Une arca désigne en corse une fosse commune. On en trouvait dans les cimetières communaux et dans les églises. Ce mode d'inhumation s’inscrit dans le mouvement plus général de la piété baroque (XVIIe siècle-XVIIIe siècle), mais a perduré vraisemblablement jusqu’au XIXe siècle.

Plaque funéraire de 1754 (MH)[1] dans l'église Saint-François à Canari.

Définition

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Arca vient du latin arca, ae, f., cellule, coffre ou cercueil. En corse, il désigne une « fosse commune » ou un « charnier »[2] qui était situé dans une église ou à ses abords.

INFCOR, la banque de données en corse, donne la définition du mot arca (fosse commune) en langue corse : « Fossa cumuna custruita pè u più in chjesa, duve eranu sepolti i morti di a parochja ».

Contexte de la pratique funéraire

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Cette inhumation collective à l'intérieur d'une église ou dans ses abords immédiats s'inscrit dans une pratique commune à l'ensemble de l'Europe qui semble culminer au XVIIe siècle, avant de décroître au XVIIIe siècle, notamment pour des raisons hygiénistes, mais de manière non uniforme selon les régions[3]. Ainsi, selon Régis Bertrand, « l’immédiate proximité des morts et des vivants semble exister dans la plupart des régions de l’Europe occidentale dans le second tiers du XVIIIe siècle, sous deux formes : les cimetières sont souvent proches des lieux de culte et des habitations, fréquemment établis à l’intérieur des enceintes urbaines. Une partie des cadavres est inhumée à l’intérieur des lieux de culte »[4].

Histoire

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Plaque sur l'église paroissiale Sainte-Marie à Albertacce.

En Corse, les sépultures datant de la période médiévale et situées à proximité des chapelles romanes sont abandonnées progressivement à partir du début du XVIe siècle au profit de lieux consacrés et couverts. Ces nouveaux usages funéraires sont explicitement mentionnés dans la majorité des testaments de l'époque[5]. Pour répondre à ces demandes, des arche sont aménagées dans le sous-sol des églises baroques de l'île. Ces églises, selon leur superficie et leur configuration, peuvent contenir plusieurs arche qui permettent de répartir les dépouilles au moins entre trois catégorises: les laïcs qui sont les plus nombreux, les clercs et les enfants morts avant d'avoir reçu le sacrement de la communion[5].

Ces inhumations collectives sont interdites dans les églises de Corse par un édit royal de , et un décret révolutionnaire de renouvèle l'interdiction[6], ainsi que Napoléon Ier en [7]. Toutefois cette pratique, commune à la Corse et aux zones les plus élevées des Alpes, semble avoir été poursuivie en dehors des églises jusqu'à la fin du XIXe siècle, voire au début du XXe siècle[8]. Elle est attestée dans quelques localités des Alpes-Maritimes en dans l’enquête de l’an XII sur les lieux consacrés aux inhumations[3]. En milieu rural, les arche sont tout d'abord remplacées par des sépultures familiales, tandis que les cimetières communaux se répandent avant tout dans les villes pour n'atteindre la campagne qu'à partir des années -[5].

Arche recensées

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Nom d'usage Commune Département Datation Références notice plateforme ouverte du patrimoine
Arca Giuncheto Corse-du-Sud XIXe siècle (1er quart) ? IA2A004008
Ancienne chapelle à arca Zévaco Corse-du-Sud XVIIIe siècle PA00099124
Chapelle San-Cervone Lavatoggio Haute-Corse XIIIe siècle MHR94_20232B00037
Arca di Carponu Belvédère-Campomoro Corse-du-Sud XIXe siècle (1er quart) IA2A004022
Église Saint-Martin Erbajolo Haute-Corse XIIe siècle ; XVIe siècle MHR94_20232B00026
Église paroissiale Saint-Nicolas de Bari Azzana Corse-du-Sud Inconnue IVR94_20092A00667
Église paroissiale Saint-Gavin San-Gavino-di-Carbini Corse-du-Sud XIIe siècle ?) ; XVIIe siècle ? ; XIXe siècle (4e quart) IA00071669
Église de l'ancien couvent de Franciscains Saint-François d'Aregno (dalle funéraire des Frères prêcheurs) Corbara Haute-Corse XIXe siècle (3e quart) IM2B002612
Église Saint-Albert Sollacaro Corse-du-Sud XVIe siècle ; XVIIIe siècle ; XIXe siècle IA2A000676
Chapelle Sainte-Marie Levie Corse-du-Sud XIXe siècle (2e quart) ; XXe siècle (1re moitié) IA00071653

Notes et références

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Références

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  1. Notice no PM2B000283, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Ciavatti 2014, p. 147.
  3. a et b Bertrand 2015a.
  4. Bertrand 2016, p. 13.
  5. a b et c Serpentini 2006.
  6. « Ancienne chapelle à Arca », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. « Monument funéraire dit Arca di Carponu », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. Bertrand 2015b.

Annexes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Serpentini 2006] Antoine-Laurent Serpentini (dir.), Dictionnaire historique de la Corse, Ajaccio, Albiana, , 1 013 p. (ISBN 2-84698-068-3), p. 405.  . 

Articles connexes

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