Le Barrois mouvant, également appelé Barrois royal, est la partie occidentale du Barrois dans la mouvance du royaume de France[1].

Hommage de Charles IV à Louis XIV pour le Barrois mouvant, au Louvre en 1661.

À partir de 1301, cette partie du duché de Bar située sur la rive gauche de la Meuse est sous suzeraineté du roi de France, dont le duc de Bar est par conséquent le vassal, tandis que la partie située sur la rive droite, dite Barrois non mouvant, reste sous la suzeraineté de l'empereur du Saint-Empire romain germanique. Le Barrois mouvant relève par conséquent du Parlement de Paris (un "Parlement" était alors une cour de justice) tandis que le reste du duché relève de celui de Nancy. Cette situation se poursuit après l'intégration du duché de Lorraine dans le royaume de France en 1766, et ce jusqu'à la Révolution française[2].

Suzeraineté française

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Traité de Bruges

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Le [3], l'empereur Albert de Habsbourg abandonna à Philippe IV le Bel, par le traité de Bruges, à la suite de la célèbre entrevue des Quatre-Vaux, à l'été 1299, dans ce lieu-dit situé sur la commune de Rigny-Saint-Martin, toutes prétentions du Saint-Empire romain germanique sur cette partie du Barrois.

Contexte

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Le comte Henri III de Bar, prisonnier du comte de Flandres depuis 1297, est libéré et se voit contraint de se reconnaître vassal du roi de France pour ses terres situées à l'ouest de la Meuse ; il se fait ainsi homme lige du roi de France « pour tout ce qu'il possède et tient en franc-alleu, par deçà la Meuse vers le royaume de France »[4]. « Désormais [après le traité de Bruges], la frontière du royaume est marquée sur le sol ; elle se confond avec le cours de la Meuse »[5].

Partitions du Barrois

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Une partie du village de Domrémy — village natal de Jeanne d'Arc situé sur la rive gauche de la Meuse — dépendait de la châtellenie de Gondrecourt en Barrois non mouvant, tandis que l'autre partie était en Barrois mouvant et relevait à ce titre de la cour de justice royale de Chaumont (comté de Champagne).

Cas particuliers, le Clermontois (région de Clermont-en-Argonne) et le Viennois (région de Vienne-le-Château) étaient détenus par le comte de Bar en fief de l'évêque de Verdun relevant de l'empereur. Leurs habitants utilisèrent souvent cette situation pour jouir d'une quasi-indépendance, entre le royaume de France et l'Empire.

Divisions administratives

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Le Barrois mouvant était, avant l'édit de juin 1751, divisé en deux territoires : la partie Bar et l'autre du Comté de Bassigny. Le Duché de Bar, partie mouvante, était constitué de 2 bailliages. Le bailliage de Bar et le bailliage de Saint-Mihiel, qui était mi-mouvant, mi-non mouvant.

Le bailliage de Bar-le-Duc était subdivisé en plusieurs prévôtés. En 1708, il y en avait 6. Celle de Bar, celui de Souilly, de Pierrefitte, de Ligny, de Morley et Longeville. Certains villages de la prévôté de Bar était mi-Barrois mi-terre de Ligny. D'autres dépendaient aussi d'Ancerville.

En 1708, Le Bassigny mouvant était composé de trois bailliages. La Marche, Gondrecourt et Bourmont. Eux-mêmes divisés en six châtellenies et prévôtés : La Marche, Conflans, Châtillon, Gondrecourt, La Mothe et Bourmont[6].

Après l'édit de juin 1751, il se composait du Bailliage de Bar et du Bailliage de La Marche.

Notes et références

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  1. « Mouvant », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 1, Barrois mouvant).
  2. « Le Barrois mouvant et le Barrois non-mouvant », sur La Lorraine d'hier et d'aujourd'hui (consulté le ).
  3. Gaston Zeller, La Réunion de Metz à la France (1552-1648), t. I : L'occupation (thèse de doctorat ès lettres), Paris, Les Belles Lettres, coll. « Publications de la Faculté des lettres de Strasbourg » (no 35), , 1re éd., 502 p., in-8o (26 cm) (BNF 31684764, lire en ligne), p. 27
  4. M. Merlin, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, 5e édition, volume 2, Bruxelles, Tarlier, 1828, pp. 456-458 (lire en ligne)
  5. Michel Bur, Lorraine-Champagne : osmose et confrontation in Lorraine et Champagne, mille ans d'histoire, sous la direction de Michel Bur et François Roth. Comité d'histoire régionale - Annales de l'Est. 6e série - 59e année - Numéro spécial - 2009. (ISSN 0365-2017). p. 11
  6. Didier Bugnon, Polium geographique des duchez de Lorraine et de Bar, , 309 p..

Voir aussi

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Sources primaires

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Bibliographie

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  • Michelle Bubenicek, « La coutume de Bar dans un procès en Parlement de 1353 », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris / Genève, Librairie Droz, t. 153, livraison 2,‎ , p. 305-324 (lire en ligne).
  • Gérard Giuliato et Charles Kraemer, « Réseau défensif et résidences princières dans le Barrois sous René d'Anjou », dans Jean-Michel Matz et Noël-Yves Tonnerre (dir.), René d'Anjou (1409-1480) : pouvoirs et gouvernement, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 400 p. (ISBN 978-2-7535-1702-8, lire en ligne), p. 137-162.
  • Laurent Jalabert, « Arguments médiévaux et défense des droits ducaux : les Angevins et le Barrois mouvant, du XVIe au XIXe siècle », Annales de l'Est, no 2 spécial « René II, lieutenant et Duc de Bar (1473-1508) »,‎ , p. 131-145.
  • Michel Parisse, « Philippe le Bel et le Barrois mouvant », dans Provinces et États dans la France de l'Est : le rattachement de la Franche-Comté à la France : espaces régionaux et espaces nationaux : actes du Colloque de Besançon, 3 et , Paris, Les Belles Lettres, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon / Cahier d'études comtoises », , 460 p. (ISBN 2-251-60216-X), p. 233-246.
  • Alphonse Schmitt, Le Barrois mouvant au XVIIe siècle (1624-1698) (thèse de doctorat présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Nancy), Bar-le-Duc, imprimerie Contant-Laguerre, , 481 p. (présentation en ligne).
  • Hélène Schneider, « Le roi René et le Barrois dans les années 1470 : l'apport de ses lettres patentes », dans Patrick Gilli et Jacques Paviot (dir.), Hommes, cultures et sociétés à la fin du Moyen Âge : Liber discipulorum en l'honneur de Philippe Contamine, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, coll. « Cultures et civilisations médiévales » (no 57), , 413 p. (ISBN 978-2-84050-845-8), p. 361-374.