Bataillon supplétif tonkinois
Bataillon supplétif tonkinois | |
Insigne du bataillon. | |
Création | 1943 |
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Dissolution | 1946 |
Pays | France |
Origine | Vietnamiens |
Type | Bataillon mixte |
Fait partie de | Troupes françaises en Chine |
Garnison | Shanghai |
Ancienne dénomination | Police française de Changaï |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
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Le Bataillon supplétif tonkinois (BST) est une unité militaire des troupes françaises en Chine en garnison à Shanghai de 1943 à 1946. Créé à partir des policiers vietnamiens de la police française de Changaï dissoute, il fait face pendant la Seconde Guerre mondiale aux forces de l'empire du Japon qui occupent alors la Chine.
Historique
modifierCréation
modifierLe Bataillon supplétif tonkinois est créé le après la dissolution de police française de Shanghai consécutive à la rétrocession en de la concession française de Shanghai au gouvernement chinois de Nankin, vassal des Japonais[1]. La police de la concession française, très militarisée, perd alors sa raison d'être. Isolées, les autorités françaises en Chine ne peuvent organiser le retour des 948 policiers d'origine indochinoise et les affectent, en même temps que les officiers français, dans une unité militaire pour ne pas en perdre le contrôle[1],[2].
Le BST est installé dans les bâtiments de l'Institut technique franco-chinois[3]. Il compte quatre compagnies de fusiliers-voltigeurs, une compagnie de mitrailleuses et d'engins, un escadron d'automitrailleuses (White TBC et modèle spécifique à la concession) et une section hors-rang. L'ensemble n'a qu'une valeur militaire limitée[1].
Mutinerie
modifierAprès le coup de force japonais du 9 mars 1945 en Indochine, le BST est désarmé par les Japonais. Travaillés par les propagandes japonaises et nationalistes vietnamiennes, 365 à 368 des Vietnamiens du bataillon se mutinent le contre leurs officiers[1],[3]. Ils se retranchent dans l'Institut et arborent le drapeau rouge et jaune du Vietnam indépendant[3],[4]. Certains rejoignent ensuite les rangs japonais, les autres continuant de protester en refusant d'obéir aux ordres tout en demandant que les Français règlent leurs soldes[5].
Devenu inutile, le BST est dissous le [1]. Les Vietnamiens, y compris les protestataires, ne sont rapatriés qu'en 1946[4].
Insigne
modifierL'insigne, fabriqué localement, montre une tête de tigre (référence à l'Indochine) inscrite dans une roue dentée (référence à la motorisation partielle du BST)[1].
Une variante existe en taille réduite pour être portée sur la tenue de soirée des officiers dans les réceptions mondaines entre personnels étrangers des concessions[1].
Références
modifier- Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 96, , p. 63-67
- Nicole Bensacq-Tixier, « Chapitre VI. De la rétrocession des concessions à la rupture des relations diplomatiques 1943-1944 », dans La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, 1918-1953, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 403–424 p. (ISBN 978-2-7535-5952-3, lire en ligne)
- Nicole Bensacq-Tixier, « Chapitre VIII. Du coup de force des 9 et 10 mars 1945 à la capitulation japonaise et ses conséquences », dans La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, 1918-1953, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 453–480 p. (ISBN 978-2-7535-5952-3, lire en ligne)
- Jeanne Beausoleil et Isabelle Nathan, Le Paris de l'Orient: présence française à Shanghai, 1849-1946, Musée Albert-Kahn, (ISBN 978-2-906599-33-8, lire en ligne), p. 85
- Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 100
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier
- Jean-Michel Piar, Shanghai à la française, Serre éditeur, (ISBN 978-2-86410-428-5, lire en ligne), p. 151 & 158.