Antoinette de Saliès
Antoinette de Saliès, née Antoinette de Salvan en 1639, morte le [1] à Saliès[4], est une écrivaine française originaire d'Albi.
Biographie
modifierAntoinette Saliès se désignait « la petite muse d'Albi », dite aussi « La Viguière d'Alby »[5] car elle avait épousé le viguier Antoine de Salies. À la mort de celui-ci elle s'adonna à l'écriture romanesque (roman historique), poétique et épistolaire tout en assurant l'éducation de ses enfants. Elle fut reçue en 1689 à l'Académie des Ricovrati de Padoue, mais n'alla ni en Italie ou ailleurs : elle ne quittait jamais sa province[6].
En 1704 elle fonda la Société des chevaliers et chevalières de la Bonne-Foi[7], société littéraire dont on a encore le premier statut :
- « Une amitié tendre et sincère,
- Plus douce mille fois que l'amoureuse loi,
- Doit être le lien, l'aimable caractère
- Des chevaliers de Bonne-Foi. »
Elle avait l'ambition de créer une « nouvelle secte de philosophes en faveur des dames » et était convaincue de l'égalité des sexes (Lettre V de madame de Saliez à monsieur de Vertron, page 213 de Lettres de Mesdames de Scudéry, de Saliez et Mademoiselle Descartes). Elle écrit par exemple dans le Mercure Galant de janvier 1682 : « L'égalité des sexes ne se conteste plus parmi les honnêtes gens[8]. »
Œuvres
modifier- Paraphrases sur les psaumes de la pénitence
- Traduction de psaumes latins
- Traduction de deux odes du poète grec Anacréon
- Lettres et Poésies
- Réflexions chrétiennes
- Deux romans historiques :
- Les princesses de Bavière : Isabelle et Marguerite
- La Comtesse d'Isembourg, princesse de Hohenzollern (Claude Barbin, 1678) lire en ligne sur Gallica
- Une élégie pastorale en occitan
- Des poèmes publiés dans le « Mercure Galant » de à [9].
- Correspondance et poésies dans la Seconde partie de La Pandore de Charles de Vertron :
Lettre de Saliez sur son projet, pages 111 ; réponse à Vertron 126, 137 ; réponse aux lettres patentes de l'Académie des Ricovrati 143, lettres à Vertron 148, 150, 153, 290, 300 ; sur la nouvelle secte des Filosofes -sic- 312 ; traduction d'un psaume 331, prière pour le Roy 334, lettre à Vertron 462[10]
- Œuvres complètes, édition annotée par Gérard Gouvernet, Paris, Honoré Champion, « Sources classiques », 2004.
Postérité
modifier- Un restaurant d'Albi nommé La viguière d'Alby.
- La salle des fêtes de Saliès porte son nom.
- L'école Salvan-de-Saliès
Notes et références
modifier- « Registres paroissiaux 1727-1730 de Notre-Dame de Salies (cote 1E_274_006_2) », sur Archives départementales du Tarn (consulté le )
- Jules Rolland, Histoire littéraire de la ville d'Albi, (lire en ligne)
- « Arbre généalogique Angélique RABARY - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le )
- L'état civil indique qu'elle est baptisée le 27 novembre 1639[2] (elle est donc née avant le 29 novembre 1639, date retenue par certaines sources), et morte le 13 juin 1730 à 91 ans, ce qui indiquerait qu'elle soit née pendant la première moitié de l'année 1639[3].
- Nouvelle Pandore
- LETTRE VI DE MADAME DE SALIEZ A messieurs de l'Académie des Ricourati à Padoue, page XXXVIII
- Huguette Krief et Valérie André, Dictionnaire des femmes des Lumières, (ISBN 978-2-7453-2487-0 et 2-7453-2487-X, OCLC 905835550, lire en ligne), p. 1044-1045
- Antoinette de Saliès, « Réponse de madame de Saliès, viguière d'Albi », Mercure galant, , p. 92 (lire en ligne)
- Page des Mercure Galant en ligne sur Gallica, on peut y chercher le nom de Saliez (numéros postérieurs à 1678)
- Claude-Charles Guyonnet de Vertron Seconde partie de la Pandore (option de lecture conseillée : image de pages)