Aqueduc de Nîmes
L'aqueduc de Nîmes est un aqueduc romain situé sur plusieurs communes du département du Gard. Il reliait autrefois Uzès à Nîmes.
Aqueduc de Nîmes | ||
Ancien tracé de l'aqueduc | ||
Informations géographiques | ||
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Pays | France | |
Tracé | Uzès vers Nîmes (Gard) | |
Informations générales | ||
Type de produits | Eau | |
Mise en service | Ier siècle | |
Longueur | 50 km | |
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Historique
modifierAprès l'étude d'Émile Espérandieu en 1926[1], de nouvelles recherches sont menées de 1984 à 1990. Elles montrent que l'aqueduc aurait été construit entre 40 et 80, plus probablement sous Claude. L'analyse des concrétions déposées au fil des années sur les parois du conduit indique deux périodes de fonctionnement : la première en eau claire correspond à un fonctionnement normal pendant un siècle et demi, la seconde avec des traces terreuses provenant d'une dégradation de l'ouvrage commence au milieu du IIIe siècle. L'exploitation de l'aqueduc ne parait pas avoir dépassé le VIe siècle[2].
Description
modifierLe tracé de l'aqueduc de Nîmes débute à la fontaine d'Eure, aux environs d'Uzès. Cependant en 2023 une portion de canalisation antique a été découverte en amont des multiples sources d'Eure[3], ce qui laisse présager d'une extension des points de captage jusqu'aux sources du Moulin neuf à Saint-Quentin-la-Poterie. Ce nouveau tronçon rallongerait ainsi la longueur initale de plus de 2 km. Il parcourt ensuite (depuis la fontaine d'Eure) une cinquantaine de kilomètres à travers la garrigue, franchissant le Gardon grâce au pont du Gard, pour aboutir au castellum divisorium de Nîmes[4].
Le tableau suivant recense les ouvrages d'art sur le trajet de l'aqueduc.
Protection
modifierL'aqueduc de Nîmes bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques, mais celle-ci s'est effectuée en plusieurs parties.
Le pont du Gard fait partie de la première liste de monuments classés, dès 1840[5]. Le castellum divisorium de Nîmes est classé en 1875[6]. À Remoulins, l'arche de la combe Pradier est classée le , tandis que les arches de la combe Joseph et de la combe Roussière sont inscrites le même jour[7]. À Vers-Pont-du-Gard, les ponts de Pont-Rou et Font Menestière sont inscrits le [5].
Les autres vestiges sont inscrits progressivement entre 1997 et 1999 :
Construction : matériaux et outils
modifierL'aqueduc est composé de plusieurs éléments : un radier, formé de béton, non armé, en mortier de chaux et en calcaire, d'une épaisseur d'environ 40 centimètres ; les pieds-droits sont maçonnés, leur intérieur étant recouvert en enduits d'étanchéité ; le canal d'eau, enduit d'une première d'étanchéité, renforcée d'un second enduit, composé de chaux, vin, lait de figue, très élastique, et graisse de porc (maltha), est recouvert d'une dalle. Par endroits, le long du tracé, l'édifice est renforcé de contreforts, ou d'entretoises[17].
Afin de faciliter l'écoulement de l'eau, l'aqueduc a été construit avec une faible pente, constante, tout au long des kilomètres du parcours. Une pente de 25 centimètres par kilomètre sur 50 kilomètres, a permis un débit de 35 000 m3/jour[17].
Notes et références
modifier- Émile Espérandieu, Le pont du Gard et l'aqueduc de Nîmes, 1926, éd. Henri Laurent
- Nebou-Guilhot R., « Deux ouvrages pluridisciplinaires sur l'aqueduc de Nîmes », Annales de Géographie, 1994, t. 103, no 577. p. 333
- « Exceptionnel : un aqueduc antique découvert à Uzès », sur mesinfos, (consulté le )
- Descriptif du tracé en page 6 du PDF
- Notice no PA00103291, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00103093, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000028, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000010, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000004, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000009, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000021, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000022, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000019, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000018, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000026, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA30000027, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Futura planète
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Guilhem Fabre, Jean-Luc Fiches, sous la direction de J.-L. Paillet, L'acqueduc de Nîmes et le Pont du Gard. Archéologie, géosystème et histoire, Conseil général du Gard, 1991, CNRS, 382 pages.
- David Carbon, Guilhem Fabre, Philippe Volant, Jean-Luc Fiches, Agnès Levret et Philippe Combes, « L'aqueduc de Nîmes dans la haute Vistrenque : Analyse interdisciplinaire d'un tronçon souterrain », Gallia, t. 62, , p. 69-86 (lire en ligne)
- J.C. Gilly, « Etude géochimique des incrustations de l'aqueduc romain conduisant les eaux d'Uzès à Nîmes : détermination de l'origine des eaux d'alimentation », Méditerranée, Troisième série, t. 57, , p. 131-139 (lire en ligne)
Articles connexes
modifierLiens externes
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