournèrent à Odessa avant de reprendre le bateau pour Constantinople, la Sicile, Naples et enfin Rome. Bien que son fils aîné y contractât le typhus, le duc repartit pour la Hollande : son fils y mourut de pneumonie. Après le renvoi d'une grande partie de l'armée néerlandaise (1837), le duc Bernard démissionna de l'armée. Il se retira d'abord à Mannheim, où il retrouva un cercle de lettrés d'Heidelberg chez son hôtesse, la princesse Stéphanie de Beauharnais. Passionné de géométrie, en particulier de la recherche des nombres constructibles, il a composé en manuel de géométrie en 2 volumes, paru en 1842 à Iéna. En 1847, il partit avec sa famille à Madère, à l'invitation de sa belle-sœur Adélaïde de Grande-Bretagne et d'Irlande.

À son retour, il accepta de prendre le commandement de l’Armée royale des Indes néerlandaises à Java, mais fut rapatrié pour raisons de santé (il venait de perdre sa femme) au bout de trois ans. Il partagea désormais son temps entre Weimar et Liebenstein. Frappé de nouveau par la maladie en 1861, il s'éteignit l'année suivante.

Famille

modifier

Il épouse Ida de Saxe-Meiningen, fille de Georges Ier de Saxe-Meiningen le à Meiningen. Ils ont les enfants suivants :

Bibliographie

modifier

Notes et références

modifier
  1. Jean Stengers, Les racines de la Belgique : jusqu'à la révolution de 1830, t. 1 : Les racines de la Belgique., Bruxelles, Editions Racine, , 342 p. (ISBN 978-2-87386-218-3 et 978-2-873-86249-7), p. 199-200.
  2. « Proclamation du Gouverneur général du Luxembourg le 5 mars 1831. », sur Carnets de notes.fr
  3. (de) Gustav Seibt, « Wo die Freiheit wohnt », Süddeutsche Zeitung,‎ (ISSN 0174-4917, lire en ligne)
  4. (de) duc Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach et Walter Hinderer et Alexander Rosenbaum (dir.), Das Tagebuch der Reise durch Nord-Amerika in den Jahren 1825 und 1826, Wurtzbourg, Königshausen & Neumann, coll. « Stiftung für Romantikforschung, n° 60 », .

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :