Bernard Vitet
Bernard Vitet, né le à Paris où il est mort le [1],[2], est un compositeur français, trompettiste, multi-instrumentiste et cofondateur du premier groupe de free jazz en France en 1964[3] avec François Tusques[4], du Unit avec Michel Portal en 1972[5] et du collectif Un drame musical instantané avec Jean-Jacques Birgé et Francis Gorgé en 1976.
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Sa collaboration avec Jean-Jacques Birgé durera 32 ans, pendant lesquels ils cosignent plusieurs centaines de pièces et montent quantité de spectacles où la musique se mêle au cinéma, au théâtre, à la radio, à la littérature, à la danse et aux nouvelles technologies.
Biographie
modifierBernard Vitet participe à la première rencontre entre jazz et musique contemporaine avec Bernard Parmegiani et Jean-Louis Chautemps[6]. Dans les années 1960, il accompagne notamment Serge Gainsbourg[7], Barbara[8] et Yves Montand[9], Claude François, Brigitte Bardot[10], Marianne Faithfull, Colette Magny[11] et Brigitte Fontaine. Il joue avec les plus grands jazzmen de Lester Young à Archie Shepp, d'Anthony Braxton à Don Cherry, de Chet Baker à l'Art Ensemble of Chicago[12], de Steve Lacy à Gato Barbieri, de Jean-Luc Ponty[13] à Martial Solal. Dans ses jeunes années il a la chance de jouer avec Django Reinhardt, Gus Viseur, Eric Dolphy, Albert Ayler...
Sous son propre nom il enregistre Surprise-partie avec Bernard Vitet[14], La Guêpe[15] sur des textes de Francis Ponge[16], ainsi que Mehr Licht ![17], et près de 200 autres disques avec les précités ainsi que Jean-Claude Fohrenbach, Georges Arvanitas[18], Sunny Murray[19], Michel Pascal[20], Alan Silva[21], Alexander von Schlippenbach[22], Hubert Rostaing, Alix Combelle, Ivan Jullien[23], Christian Chevalier, Jef Gilson[24], Jack Diéval[25], Jac Berrocal[26], Hélène Sage[27]... Il enregistre également Un drame musical instantané (17 albums). En 1995, il signe le disque de chansons Carton[28] avec Birgé, avec qui il collabore pour des musiques de films, d'expositions[29], de CD-Roms[30].
De 1976 à 2008, l'essentiel de son activité est consacrée au collectif Un drame musical instantané qui initie le retour du ciné-concert[31] avec 24 films muets au répertoire dont les plus joués furent Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene, La Glace à trois faces et La Chute de la maison Usher de Jean Epstein. Avec le Drame, en trio ou en grand orchestre, il enregistre plus d'une quinzaine d'albums, et les disques de chansons Crasse-Tignasse[32] et Carton avec Jean-Jacques Birgé proposent une nouvelle direction à leur collaboration où l'improvisation cède progressivement la place à la composition.
Bernard Vitet invente aussi toute une lutherie originale et des objets étonnants pour Georges Aperghis, Tamia et Françoise Achard. En plus de la trompette, il chante et se produit souvent au bugle, et parfois au piano, au cor d'harmonie ou au violon.
Il compose des musiques de scène pour Jean-Marie Serrault ainsi que des musiques de films comme Les Cœurs verts d'Édouard Luntz ou L'Ombre de la pomme de Robert Lapoujade.
Il meurt le [33].
, d'insuffisance respiratoireSources
modifier- Philippe Carles et Jean-Louis Comolli, Free Jazz Black Power, Ed. Champ Libre, coll.10-18, 1971, p. 418-419
- Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-07822-5), p. 1220-1221.
- Entretien avec Bernard Vitet, Le cours du temps, Les Allumés du Jazz n°5, début 2001, Mediapart [34]
- Francis Marmande, « Mort de Bernard Vitet, compositeur, trompettiste, multi-instrumentiste », Le Monde du 6 juillet 2013[33]
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- « Bernard Vitet ne souffle plus », par Jean-Jacques Birgé, le .
- François Tusques Free Jazz, Mouloudji, 1965 (réédition In situ 139, 1991)
- François Tusques 1992, Le jardin des délices, in situ 165, 1993 - Octaèdre, Axolotl AXO101, 1994 - Blue Phèdre, Axolotl AXO103, 1996
- Michel Portal Unit, No, no but it may be, Le Chant du Monde LDX 74526, 1972 (réédition Universal 038 352, 2003)
- Bernard Parmegiani, Pop’eclectic incl. Jazzex (enr.1966), Plate Lunch PL08, 1998
- Serge Gainsbourg En relisant ta lettre
- Barbara Ni belle ni bonne, Madame
- Yves Montand Il n’y a plus d’après, Quand tu dors près de moi
- Brigitte Bardot Un jour comme un autre, À la fin de l’été
- Colette Magny Répression, Scalen’ CMPCD 03, 1972 (réédition 1990)
- Art Ensemble of Chicago, Go home, Galloway 600502, 1970
- Jean-Luc Ponty The beginning of…, lp Palm 19
- Bernard Vitet Surprise-Partie "D", GEM52/D, années 1950
- La Guêpe sur le site de Cultures France
- Bernard Vitet La Guêpe, Futura Son 05, 1971 (réédition 2005)
- Bernard Vitet Mehr Licht !, GRRR 1003, 1979
- Georges Arvanitas, Soul Jazz, Columbia FPX 193, 1960
- Sunny Murray, Shandar 10.008, 1968 - Big Chief, Pathé Marconi 1727561, 1969
- Michel Pascal Puzzle, Ina 275 742, 2000
- Alan Silva Luna Surface, Byg 529.312, 1969 - Seasons, Byg 529.342-43-44, 1970 - Celestrial Communication Orchestra My country (enr. 1971), Leo LR 302, 1989
- Globe Unity 67 & 70, Atavistic/Unheard Music Series, 1970
- Ivan Jullien Paris point zéro, Barclay, 1965
- Jef Gilson Enfin, cd FD 151922, 1962-63
- Jack Diéval Sastanak u Studiju II, Cosmic Sounds CS26, 1961
- Jac Berrocal Parallèles, Davantage 01, 1976
- Hélène Sage Comme une image, GRRR 2014, 1989 - Les Araignées, GRRR 2022, 1997
- Birgé Vitet Carton, CD audio/rom GRRR 2021, 1997
- Il était une fois la Fête Foraine à la Grande Halle de La Villette (cd Auvidis), 1995 - Jours de cirque au Grimaldi Forum, Monaco, 2002
- Au cirque avec Seurat, Réunion des Musées Nationaux / Gallimard / Hyptique), 1996
- Une page sur les films muets par Francis Marmande dans Le Monde du 27 avril 1989.
- Crasse-Tignasse avec Jean-Jacques Birgé et Gérard Siracusa
- Francis Marmande, « Mort de Bernard Vitet, compositeur, trompettiste, multi-instrumentiste », sur Le Monde du 6 juillet 2013.
- https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/271117/bernard-vitet-memoires-d-un-dilettante Mediapart
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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