Bad Girl (film, 2001)

documentaire franco-québécois sorti en 2001

Bad Girl est un film documentaire franco-québécois réalisé par Marielle Nitoslawska, d'après une idée originale de Pascale Navarro et Nathalie Collard sorti en 2001[1],[2],[3],[4],[5],[6].

Bad Girl

Réalisation Marielle Nitoslawska
Scénario Iolande Cadrin-Rossignol, Marielle Nitoslawska
Sociétés de production InformAction, Taxi-Brousse, Canal+, Télé-Québec
Pays de production Drapeau du Canada Canada, Drapeau du Québec Québec
Genre Documentaire
Durée 52 min
Sortie 2001

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

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Bad Girl est une incursion au cœur de la pornographie au féminin. Réunissant des intervenantes issues de l'industrie pornographique, du cinéma, du féminisme, de la sexologie et de la sociologie, le film fait place à celles qui tentent de redéfinir les représentations du genre et de la sexualité féminine au sein d'une industrie mainstream à dominance masculine évaluée à plusieurs milliards de dollars[5],[6],[7]. Guidés par la caméra de Nitoslawska, nous parcourrons la côte ouest des États-Unis et la France en passant par Montréal et le Danemark à la rencontre de réalisatrices et d'actrices porno, d'universitaires, de sexologues, de philosophes et d'entrepreneurs investis dans le domaine. Composant avec des extraits de films gravitant à la frontière de la pornographie, le film nous offre une vue d'ensemble sur les motivations et les défis rencontrés par ces femmes avides d'offrir une vision alternative et singulière de la sexualité[7].

Le sujet du documentaire est inspiré des travaux des journalistes Pascale Navarro et Nathalie Collard publiés en 1996 dans l'ouvrage Interdit aux femmes. Le féminisme et la censure de la pornographie aux Éditions du Boréal[8].

Fiche technique

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Accueil

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Censure

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Initialement programmé pour la semaine de relâche, le film se retrouve dans la tourmente lorsque le directeur des programmes de Télé-Québec décide d'annuler sa diffusion à cinq jours de préavis[10],[13],[14]. Bien que tous les partis ait été informés depuis le départ du sujet pornographique du film, la direction craint que des enfants puissent être témoins de certaines scènes sexuellement explicites qui apparaissent dans le film. Le diffuseur exige le retrait des extraits pornographiques présents dans le film, ce à quoi la réalisatrice se refuse. Suite à son retrait de la grille horaire de Télé-Québec, les membres du périodique satirique indépendant québécois Le Couac organisent un visionnement public en présence de la réalisatrice le 27 avril 2001 à Montréal[3].

Après six mois de négociation au cours desquels Nitoslawska fait sous-titrer le long-métrage en anglais dans l'espoir de le faire sortir du marché télévisuel francophone, le film est finalement diffusé en version intégrale non censurée sur les ondes de Télé-Québec à une case horaire plus tardive en octobre 2001[15],[16]. Le scandale de censure entourant le film attise l'attention du public et des médias à son égard, ce que déplore la réalisatrice, qui considère que l'attention médiatique et les débats autour de la censure ont pour effet de détourner l'attention du sujet du film[17]. À propos des cas de censure au cinéma, elle affirme que « [l]'image en soi, ce n'est rien. C'est la signification qui compte. C'est ça le cinéma »[13].

Accueil critique

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La censure imposée par le diffuseur Télé-Québec fait couler beaucoup d'encre dans la presse québécoise et canadienne et attire l'attention de nombreux chroniqueurs et critiques, qui défendent le film en soulignant la qualité et l'apport social du documentaire qui aborde de manière décomplexée un sujet tabou[17]. Le critique culturel du quotidien La Presse Marc Cassivi parle d'un « documentaire instructif et enrichissant » offrant « une vue d'ensemble intéressante, sans complaisance, de l'industrie pornographique conjuguée au féminin »[18]. La chroniqueuse du journal Le Devoir Odile Tremblay souligne quant à elle l'apport éducatif du documentaire, qui incite le public à réfléchir aux effets collatéraux de la domination masculine dans la pornographie mainstream et à son importance en tant que phénomène social[10].

Accueil du public

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Le film est présenté dans le cadre du festival Magnifico tenu au cinéma Ex-Centris entre le 13 et le 17 juin 2001[4].

Il prend ensuite l'affiche au cinéma Ex-Centris à Montréal à la fin septembre 2001, où il est projeté à guichet fermé pendant près de deux mois[10],[17]. Sa version sous-titrée en anglais, programmée au Cinéma du Parc, reçoit également l'engouement des spectateurs anglophones[17]. Lors de sa diffusion sur les ondes de Télé-Québec au mois d'octobre, le film génère également de bonnes cotes d'écoute[17].

Distinctions

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Sélections

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Notes et références

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  1. Chantal Guy, « La modestie qui étouffe », La Presse,‎ , F1 (lire en ligne  )
  2. Thérèse Parisien, « Bad Girl, sur les femmes et la porno », La Tribune,‎ , p. 4
  3. a b et c Le Devoir, « Juste pour voir... », Le Devoir,‎ , B9
  4. a b et c Odile Tremblay, « Cinéphiles et canicule », Le Devoir,‎ , B7 (lire en ligne  )
  5. a et b Louise Cousineau, « La porno a-t-elle un sexe? », La Presse,‎ , p. D2 (lire en ligne  )
  6. a et b (en) Dennis West et Joan M. West, « Women Making Porno: Feminism's Final Frontier? An Interview with Marielle Nitoslawska », Cinéaste, vol. 27, no 3,‎ , p. 9-13 (lire en ligne  )
  7. a et b « Bad Girl », sur Cinema Politica (consulté le )
  8. Pascale Navarro et Nathalie Collard, Interdit aux femmes. Le féminisme et la censure de la pornographie, Montréal, Les Éditions du Boréal, , 144 p. (ISBN 9782890527553)
  9. « Bad Girl »  , sur Répertoire des films classés. Ministère de la culture et des communications,
  10. a b c et d Odile Tremblay, « La porno toute nue », Le Devoir,‎ , B8
  11. a et b (en-US) « WOMEN FILMING SEX: MARIELLE NITOSLAWSKA’S “BAD GIRL” Features, Uncategorized Film Threat », (consulté le )
  12. (en) Mike Goodridge, « Two films tie for prize at Seattle Women's Fest », sur Screen Daily, (consulté le )
  13. a et b Silvia Galipeau, « À ma censure! », La Presse,‎ , B8 (lire en ligne  )
  14. Nathalie Petrowski, « Mauvaise filles et belles femmes », La Presse,‎ , p. C3 (lire en ligne  )
  15. « Concordia's Thursday Report », sur ctr.concordia.ca (consulté le )
  16. Stéphanie Bérubé, « Bad Girl. Porno rose », La Presse,‎ , Cinéma, p.1-2
  17. a b c d e et f (en) Matthew Hays, « Bad Girl hits Toronto the Good », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne  )
  18. Marc Cassivi, « Bad Girl. Bon genre. », La presse,‎ , p. C2
  19. « Bad Girl - Nitrate Online Review », sur nitrateonline.com (consulté le )

Annexes

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Liens externes

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