Armée des commandos de la révolution

groupe rebelle de la guerre civile syrienne

L'Armée des commandos de la révolution[2],[3],[4] ou Maghaweir Al-Thawrah (MaT) (arabe : مغاوير الثورة), également connue sous le nom d'Armée libre syrienne (SFA), est un groupe rebelle de la guerre civile syrienne, entraîné par l'armée américaine et membre de l'Armée syrienne libre. Elle contrôle le territoire près de la frontière de la Syrie avec l'Irak et la Jordanie et au nord d'une partie du gouvernorat de Hama, dans l'est du pays. Son quartier général est situé au sein de la base américaine d'Al-Tanf, aux côtés d'un contingent d'au moins 200 soldats américains opérant pour le compte de la Combined Joint Task Force – Operation Inherent Resolve.

Armée des commandos de la révolution
Image illustrative de l’article Armée des commandos de la révolution

Idéologie Nationalisme syrien
Objectifs Expulsion de l'État islamique de la Syrie
Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad
Statut Actif
Fondation
Date de formation (Nouvelle Armée syrienne)
(Armée libre syrienne)
Pays d'origine Syrie
Organisation
Chefs principaux • Muhannad al-Talla
Membres 300 (en 2016)[1]
Fait partie de Armée syrienne libre (depuis 2015)
Front de l'authenticité et du développement (2015-2016)
Soutenu par Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la France France
Drapeau de la Norvège Norvège (jusqu'en 2018)
Drapeau de la Jordanie Jordanie (jusqu'en 2018)
Guerre civile syrienne

Il a été fondé le sous le nom de Nouvelle Armée syrienne (NAS) (arabe : جيش سوريا الجديد, Jaych Suriya al-Jadid), avant d'être dissout, reformé et rebaptisé en . Le groupe est connu pour sa corruption, qui a conduit le United States Central Command (CENTCOM) à limoger son ancien haut responsable Mohanad al-Tala en 2022. Après une tentative présumée du CENTCOM d'intégrer le groupe dans les Forces démocratiques syriennes, le groupe s'est rebaptisé « Armée libre syrienne », qui ne doit pas être confondu avec l'Armée syrienne libre.

Histoire

modifier

Fondation

modifier

La Nouvelle Armée syrienne commence à être formée le [5]. Elle annonce sa création dans une vidéo publiée le . La plupart de ses membres sont des rebelles originaires du gouvernorat de Deir ez-Zor chassés de la région par l'État islamique en 2014, lors de l'Offensive de Deir ez-Zor. La NAS annonce son intention reprendre l'Est de la Syrie à l'EI. Le mouvement est formé en Jordanie, mais ses combattants regagnent rapidement l'intérieur de la Syrie[6],[7].

La Nouvelle armée syrienne est dissoute en 2016 et se reforme en décembre de la même année dans l'Armée des commandos de la Révolution (« Maghaweir Al-Thawrah »)[5],[8],[9],[10].

Affiliations

modifier

La Nouvelle Armée syrienne est affiliée à l'Armée syrienne libre[11]. Elle intègre le Front de l'authenticité et du développement[6],[7],[12], mais en est cependant exclue le [13].

Organisation

modifier

Commandement

modifier

Le groupe est commandé par le lieutenant-colonel Muhannad al-Talla[5].

Effectifs

modifier

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, la Nouvelle Armée syrienne compte 125 hommes qui sont entraînés par les Américains et les Britanniques dans un camp de la coalition en Jordanie[14],[15]. Pour l'universitaire Fabrice Balanche, le groupe compte quelques centaines de combattants[16]. Le journaliste Michael Weiss affirme quant à lui que la NAS compte 300 hommes[1]. Selon Muhannad al-Talla, le groupe compte 120 à sa fondation, puis en 2017 ses effectifs s'élèvent à plusieurs centaines[5].

Armement

modifier

Le groupe est soutenu par les États-Unis et a reçu de l'armement américain. Sur des vidéos, ses combattants apparaissent avec des Mk 14 Battle Rifle (en), des mitrailleuses M240 et des mortiers M120[7].

Actions

modifier

Dès le , la NAS mène une attaque contre le poste-frontière d'al-Tanaf, entre la Syrie et l'Irak, non loin de la Jordanie[7]. L'assaut est repoussé mais le poste-frontière est à nouveau attaqué et pris le soir du , par les hommes de la Nouvelle armée syrienne, venus de Jordanie et soutenus par les frappes de la coalition[17]. Le groupe s'établit alors à al-Tanaf et dans le désert de Syrie[5].

Le , les hommes de la NAS sont visés par des avions russes à al-Tanaf qui effectuent deux frappes et tuent plusieurs de leurs combattants[14],[18].

Le , la Nouvelle Armée syrienne mène une attaque pour tenter de reprendre la ville de Boukamal à l'État islamique, mais l'opération échoue[1],[19].

Notes et références

modifier
  1. a b et c Michael Weiss, « They Rescued This Town from ISIS, Then Lost It », The Daily Beast,
  2. Atlantico, « La Syrie, un théâtre de guerre occulté », sur Atlantico, (consulté le )
  3. « L’armée syrienne lance une contre-offensive pour repousser les rebelles près de la ville clé de Hama », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. Centre Français de Recherche sur le Renseignement, « La Syrie, un théâtre de guerre occulté »   [PDF], sur cf2r.org
  5. a b c d et e Mohammad Ersan, « Syrian rebel commander: 150 US troops at al-Tanf base », Al-Monitor,
  6. a et b « Syria’s New Army », BBC, 10 novemvre 2015.
  7. a b c et d Sam Heller, « Syria's Newest Rebel Army Has Its Sights on the Islamic State », Vice news,
  8. Ivan Castro, « US-backed militants advance deep inside ISIS-controlled Syrian desert », Al-Masdar News,
  9. Cody Roche, « Factions Fighting in the Syrian Civil War », Bellingcat,
  10. « “Revolution Commando” New Military Formation to fight IS group of Palmyra », El-Dorar al-Shamia,
  11. (en) « The last remaining Pentagon-trained rebel group in Syria is now in jeopardy », The Washington Post,
  12. [1]
  13. Syria rebel coalition cuts ties with US-backed group « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), NOW, 4 août 2016.
  14. a et b « Syrie: l'aviation russe bombarde un groupe anti-EI soutenu par les Américains », L'Express,
  15. Amara Makhoul-Yatim, « Syrie : attaqué sur plusieurs fronts, l'EI résiste », France 24,
  16. Charles Thiefaine, « Les membres de la Nouvelle armée syrienne sont bien seuls », L’Orient-Le Jour,
  17. Syrie : des rebelles prennent le contrôle d'un point de passage avec l'Irak, AFP, 5 mars 2016.
  18. Sara Elizabeth Williams, « Russian air strikes kill Syrian refugees on Jordan border: Rebels », Middle East Eye,
  19. Reuters, « L'EI repousse une attaque des rebelles syriens à Al Boukamal »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), L'Obs,