Bataille de Goma (2012)

bataille opposant la rébellion du M23 aux forces armées de la RDC, aboutissant à la prise de Goma par le M23 le 20 novembre 2012

La seconde bataille de Goma est une bataille ayant eu lieu aux alentours de la ville de Goma dans la région du Nord-Kivu, en république démocratique du Congo (RDC). Elle débute en et prend fin le à la suite du retrait des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) de Goma.

Bataille de Goma (2012)
Description de l'image M23 in Goma.PNG.
Informations générales
Date -
Lieu Environ de Goma (Kivu, république démocratique du Congo)
Issue

Victoire rebelle

  • Prise de Goma par le M23
Belligérants
M23 Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
MONUSCO
Commandants
Bosco Ntaganda - Sultani Makenga Joseph Kabila - général Bahuma
Forces en présence
2 000[1] 7 000[1]
Pertes
inconnues inconnues

Guerre du Kivu

Le , après plusieurs mois de face à face au Nord de Goma, les combats reprennent entre les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) et le M23. Le , les rebelles du M23 prennent la ville de Goma et ses alentours. Environ 350 militaires sont faits prisonniers. Les casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (MONUSCO) sont restés neutres.

Contexte

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Le premier conflit de la guerre du Kivu a vu s'opposer de 2004 à 2009 les forces régulières de l'armée de la république démocratique du Congo (RDC) à une rébellion de soldats dissidents mené par Laurent Nkunda, puis au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe poltico-militaire créé par Laurent Nkunda en 2006[2]. Durant ce conflit déjà, en 2008, Goma et ses environs ont fait l'objet de violents combats. Un accord de paix conclu le entre le CNDP et le gouvernement de la RDC prévoit la libération des prisonniers, la transformation du CNDP en parti politique, le retour des réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes de la RDC et dont sont issus la grande majorité des rebelles[réf. souhaitée], l’intégration des civils membres du CNDP au sein des institutions gouvernementales ainsi que l’intégration des combattants du CNDP dans les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC). Les ex-membres militaires du CNDP sont soupçonnés d'abuser de leur position dans l'armée pour contrôler le trafic de minerais[3], ce qui conduit le gouvernement de la RDC à muter les militaires issues du CNDP dans d'autres régions de la RDC. Estimant que ceci violait les accords du , des soldats issus du CNDP se mutinent en avril 2012[4],[5],[6], et le , les mutins dirigés par le colonel Sultani Makenga créent le M23, en référence à la date de l’accord[7].

Bataille

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Le , après une trêve de plusieurs mois, les combats reprennent entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dans le Nord-Kivu, aux environs de Kibumba, localité qui tombe au main de la rébellion le [8]. Le , les rebelles continuent leur avancé et se retrouvent aux portes de Goma[9].

Le , après 2 jours de combats et une faible résistance de l'armée congolaise[1], le M23 prend le contrôle de Goma, et les FARDC en déroute se retirent à Sake[8]. Le , les forces armées du M23 continuent leur progression et prennent le contrôle de Sake sans y rencontrer de résistance, les forces congolaises ayant quitté la ville la nuit précédent l'offensive du M23[8],[10]. Le lendemain, le , une contre offensive des FARDC, épaulés par un milice Maï-Maï locale, l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), déloge les rebelles de Sake. Annoncé hâtivement par le ministre de l'information Lambert Mende Omalanga comme étant de nouveau sous contrôle des forces congolaises[11],[12], Sake, est dans les heures qui suivent soumis à de nouveau combats entre le rebelles et les forces loyalistes. Au terme des combats le M23 reprend possession de la localité, forçant les troupes loyalistes à se replier dans le sud, vers Minova, où s'est regroupés l'armée congolaise après avoir quitté Goma, avec l'objectif de s'y restructurer[11],[13]. Les rebelles demandent une négociation directe avec le président Kabila pour rétablir la paix en RDC[8].

Le , aux termes d'une médiation des pays des Grands Lacs réunis à à Kampala, les dirigeants du M23 acceptent de se retirer de la région en échange de l'ouverture de négociations avec le pouvoir congolais[14]. Selon l'accord, le M23 doit se retirer à au moins 20 kilomètres de Goma. Le , un millier de miliciens du M23 partent de Sake[15],[16]. Le même jour à Goma près de 300 policiers sont déployés de Bukavu, avec pour mission de sécurisée la ville après le retrait des M23[17]. Le , les rebelles du M23 quittent la ville de Goma, en direction des positions qu'ils occupaient dans le territoire du Rutshuru avant la prise de Goma[14],[18].

Conséquences humanitaires

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Ces combats ont provoqués la fuite de milliers de civils en direction du camp de réfugiés de Mugunga dans les environs de Goma[13],[19], ainsi que vers le Rwanda, portant le nombre de déplacés dans l'Est de la RDC à 2,4 millions de personnes[20].

Références

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  1. a b et c « RDC : la leçon de la prise de Goma par le M23 », Jeune Afrique, no 2707,‎ (lire en ligne  )
  2. Patrick Pesnot, « La guerre au Kivu depuis 2008 »  , Rendez-vous avec X, sur France Inter, (consulté le )
  3. Global Witness « FAQ : situation actuelle dans l’Est de la république démocratique du Congo », août 2012, 3 pp.
  4. « La guerre de retour dans la région des Grands Lacs »  , sur Le Figaro, (consulté le )
  5. « RDC: poste-frontière pris par des mutins »  , sur Le Figaro, (consulté le )
  6. Vincent Hugeux, « RD Congo: qui sont les rebelles du M23 qui menacent Goma? », sur L’Express, (version du sur Internet Archive)
  7. « Les troubles liés à la rébellion dans l'est du Congo: chronologie »  , sur RTBF, (consulté le )
  8. a b c et d « Goma : retour sur les événements majeurs de la semaine »  , sur Radio Okapi, (consulté le )
  9. « RD Congo : la rébellion du M23 est "aux portes" de Goma », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  10. « Nord-Kivu : le M23 occupe la cité de Sake »  , sur Radio Okapi, (consulté le )
  11. a et b Jean-Philippe Rémy, « En RDC, les rebelles du M23 poursuivent leur avancée », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  12. « L'armée reprend la ville de Sake, le M23 exige un dialogue avec le président Kabila »  , sur France 24, (consulté le )
  13. a et b « RDC: la rébellion semble marquer le pas à Sake avant le sommet de Kampala »  , sur La Depeche, (consulté le )
  14. a et b « Les rebelles congolais du M23 se retirent de la ville stratégique de Goma »  , sur France Info, (consulté le )
  15. (en) « DR Congo rebel withdrawal facing hitches »  , sur Al Jazeera English, (consulté le )
  16. « RDC: le M23 reporte de 24h le début du retrait de ses troupes de Goma »  , sur Radio Okapi, (consulté le )
  17. « RDC: le retrait du M23 de Goma s'organise, des policiers arrivent en ville »  , sur Le Point, (consulté le )
  18. Jean-Philippe Rémy, « Les rebelles du M23 quittent la ville de Goma », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  19. « RDC : Les déplacés de Mugunga prisonniers des affrontements à l’ouest de Goma | Médecins sans frontières »  , sur Médecins sans frontières, (consulté le )
  20. « L'avancée du M23 provoque une situation humanitaire désastreuse dans l'est de la RDC, prévient l'ONU »  , sur Organisation des Nations Unies, (consulté le )