Argonnenbahn
L'Argonnenbahn (chemin de fer de l'Argonne) est un ancien chemin de fer léger situé dans la forêt d'Argonne en France, qui a été posé et exploité par l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale.
Argonnenbahn | ||
Carte de la ligne | ||
Caractéristiques techniques | ||
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Longueur | 300 km | |
Écartement | étroit (600 mm) | |
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Histoire
modifierL'Argonnenbahn
modifierLe génie militaire allemand (les « pionniers ») a construit l'Argonnenbahn comme un chemin de fer léger propulsé par des locomotives à vapeur et au benzène pour transporter les troupes et approvisionner le front en matériaux de construction, armes, munitions et fournitures. Dans le sens inverse, il était affecté au transport des blessés du Toter-Mann-Mühle (moulin de l'homme mort) jusqu'à l'hôpital de campagne n°5 de Senuc, sur des wagons aménagés pour le transport des blessés conformément au carnet de consignes médicales de guerre[1].
Chemins de fer de tranchées
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Les soldats blessés étaient transportés sur les chemins de fer de tranchée posés par le génie, à l'aide de wagonnets à quatre roues, tirés par des chevaux ou manutentionnés par des ambulanciers, depuis la zone d'accueil et de triage des abris médicaux du bataillon jusqu'au terminus de l'Argonnenbahn au Toter-Mann-Mühle (moulin de l'homme mort). Il y avait à cet effet 20 wagonnets, chacun équipé d'un châssis en fer servant de support à deux civières montées sur ressorts hélicoïdaux[1].
Réseau
modifierL'Argonnenbahn était un réseau de chemins de fer légers à écartement de 600 mm, d'environ 300 km de long[2], présentant la classification suivante avec différents niveaux d'expansion, reliés par des chemins de fer de tranchées :
- Chemin de fer léger (allemand : Feldbahn, en rouge sur la carte)
- pour locomotives à vapeur
- pour locomotives à moteur à combustion interne /locomotives à benzène (allemand : Motorloks/Benzolloks), ces dernières étant plus discrètes car sans fumée[2]
- Chemin de fer de tranchées ( allemand : Förderbahn, en bleu sur la carte) opéré à cheval et à main[3],[4],[5].
Les stations de l'Argonnenbahn portaient des noms de code faciles à prononcer pour des Allemands, principalement des noms de villes de Saxe et de Prusse occidentale et des officiers Bruno von Mudra et Rudolf von Borries (de).
La ligne principale ouest menait de Senuc, via le moulin Hindenburg à Lançon, le camp de Charlevaux et la gare de Tafelland à Binarville, jusqu'à la gare de Toter-Mann et de là plus au sud[4],[6].
La ligne principale est, généralement appelée Mudrabahn, partait de la gare de Kleinzwickau (Apremont) via la gare de Beuthen jusqu'à la gare de Mudrahöhe, où elle bifurquait. Une ligne secondaire menait vers le nord via le camp de Borrieswalde jusqu'au camp de Waldfriede près de Chatel, l'autre ligne secondaire menait vers le sud jusqu'au camp de Sachsenhain et vers le front[3],[7],[8].
Notes et références
modifier- Das Sanitätswesen im Weltkrieg 1914–18. Stuttgart 1924.
- Taborelli 2018, p. 177.
- « Argonnenbahn Ost », Grensland Docs (consulté le ).
- « Argonnenbahn West », Grensland Docs (consulté le ).
- Kartenstelle XVI A. K.: Geheim! Technische Anlagen..
- Michael Prisille: Das verlorene Bataillon – Lost Battalion. 23 December 2013.
- Michael Prisille: Das Lager Borrieswalde – Soldatenfriedhof Apremont. 6. September 2014.
- « Cartes Postales Anciennes de Lorraine - [Résolu e-Storial] Mudrabahn... », cartespostalesdelorraine.com (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Thierry Ehret, Argonnenbahn : une voie ferrée dans la forêt, Louviers, Ysec, coll. « Armes & véhicules de la Grande guerre », , 30 p. (ISBN 9782846732611 et 2846732612, OCLC 989689691, BNF 45241068, présentation en ligne)
- Pierre Taborelli, « Les conditions géographiques et l’organisation spatiale du front de la Grande Guerre » [PDF] (Thèse universitaire de doctorat), sur www.researchgate.net, (consulté le ), p. 177
Liens externes
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