Avis (Paul Éluard)
Avis est un poème de Paul Éluard écrit pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation.
Titre |
Avis |
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Auteur | |
Date de publication | |
Type |
Sujets | |
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Incipit |
« La nuit qui précéda sa mort / Fut la plus courte de sa vie… » |
Explicit |
« …Et le jour se leva pour lui » |
Il évoque un des avis d'exécution placardés par les Allemands, et les derniers moments d'un résistant condamné à mort.
Ce poème est écrit par Éluard en 1943 et publié la même année dans plusieurs revues et opuscules. Il paraît en 1944 en première pièce du recueil Au rendez-vous allemand.
Contexte
modifierPendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation de la France par l'Allemagne, les résistants œuvrent à la lutte contre l'occupant et dans la perspective de la Libération.
Paul Éluard, poète engagé, met sa plume au service de la Résistance. Il écrit ce poème en 1943.
Analyse
modifierLes deux premiers vers « La nuit qui précéda sa mort / Fut la plus courte de sa vie » situent d'emblée le cadre du poème : la dernière nuit du condamné à mort.
Le condamné ressent durement le reste de sa vie physique : « Le poids de son corps l'écœurait » ; à l'approche de la mort, son propre corps lui devient hostile[1].
Au milieu du poème apparaît cependant le sourire : « C'est tout au fond de cette horreur / Qu'il a commencé à sourire »[2]. Ce sourire est rempli de tout le futur de la justice attendue[2].
La fraternité d'armes, la solidarité dans la lutte et la confiance mutuelle au-delà de la mort sont manifestées par « Il n'avait pas UN camarade / Mais des millions », et la mort prochaine est synonyme de naissance à cette communauté fraternelle[2].
Le dernier vers « Et le jour se leva pour lui » présente le dernier matin, le jour se levant, comme symbole à la fois de la mort et de la Libération à venir, la victoire[2].
Parutions
modifierLe poème paraît d'abord en 1943, sans titre et de façon anonyme, dans Traits, n° 7, juillet 1943[3]. Il paraît ensuite, encore anonyme mais avec son titre, dans les Poèmes français, à Lausanne en 1943[3].
L'année suivante, il est publié dans l'Honneur des poètes, deuxième version, sous le pseudonyme de Jean du Haut[3]. En 1944 aussi, Avis est publié dans le recueil Au rendez-vous allemand de Paul Éluard, où il figure volontairement en première position[2].
Musique, disques
modifierLe poème Avis est mis en musique par la compositrice Elsa Barraine[3],[4] en 1946 ; la partition en est dédiée à la mémoire de Georges Dudach, fusillé en 1942[3].
Ce poème est enregistré dans le disque La Force de l'amour, avec quatre autres poèmes ; Le chant du monde, LDY 6001, 33 tours, 17 cm[5].
Notes et références
modifier- Vernier 2014, p. 56.
- Bergez 1982, p. 86.
- Notes de Marcelle Dumas et Lucien Scheler dans Paul Éluard, Œuvres complètes, NRF Gallimard, coll. « La Pléiade », p. 1643.
- Christian Corre, Un lieu de mémoire : La revue musicale, 1920-1940, La Part commune, (ISBN 9782844180346 et 2844180345), p. 147.
- Louis Perche, « Paul Éluard », Éditions Universitaires, .
Bibliographie
modifier- Daniel Bergez, Eluard, ou Le rayonnement de l'être, Seyssel, Champ Vallon, (ISBN 9782903528157 et 2-903528-15-2).
- Richard Vernier, Poésie ininterrompue et la poétique de Paul Éluard, De Gruyter, (ISBN 9783111342535 et 3111342530).