Arthur Pond

peintre, graveur, marchand et collectionneur anglais (1701-1758)

Arthur Pond (1701-1758) est un artiste peintre, graveur et marchand d'estampes britannique, membre de la Royal Society. Son fonds fut repris par John Boydell.

Arthur Pond
Autoportrait (1739), eau-forte.
Naissance

Londres
Décès
(à 57 ans)
Londres
Nationalité
Activités
Autres activités
Portraitiste, restaurateur, collectionneur
Maître
Lieux de travail
Influencé par
A influencé
Distinction
membre de la Royal Society

Biographie

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Seul fils survivant du marchand d'art John Pond (mort en 1749), Arthur est baptisé le 2 août 1701 à la paroisse de St Magnus-the-Martyr (Londres) et est éduqué à l'art dans cette ville. Son maître est le peintre anglais John Vanderbank (1694-1739). Il entre ensuite à l'Académie de St Martin's Lane en 1720.

Il vit à Rome une première fois durant les années 1725-1727, effectuant le Grand Tour, copiant les maîtres italiens, en compagnie d'autres jeunes artistes anglais, dont Charles Knapton (1700-1742)[1],[2], formant une sorte de club, dont le père tutélaire est Jonathan Richardson l'Ancien. Revenant d'Italie, il passe par Paris avant 1730 et croise le marchand d'art Pierre-Jean Mariette, qui témoigna plus tard dans son Abecedario : « Il était surtout curieux de gravures faites par les peintres mêmes, et peu de gens en ont rassemblé autant que lui »[3].

Durant les années 1730, il se lance dans l'édition d'estampes avec une première série notable, Imitations of the Italian Masters, et travaille longtemps en société avec la famille d'artistes Knapton dont George et Charles, lequel mourra en 1742.

Lors d'un deuxième séjour romain, avant 1735, il se lie d'amitié avec Louis-François Roubiliac, qu'il poussera à s'installer à Londres.

Il commissionne de nombreux graveurs, dont Chatelain, François Vivarès, pour reproduire une suite de gravures de Rembrandt, publiée en 1744.

Touche à tout, très actif, Pond devient un portraitiste réputé, expérimentant de nombreuses techniques : outre l'huile, le pastel, l'aquarelle, et la maîtrise de la plupart des formes de gravure, ainsi que le tirage. Il eut de nombreux élèves.

En 1752, il est élu membre de la Royal Society.

Durant l'année 1757, il restaure les peintures murales des salles de la Montagu House du nouvellement créé British Museum.

Il meurt à Londres, à Great Queen Street, le 9 septembre 1758[4].

Une collection remarquable

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Le Charlatan (1635), eau-forte de Rembrandt, ayant appartenu à Pond.

Ses collections de dessins de maîtres anciens sont dispersées dès 1759, pour plus de 1 400 £.

Coté estampes, originellement, c'est sans doute via un intermédiaire du graveur néerlandais Jacobus Houbraken que Pond a commencé d'acheter des pièces. Houbraken était présent à la fameuse vente de la collection de Willem Six (1662-1733), à Amsterdam, en mai 1734, et il se porta acquéreur d'un lot important de pièces de Rembrandt, puisqu'on en retrouve lors de la vente Edward Astley, à Londres, en mars-avril 1760 — le collectionneur Astley, dont l'épouse fut peinte par Pond lui-même, et qui avait acheté du vivant de Pond une grande partie de sa collection d'estampes. Le produit totale des ventes atteignit 544 £. Mariette, qui le respectait, jugeait ses Rembrandt comme « des plus parfaits et des plus nombreux ». Un autre fournisseur notable de Pond fut Thomas Major[5].

Le marchand John Boydell récupère une partie des dessins, du fonds gravé, ainsi que des cuivres qui sont retirés par ses soins entre 1769 et 1774.

Portrait peint

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Gravure

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Proto-Manière de crayon (1735) d'après Parmigianino par Pond et Knapton (New York, MET).

Pond interpréta de nombreux maîtres, parmi lesquels Rembrandt, Raphaël, Salvator Rosa, Parmigianino, Le Guerchin, Le Caravage, Nicolas Poussin, Gaspard Dughet, Claude Gellée, Giovanni Paolo Panini, Pier Leone Ghezzi. Il diffusa en les gravant à Londres de nombreuses esquisses humoristiques, des caricatures, tirées d'Annibale Carracci et de Ghezzi, qui furent alors en vogue. Ainsi, sa technique d'imitation quasiment à l'identique (facsimile ou prints in imitation of drawings), annonçait la manière de crayon, qu'il développe, d'un côté en se chargeant des portraits, avec Charles Knapton, qui lui exécute les paysages, et qui consistait à imiter par la gravure le trait du dessin du maître par l'eau forte et l'aquatinte, ainsi que parfois certaines textures à l'impression (lavis, sanguine, pastel, etc.) via plusieurs planches en bois réimposées taillées par William Pennock, ce qui est jugé comme très novateur, mais très coûteux[6]. Certaines estampes sont signées « A.P. fecit ». On compte 70 planches fabriquées sous la direction de Pond, dont le tirage s'étale de 1732 à 1736, avec appel à souscription en avril 1735, pour les maîtres italiens, et de 1736 à 1742 pour les caricatures[7],[8].

Le British Museum conserve en son fonds plusieurs centaines de pièces.

Parmi les suites gravées, citons :

Notes et références

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  1. Ne pas confondre avec George Knapton qui lui aussi fit le Grand Tour et eut la même formation.
  2. Notice biographie du British Museum.
  3. « Abecedario et autres notes relatives à l'art et aux artistes », In: Archives de l'Art français, Tome IV, Paris, Société de l'histoire de l'art français & Dumoulin, 1856-1857, pp. 197-198sur Gallica.
  4. The Gentleman's Magazine, 1758, p. 452.
  5. Marques de collections de dessins & d'estampes.
  6. « Pond's and Knapton's Imitations of drawings » par Henry Hake, In: The Print Collector's Quarterly, IX (1922), fasc. 4, p. 324-339.
  7. (en) « Prints in Imitation of Drawings », notice du British Museum, en ligne.
  8. (en) Louise Lippincott, Selling art in Georgian London, the rise of Arthur Pond, Yale University Press, 1983, pp. 128-135.

Annexes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

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