Barabbas (Ghelderode)
Barabbas est une pièce de théâtre écrite en 1928 par le dramaturge belge Michel de Ghelderode, inspirée par la personnalité du bandit Barabbas, un personnage des Évangiles, qui à la demande du peuple juif, est libéré par Pilate à la place de Jésus (Mt 26:15-21).
Barabbas | |
Auteur | Michel de Ghelderode |
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Genre | Pièce de théâtre (Drame psychologique) |
Dates d'écriture | 1928 |
Sources | Évangile de Matthieu |
Lieu de parution | Bruxelles |
Représentations notables | |
1987 et 1996 à l'abbaye de Villers-la-Ville; mise en scène Dominique Haumont |
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Intrigue
modifierBarabbas, homme fort et violent, se trouve en prison avec Jésus, tous deux attendant leur jugement. Il est présenté comme ‘bandit’. Certainement meurtrier. On lui dit que son compagnon de cellule, Jésus, est un ‘révolutionnaire’. Mais Jésus se tait. Cela intrigue un peu Barabbas, homme sûr de lui-même, de sa puissance et de sa révolte. Dommage que la mort le guette et qu’il soit enchaîné. Mais rien ne le fait douter de lui-même. Il considère son compagnon de cellule comme un doux rêveur.
Grande est la surprise de Barabbas lorsque, à la fête de Pâque la foule demande sa libération plutôt que celle de Jésus. On rendra la liberté à Barabbas et on crucifiera Jésus. Une grande partie de la pièce tourne autour du doute profond dont est alors saisi Barabbas. Il est ‘déstabilisé’ et se sent le jouet de quelque chose qu’il ne comprend pas. Cela l’irrite profondément. Comment lui, le puissant, le violent, le dangereux, l’insoumis – et fier d’être tout cela - est-il préféré par la foule à cet innocent rêveur qui n’a fait de tort à personne, a nourri les foules, guéri plusieurs et parlé sans arrêt de non-violence ?
Sorti de prison, Barabbas cherche alors à comprendre. Il rencontre même les apôtres pour cela, et tente de les réorienter vers son idéal révolutionnaire. Mais sans succès. Celui qui croyait en la force physique et la violence pour résoudre conflits et querelles en reste avec son doute... Personne ne lui a fait jamais douter de lui-même sauf ce Jésus.
Représentations notables
modifierLes premières représentations de la pièce ont lieu en Belgique en 1929, à Ostende le puis à Bruxelles le [1].
- 1950 : Paris, Théâtre de l'Œuvre, mise en scène Jean Le Poulain et Roger Harth.
- 1956 : Paris, festival de Paris, par le Théâtre national de Belgique[2].
- 1960 : Provins, Festival de Provins, mise en scène de Marcel Lupovici[3].
- 1987 : Abbaye de Villers-la-Ville, lors du premier été théâtral, mise en scène de Dominique Haumont[4].
Postérité et influence
modifierJour de feu, un des romans les moins connus de René Barjavel, publié en 1957 utilise une forme poétique pour retranscrire l'aventure du Christ au XXe siècle. Le récit s'est inspiré de cette pièce de théâtre écrite par Michel de Ghelderode[5].
Références
modifier- Katherine Rondou, « Renouvellement du personnage de sainte Marie-Madeleine dans le théâtre de Michel de Ghelderode », Textyles, (lire en ligne).
- Robert Kemp, « BARABBAS », Le Monde, (lire en ligne).
- Claude Orcival, « GHELDERODE AU FESTIVAL DE PROVINS », Le Monde, (lire en ligne).
- « Barabbas à Villers. La passion selon Ghelderode », Le Soir, (lire en ligne).
- Site lefigaro.fr article d'Astrid de Larminat "Jour de feu, une « pulp fiction »".
Bibliographie
modifier- André Vandegans, Aux origines de "Barabbas", actus tragicus de Michel de Ghelderode, Paris, Les Belles lettres, coll. « Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège » (no 223), , 190-21 p (lire en ligne).
- Weronika Foryś, L’inspiration biblique dans "Barabbas" de Michel de Ghelderode (mémoire de licence, philologie française), Cracovie, Université Jagellon, (=https://ruj.uj.edu.pl/xmlui/handle/item/242170).