Atelier Sentô

Duo d'auteurs de bande dessiné

l'Atelier Sentô est le nom d'un duo français d'auteurs de bande-dessinée, illustrateurs et créateurs de jeux vidéo, Cécile Brun (née le 12 mai 1988[1]) et Olivier Pichard (né le 22 avril 1982[2])[3]. Leur œuvre est caractérisée par leurs aquarelles en couleurs, le genre fantastique et une inspiration japonaise.

Biographie

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Débuts

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Originaires de Bordeaux[4], Cécile Brun et Olivier Pichard sont tous les deux passionnés par le Japon. Ils y voyagent régulièrement et y ont habité pendant une courte période dans la région de Niigata, à l'occasion d'un échange universitaire dans le cadre des études de japonais de Cécile Brun[5]. Ils sont en outre tous deux dessinateurs, Olivier Pichard ayant étudié les arts plastiques[4]. C'est à leur retour qu'ils décident de créer l'atelier Sentô ensemble, en lien avec cette passion et ces voyages[6]. Ils sont aujourd'hui basés à Biarritz[7].

Ils commencent par créer ensemble plusieurs petits jeux vidéo. Leur première création, The coral cave, est un jeu point-and-click entièrement dessiné à la main, à l'aquarelle[8]. Il met en scène une petite fille, Mizuka, qui interagit avec le monde des esprits en parcourant l'archipel Okinawa[9], lieu qu'ont visité les créateurs[4],[10]. Ils y intègrent des éléments issus de leurs souvenirs, de leurs croquis d'observation, et de la culture d'Okinawa avec par exemple une chanson en okinawaïen[11]. Ils obtiennent grâce à ce jeu le prix Octopix de l'Indie Game Contest de Strasbourg en 2014[12],[13], et le site web Indie Mag y consacre une série d'articles pour expliquer leur processus de création[8]. L'atelier Sentô a ensuite fait d'autres petits jeux vidéo, notamment des jeux d'horreur et d'énigmes[14],[15],[16],[17], et en collaboration avec des enfants ou des étudiants[18],[17],[19]. Ils déclarent à plusieurs reprises s'être inspirés du jeu Machinarium, également dessiné à la main et en point-and-click[8],[10],[17].

Carrière dans la bande dessinée

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Dans leur premier album Onibi : Carnets du Japon invisible (onibi signifiant « feu follet »[20]), les deux auteurs se mettent eux-mêmes en scène dans la campagne d'un Japon surnaturel, à la rencontre des yôkai[6],[20]. Chaque chapitre est agrémenté d'une photographie prise par les personnages-auteurs[21]. Par leur dessin, ils mettent en valeur les paysages du Japon et les personnes qu'ils y rencontrent[22]. Cet album leur rapporte le trophée d'argent du 11e Prix international du manga[3],[22] et est traduit en japonais[3].

L'atelier Sentô publie ensuite le diptyque La fête des ombres, qui prolonge le thème du Japon surnaturel avec cette fois des personnages de fiction[23]. Dans ce livre, Naoko doit suivre un rituel de son village et accueillir une « ombre » (le fantôme amnésique d'un défunt) pendant un an[24],[25]. L'histoire s'inspire du rapport à la mort au Japon et de rituels tels qu'O bon[5],[26]. Elle est marquée par les lieux où elle se déroule (la campagne dans le premier tome, Tokyo dans le second)[5],[26] et le rythme des saisons[23],[24],[25]. Leur style graphique, toujours à l'aquarelle colorée, est hybride, évoquant l'animation japonaise[23] et le style des mangas[24] tout en conservant un format franco-belge[24].

Pour Le songe du corbeau, thriller onirique, ils scénarisent à deux et s'associent avec Alberto M. C. qui réalise les illustrations[27]. On y retrouve leur univers fantastique, entre rêve et réalité, proche de l'horreur, qui contraste avec la douceur des aquarelles[28],[29],[30].

Dans Tokyo Mystery Café, paru en 2024 et prépublié dans le magazine Spirou[31], le duo d'auteurs mêle le polar et la science-fiction[32],[33]. Le personnage principal est un aspirant mangaka français[34] qui s'installe dans le quartier d'Akihabara à Tokyo[32]. Là encore, les chroniques remarquent le mélange d'inspiration japonaise et franco-belge[32],[33],[35]. Les auteurs déclarent s'être inspirés de la bande-dessinée franco-belge dans leur format, du manga (notamment Akira) pour les scènes d'action, et du cinéma pour les angles de vue, ainsi que de lieux réels, qu'ils ont visité et qu'ils restituent en dessin[34]. Cet album amorce également une réflexion sur les liens entre artistes et intelligence artificielle[34],[36]. Une suite est prévue après ce premier tome[31],[32],[33].

Ils ont collaboré avec la harpiste et chanteuse Cécile Corbel, notamment connue pour avoir réalisé la bande originale du film d'animation japonais du studo Ghibli Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs, pour un concert dessiné intitulé L'heure bleue[37],[38].

Bandes dessinées

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Court métrage

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  • Les trois dieux, 2012, 14min23, avec Josh Tierney (scénario) et l'école japonaise I-media college

Jeux vidéo

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  • Return from the Samurai, 2015, avec les participants d'un atelier à Japannecy
  • The coral cave, 2016
  • After school, 2016, avec des étudiants de l'ECV (École de Création Visuelle) de Bordeaux
  • Yûrei Station, 2017, avec des étudiants de l'école la Joliverie de Nantes
  • Sango : tales from the coral cave, 2017, avec les enfants de l'école primaire de Châtenay et de la médiatèque de Chassieu
  • The doll shop, 2018, avec 23 étudiants de l'ECV (École de Création Visuelle) de Bordeaux

Récompenses

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Références

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  1. « Brun, Cécile (1988-....) », sur Bibliothèque nationale de France, (consulté le )
  2. « Pichard, Olivier (1982-....) », sur Bibliothèque nationale de France, (consulté le )
  3. a b c et d Cécilia Lacour, « Un manga français récompensé au Japon », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  4. a b et c Jérôme Dittmar, « The Coral Cave # Le jeu fait à la main », sur Games, (consulté le )
  5. a b et c Laetitia Larralde, « Entretien avec Cécile Brun, de l’Atelier Sentô : « à la limite entre le quotidien et une légère touche de surnaturel » », sur Toute la culture, (consulté le )
  6. a et b Alice Monard, « Onibi d'Atelier Sentô : voyage au pays des Yôkai ... », sur Journal du Japon, (consulté le )
  7. « Le duo de Atelier Sentô a dédicacé sa nouvelle BD « Tokyo Mystery Café » », Le Télégramme,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  8. a b et c Atelier Sentô, « Présentation d'Atelier Sento et de leur projet "The Coral Cave" », sur Indie Mag (consulté le )
  9. (en-US) Chase Ramsey, « The Coral Cave's dreamy, watercolor world inspires childhood fantasy », sur Kill Screen, (consulté le )
  10. a et b (en-US) Chris Priestman, « The Coral Cave: The Art Of Turning Okinawa Into A Beautiful Adventure Game », sur Siliconera, (consulté le )
  11. (en) Ryoko Kokuba, « Interview with Atelier Sento - Creators of 'The Coral Cave' », sur Japan Today, (consulté le )
  12. a et b Pierre Dugame, « Exposition retro gaming et Indie Game Contest 2014 », sur Stras et Pixels (consulté le )
  13. a et b « THE CORAL CAVE », sur ateliersento.com (consulté le )
  14. (en) Brittany Vincent, « 'Yurei Station': A chilling Japanese-inspired horror short story you need to experience », sur Mic, (consulté le )
  15. (en) Gita Jackson, « You Should Play This Creepy, Free Horror Game », sur Kotaku, (consulté le )
  16. a et b (en) « Free Game Planet Game of the Year Awards 2018 », sur Free Game Planet, (consulté le )
  17. a b et c Michi-Hiro Tamaï, « Ceci n'est pas un jeu vidéo », Le Vif,‎ , p. 46
  18. Atelier Sentô, « L'Atelier Sentô partage son expérience sur un atelier de création de jeu avec des lycéens », sur IndieMag (consulté le )
  19. « Yūrei Station, un jeu gratuit qui revisite les mythes du folklore et de l'imaginaire japonais », sur Nautiljon, (consulté le )
  20. a et b Christophe Coquis, « BD du week-end #1 : Onibi, carnets du Japon invisible », sur Geek Junior -, (consulté le )
  21. Joffrey Maubert, « Onibi– Carnet du Japon invisible, un voyage fantastique à la (...) », sur ActuaBD (consulté le )
  22. a et b J. Milette, « Onibi Carnets du Japon invisible », sur BD Gest', (consulté le )
  23. a b et c Stéphane Jarno, « La Fête des ombres Atelier Sentô », Télérama, no 3716,‎ , p. 46
  24. a b c et d J. Milette, « Fête des Ombres (La) 1. Tome 1 », sur BD Gest', (consulté le )
  25. a et b Laurent Beauvallet, « Le secret des ombres », Ouest-France,‎ , p. 6
  26. a et b Alice Monard, « La fête des ombres, le nouveau roman graphique d'Atelier Sentô : rencontre avec un duo qui mêle Japon rural et surnaturel », sur Journal du Japon, (consulté le )
  27. Emma Poesy, « « Le songe du corbeau » – À l’ombre des enfants perdus - Maze.fr », sur Maze, (consulté le )
  28. L. Moeneclaey, « Le songe du corbeau », sur BD Gest', (consulté le )
  29. Benjamin Roure, « Le Songe du corbeau », sur BoDoï, (consulté le )
  30. Vincent Brunner, « Le songe du corbeau », Les Inrockuptibles,‎ , p. 192 (lire en ligne)
  31. a et b Laurent Depré et Elodie Métral, « Sorties BD : l'amour virtuel est-il aussi fort que l'amour réel ? », sur La DH, (consulté le )
  32. a b c et d Benjamin Roure, « Tokyo Mystery Café #1 », sur BoDoï, (consulté le )
  33. a b et c « Tokyo Mystery Café Tome 1 - La disparue d'Akiba », L'Avis des bulles, no 279,‎ , p. 42
  34. a b et c Daniel Couvreur, « « Les créatifs sont les premiers touchés par les progrès de l’IA » », Le Soir,‎ , p. 29
  35. Baptiste Lépine, « Tokyo Mystery Café T.1 : La disparue d'Akiba - Atelier Sentô – la chronique BD », sur aVoir-aLire.com, (consulté le )
  36. Bérengère Hallier, « Tokyo Mystery Café : Un vertigineux voyage dans l’univers des (...) », sur ActuaBD, (consulté le )
  37. « Atelier Sentô », sur Sayonne'Ara, (consulté le )
  38. Ghislaine MOUGEL, « Culture. Une « Heure bleue » éblouissante à la Coupole », sur L'Alsace, (consulté le )

Liens externes

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