Beatrix Mesmer
Beatrix Mesmer, née le à Munich et morte le à Berne, est une historienne suisse d'origine allemande.
Nom de naissance | Beatrix Strupp |
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Naissance |
Munich |
Décès |
(à 84 ans) Berne |
Nationalité |
allemande (jusqu'en 1941) suisse (à partir de 1952) |
Études | histoire, histoire de l'art et sciences des médias |
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Formation | Université de Berne |
Titres | professeur |
Profession | historienne |
Employeur | Université de Berne |
Travaux |
histoire suisse du XIXe siècle histoire des mentalités et du mouvement des femmes |
Œuvres principales |
Geschichte der Schweiz und der Schweizer (1982-1983) Ausgeklammert - eingeklammert (1998) Staatsbürgerinnen ohne Stimmrecht: die Politik der schweizerischen Frauenverbände 1914-1971 (2007) |
Distinctions | prix de la Société internationale pour les droits de l'homme (2011) |
Elle est l'une des premières femmes nommées professeur ordinaire à l'Université de Berne, occupant la chaire d'histoire suisse et d'histoire générale de 1973 à 1996. Elle est également la première vice-rectrice de l'institution.
Elle est considérée à sa mort comme « l'une des personnalités les plus importantes pour la recherche historique en Suisse », notamment pour le XIXe siècle et les mouvements féministes[1].
Biographie
modifierOrigines et famille
modifierBeatrix Mesmer naît Beatrix Strupp le à Munich, sous la République de Weimar[2]. Elle émigre en Suisse avec sa famille après la Nuit de Cristal en 1938 et devient apatride en 1941[2].
Son père, Ernst Strupp[2], mort en 1948[3], est un chimiste et un ingénieur issu d'une famille juive[4] ; sa mère, née Wally Krusemark[2], est également chimiste[3] et meurt lorsque sa fille est âgée de 10 ans[3].
Elle épouse en 1952 Heinz Mesmer, enseignant au gymnase[2], acquérant ainsi la nationalité suisse et le droit de cité de Muttenz, dans le canton de Bâle-Campagne[2]. Mère d'un enfant, né la même année[5] et exerçant à l'âge adulte la profession de juriste[3], elle devient veuve en 2002[5].
Études et premiers métiers
modifierBeatrix Mesmer fait ses études primaires et secondaires à Aarberg et Bienne, dans le canton de Berne[5].
D'abord destinée au métier de tailleur, elle décide après la mort de son père en 1948 de faire des études[5]. Après six mois de formation commerciale, elle travaille une année comme hygiéniste dentaire, ce qui lui permet de réunir assez d'argent pour s'inscrire à une école privée à Berne, où elle obtient en 1951, au bout de trois semestres, une maturité gymnasiale[3],[5].
Elle fait ensuite des études d'histoire, d'histoire de l'art et de sciences des médias à l'Université de Berne et à l'université libre de Berlin[2], tout en travaillant comme rédacteur adjoint pour l'Agence télégraphique suisse[5].
Elle devient assistante à l'Institut d'histoire de l'Université de Berne en 1959, puis premier assistant[5]. Elle obtient un doctorat ès lettres en 1961, avec une thèse portant sur l'idée d'alliance intellectuelle entre les Allemands et les Français développée par Arnold Ruge[5], puis une habilitation en 1972[2], avec une thèse portant sur la fiscalité aux premiers temps du socialisme[5].
Parcours universitaire
modifierElle est l'une des premières femmes nommées professeur ordinaire à l'Université de Berne, occupant à la suite de Hans von Greyerz (de) la chaire d'histoire suisse et d'histoire générale de 1973 à 1996[2],[6],[7].
Elle est également la première femme[8] à y occuper, de 1989 à 1992, un poste de vice-recteur[2], après celui de doyen de la Faculté de philosophie et d'histoire de 1978 à 1979[9].
Domaines de recherche
modifierLes débuts du socialisme et l'histoire suisse du XIXe siècle constituent ses principaux domaines de recherche[2],[4], puis à partir des années 1980, notamment sous l'influence de ses assistantes Brigitte Schnegg (de) et Anne-Marie Stalder[5], l'histoire des mentalités et des mouvements féministes[2],[4]. Elle ne se considère cependant pas comme une féministe[5].
Autres fonctions
modifierBeatrix Mesmer préside la Société suisse d'histoire de 1989 à 1995[2]. Elle parvient, à ce titre, à empêcher la destruction des fiches récoltées par la police sur les citoyens, afin que la recherche puisse les exploiter[5],[10].
Elle est l'un des cofondateurs du comité de publication des Documents diplomatiques suisses[9]. Elle est également membre du conseil de fondation du Dictionnaire historique de la Suisse de 1988 à 1994, membre du Conseil suisse de la science de 1989 à 1996 et membre du conseil de la recherche du Fonds national suisse de 1992 à 2001[2].
Mort
modifierElle meurt le à Berne, à l'âge de 84 ans[11], lors d'une promenade[5].
Distinction
modifier- 2011 : prix de la Société internationale pour les droits de l'homme, conjointement avec Marthe Gosteli[6], pour leur action en faveur des droits des femmes[12].
Publications
modifier- (de) Steuerreform als Übergangsmassnahme : Die Rezeption der Forderung nach progressiver Besteuerung in den frühsozialistischen Programmen (thèse d'habilitation), Berne, Herbert Lang (de), , 239 p. (ISBN 326102027X)
- (de) Napoleon III : und die italienische Einigung, Berne, Herbert Lang (de), , 83 p.
- (de) Friedensverträge aus der Zeit der deutschen Einigung, Berne, Herbert Lang (de), , 103 p. (ISBN 3261014652)
- (de) Regula Frei-Stolba (dir.), Ulrich Im Hof (de) (dir.) et Beatrix Mesmer (dir.), Geschichte der Schweiz und der Schweizer, Bâle, Helbing Lichtenhahn, 1982-1983, 388 p. (vol. 1); 316 (vol. 2); 344 (vol. 3) (ISBN 371900810X)[13]
- (de) Ausgeklammert - eingeklammert : Frauen und Frauenorganisationen in der Schweiz des 19.Jahrhunderts, Bâle, Helbing Lichtenhahn, , 366 p. (ISBN 3719010252)
- (de) Beatrix Mesmer (dir.), Die Verwissenschaftlichung des Alltags : Anweisungen zum richtigen Umgang mit dem Körper in der schweizerischen Populärpresse 1850-1900, Zurich, Chronos, , 325 p. (ISBN 3905312247)
- (de) Staatsbürgerinnen ohne Stimmrecht: die Politik der schweizerischen Frauenverbände 1914-1971, Zurich, Chronos, , 360 p. (ISBN 9783034008570)
Fonds d'archives
modifierSes archives sont conservées à l'Université de Berne et à la fondation Gosteli[2].
Notes et références
modifier- « Nécrologie Beatrix Mesmer », sur Documents diplomatiques suisses, (consulté le )
- Franziska Rogger Kappeler (de) (trad. Véronique Wezranowska-Jacot), « Beatrix Mesmer » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- (de) M. S., « Begegnung mit Prof. Dr. Beatrix Mesmer: "Wie alle andern" », Der Bund, vol. 134, no 248, , p. 27 (lire en ligne)
- (de) Regina Wecker (de), « Beatrix Mesmer (1931-2015) », Traverse (revue d'histoire) (de), vol. 23, , p. 120 à 122 (lire en ligne)
- (de) Brigitte Studer, « Nachruf auf Prof. em. Dr. Beatrix Mesmer », Revue suisse d'histoire, vol. 66, no 1, , p. 161 à 163 (lire en ligne [PDF])
- (de) ats/cla, « Berner Historikerin Beatrix Mesmer verstorben », Berner Zeitung, (consulté le )
- (de) ckb, « Zwischenhalt mit Prof. Beatrix Mesmer », Der Bund, vol. 142, no 120, , p. 22 (lire en ligne)
- (de) ssm, « Ertsmals eine Unirektorin », Der Bund, vol. 140, no 138, , p. 35 (lire en ligne)
- (de) Judit Garamvölgyi, « Nachruf : Beatrix Mesmer-Strupp (1931-2015) », Berner Zeitschrift für Geschichte, vol. 78, no 2, , p. 48 et 49 (lire en ligne)
- (de) B. S., « Kopfe der Woche. Beatrix Mesmer », Wir Brückenbauer, , p. 3 (lire en ligne)
- (de) « Berner Historikerin Beatrix Mesmer verstorben », sur Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
- (de) ats/jzu, « Schweizer Menschenrechtspreis geht an Marthe Gosteli und Beatrix Mesmer », Berner Zeitung, (consulté le )
- (gsw) Interview Professor Beatrix Mesmer zum neuen Geschichtsbuch "Geschichte der Schweiz und der Schweizer" [Production de télévision], dans Karussell (, 8 minutes), Schweizer Radio und Fernsehen, consulté le
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Archives Beatrix Meser - Fondation Gosteli