Antoine Boësset

musicien français
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Antoine Boësset, sieur de Villedieu, est un compositeur français né à Blois, baptisé le [1] et mort à Paris le . Il domine la vie musicale à la cour de France durant la première moitié du XVIIe siècle.

Antoine BoëssetAnthoine Boësset, sieur de Villedieu
Description de l'image Boesset Signature.JPG.

Naissance
Blois, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès (à 56 ans)
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Lieux de résidence Paris
Activité principale Compositeur, surintendant de la musique du roi, maître de musique de la reine.
Style baroque
airs de cour, messes, motets
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1613-1643.
Éditeurs Pierre I Ballard
Ascendants Antoine Boësset et Marie Le Bel
Conjoint Jeanne Guédron
Descendants Jean-Baptiste de Boësset

Biographie

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Famille

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Il est baptisé le à l’église Saint-Solenne de Blois[2], fils d’Antoine Boësset, drapier mort en 1593, et de Marie Le Bel [Lebel, Lebert], habitants de Blois. Sa mère était blésoise, son père peut-être originaire du Maine. Les conditions de son apprentissage musical ne sont pas connues.

Le , il signe son contrat de mariage avec Jeanne Guédron, fille de Pierre Guédron, surintendant de la musique de la Chambre du roi[3]. Les témoins sont Jacques Borace, cousin et secrétaire de la chambre du roi[4] et François de Lormy, valet de chambre ordinaire du roi. Il est déjà sieur de Villedieu[5]. À la mort de son beau-père en 1621, Antoine Boësset et sa femme renoncent à sa succession au profit de ses autres enfants[6]

On connaît plusieurs quittances signées de sa main, de même de nombreux actes de constitution de rente, passés entre 1623 et 1643[7]. Ces nombreuses rentes montrent qu'il a disposé d'une fortune importante, pouvant prêter de l'argent à de nombreuses connaissances. Certaines de ces rentes seront closes par ses enfants, au nom de leur mère.

Antoine Boësset est inhumé le , en l’église du couvent des Saints-Martyrs de Montmartre[8]. Son inventaire après décès[9] révèle pour plus de 20 000 livres tournois de biens meubles, de nombreux papiers traitant notamment de rentes sur les gabelles, sur la ville de Paris ou constituées par des particuliers, et des contrats de mariage. Sa veuve obtient[10] de disposer et décorer la chapelle Notre-Dame de la Foi de l'église du couvent pour y disposer le corps de son mari, et à l'avenir le sien et ceux des membres de sa famille. En 1644, elle achète un terrain rue de Richelieu et y fait bâtir deux maisons qu'elle loue ensuite[11].

Antoine laisse cinq enfants, dont certains sont encore mineurs et placés sous la tutelle de Jacques Borace[12]. Sa femme Jeanne meurt le  ; en 1665 elle demeurait rue Montmartre, paroisse Saint-Eustache[13].

Ses enfants sont :

  • Jean-Baptiste dit aussi Jean, baptisé en , musicien et compositeur, élève de son père.
  • Jacques, né après (il est encore mineur en ), baptisé le à Saint-Eustache. Filleul de Jacques Borace cité plus haut, il est dit écuyer, sieur de Saint-Romain dans deux actes de 1651 et 1652. Probablement apprauvi, il vend entre 1657 et 1674 des rentes héritées de son père. Il épouse Antoinette Le Fèvre, et meurt en 1683.
  • Antoine III, né en 1635, qui embrasse la carrière militaire et reprend le titre de sieur de Villedieu lorsqu’en 1647 son aîné l’abandonne pour celui de seigneur de Dehault. En il est enseigne au régiment de Picardie et en aide de camp au siège de Jijel (Djidjelli, Gigery) sur la côte mauresque (Algérie). Il est amant de Marie-Catherine Des Jardins, dite Madame de Villedieu et leur liaison houleuse défraie la chronique[14]. Le , il est dit capitaine au régiment de Picardie[15] ; il est tué au siège de Lille le suivant.
  • Claire, baptisée le , filleule de Pierre Guédron, mariée à Nicolas de Beaufils, fils de défunt Geoffroy de Beaufilz, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et gouverneur des ville et château de Vendôme et de défunte Madeleine de Verdun[16], écuyer seigneur de Jumeaux, morte avant lui et sans enfant.
  • Françoise, non mariée.

Tant Antoine que sa femme Jeanne ont été parrain et marraine de nombreux enfants de couples amis ou liés, entre 1619 et 1664[17]. On relève des liens avec les familles du compositeur Eustache Picot, du chantre Jean Pavie, du musicien du roi Charles Saumureau, du surintendant Paul Auget, dont il est témoin de mariage[18].

En 1616, Boësset demeure rue de l'Arbre-sec[19]. En 1623, il demeure rue de la Courterie paroisse Saint-Eustache, en 1629 rue Coquillère, en 1632 rue de Grenelle (actuellement rue Jean-Jacques Rousseau) et en 1643 rue Vivienne. Le , Boësset loue pour 6 ans une maison à Saint-Germain-en-Laye à Jean Lemoyne, procureur au siège royal dudit lieu[20].

Carrière

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Il est bien possible que le jeune Antoine ait fait son apprentissage de la musique dans une maîtrise de Blois ou de Tours. On sait en revanche que les premiers liens de Boësset avec la cour ont été tissés du temps de Henri IV. Toutefois rien de précis ne subsiste sur ces premières années. Ses premiers airs paraissent sous forme anonyme dans des recueils de Pierre I Ballard, dès 1606, et ses premiers airs signés paraissent en 1614.

Le jour de son mariage (), Antoine achète pour 9000 lt à son beau-père Pierre Guédron sa charge de maître des enfants de la musique de la Chambre du roi. Il n’en paye que 3.000 lt, la dot de sa femme étant de 6.000 lt[21], et dès 1614 il a l'occasion de travailler pour les ballets de cour[22].

Le , il signe avec les surintendants, maîtres des enfants et chantres de la musique de la chambre du roi une procuration visant à soutenir Fiacre de Mortier, chantre ordinaire de la musique de la Chambre et de la Chapelle du roi et chanoine de l'église Saint-Quentin[23].

Il devient maître de la musique de la reine en 1617, par semestre, en alternance avec Gabriel Bataille[24]. Paul Auget achète également des charges de la même maison. L’attribution des charges de la maison de Marie de Médicis ayant donné lieu à des malversations, il sera interrogé en même temps qu’eux sur les circonstances de ces attributions, à l’occasion du procès de Léonora Dori, dite Galigaï[25].

Il reçoit le une charge de secrétaire ordinaire de la chambre du roi[26], en sus de ses deux charges de maître de musique.

Le , Boësset signe un traité avec Jean Pavye, chantre et valet de chambre de la reine, pour lui acheter sa charge de chantre, mais le traité est annulé le suivant[27].

Après la mort de Guédron (peu avant le ), Boësset achète pour 9000 lt à la veuve de Michel Fabry la charge de surintendant de la musique du roi[28] par semestre et en alternance avec Henry Le Bailly[29], charge qu’il conserve jusqu’à sa mort, de même que celle de maître de la musique de la Chambre du roi. Le semestre de janvier est le plus prestigieux, puisque les principaux ballets de cour sont joués au carnaval.

En 1634, il reçoit encore une charge de conseiller et maître d’hôtel ordinaire du roi.

C’est probablement en 1636 qu’il transmet à son fils Jean-Baptiste de Boësset la survivance de sa charge de maître de musique de la Chambre. À partir de 1636, Jean-Baptiste touche parfois une partie des gages de son père, ce qui indique qu’il a pu le remplacer à plusieurs reprises, comme d’ailleurs le signale un codicille de son testament. Cependant, le testament d’Antoine[30] révèle que la charge de surintendant de la musique du roi était tout d’abord destinée à son fils Jacques jusqu’à ce qu’il atteigne 22 ans, mais rachetable par Jean-Baptiste ensuite, ce dernier devant en retour lui céder celle de maître de la musique de la Chambre. Mais il n’en sera rien, Jean-Baptiste devenant surintendant au lendemain de la mort de son père.

 
Extrait des Antiquités de Paris de Henri Sauval (1724) : vol. I p. 353.

Antoine est aussi maître de musique des Dames de l’abbaye bénédictine de Montmartre[31]. De là, sans doute, l’origine des pièces religieuses qui figurent dans le Recueil Deslauriers, écrites pour des voix de femme[32].

Réception

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Il fut en relation avec René Descartes, Marin Mersenne (qui le cite comme un maître de l'ornementation vocale et un exemple à suivre par tous les jeunes musiciens) et Constantijn Huygens. Il fut un des précurseurs de la basse continue en France.

Œuvres

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L’œuvre de Boësset est considérable et a concerné des formes multiples, tant profanes (airs de cour, airs de ballet) que sacrées (messes, motets, magnificats) ou spirituelles. Il est un des trois compositeurs majeurs du premier âge de l’air de cour, situé chronologiquement entre les deux autres (Pierre Guédron et Étienne Moulinié). De 1608 (date de la première apparition d’un air de sa main dans un recueil de Pierre I Ballard) à 1643, sa production dans ce genre est intense (presque 200 airs à quatre et cinq voix, beaucoup d’entre eux aussi réduits pour voix et luth), et de grande qualité tant pour l’inspiration mélodique que pour la richesse harmonique. Son traitement des textes leur confère souvent une valeur dramatique, une expressivité variée sinon contrastée.

Les airs de cour polyphoniques

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Page de titre du Huitième livre des airs de Boësset (Paris, 1632). (c) Paris BNF.

À partir de 1617, Boësset publie chez Pierre I Ballard une collection de neuf livres d’airs à 4 et 5 voix :

  • Airs de cour à 4 et 5 parties [Premier livre]. Paris, Pierre I Ballard, 1617. 5 vol. 8° obl. RISM B 3272, Guillo 2003 n° 1617-C.
Contient 24 airs, dont un air de ballet, un dialogue et un air espagnol. Dédicace au roi Louis XIII.
- Arme toy ma raison. p.23
- Buvons à longs traits de ces eaux. p.18
- C'en est fait, ô Cloris. p.12
- Grands Soleils des François. p.1
- J'avois brisé mes fers. p.6
- Je voudrois bien, ô Cloris. p.2
- Ils s'en vont ces roys de ma vie. p.10
- Le mal qu'on ose descouvrir. p.13
- Lors que je suis auprés de vous. p.3
- Ne dois-je donc plus esperer.p.20
- O ! mort, l'objet de mes plaisirs. p.8
- Puis qu'en cette absence. p.14
- Princesse dont la gloire. p.19
- Puis que tout m'est si contraire. p.21
- Qu'on servy tant de pleurs. p.9
- Que sous le concert des oyseaux. p.11
- Que ne laisse un bel œil vainqueur. p.15
- Que d'espines, Amour. p.16
- Seul objet de mon bien. p.4
- Tu es donc du tout sans clairté. p.22
- Un berger soûpiroit ses peines. p.7
- Una Musiqua leden. p.25
- Cachez beaux yeux. p.5
- Hola Caron, vien-tost icy. p.24[33]
  • Second livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1620. 5 vol. 8° obl. RISM B 3274, Guillo 2003 n° 1620-C.
Contient 18 airs, dont 5 airs de ballet. Dédicace à la reine Anne d'Autriche.
- Cessez ô divine beauté
- C'est la raison belle Cypris.
- C'en est fait je voy bien Amour.
- Changerez-vous toûjours Bergere.
- Esprits les plus ambitieux.
- Je serois privé de jugement.
- Il est vray que les appas.
- Ne vante point flambeau des Cieux.
- Philis vous avez tant d'appas
- Qui vid jamais amant.
- Quelle colère des Cieux.
- Si mon cœur autrefois.
- Si l'amoureuse flesche.
- En la guerre consiste les plaisirs.
- A ce coup valeureux fils de Mars.
- Allons, allons porter nos pas.
- Tu vois icy grand Roy.
- Sus couronnez vostre chef[34].
  • Troisième livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1621. 5 vol. 8° obl. RISM B 3276, Guillo 2003 n° 1621-C.
Contient 14 airs, dont 11 airs de ballet. Dédicace à Charles d'Albert, duc de Luynes.
- Quel soleil hors de saison.
- Quels doux suplices.
-Quelles beautez, ô mortels.
- Grand Roy, l'honneur des Roys.
- Le servage des grands dieux.
- François reverez les dieux.
- Quelle merveilleuse avanture.
- Allez & vous cachez sous l'onde
- Mortels, mettez fin à vos larmes.
- Allons de nos voix.
- La terre s'esmaille de verd.
- Amants qu'un vain espoir.
- Fut il jamais.
- Si c'est un crime que de l'aymer[35].
  • Quatrième livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1624. 5 vol. 8° obl. RISM B 3278, Guillo 2003 n° 1624-C.
Contient 28 airs, dont 14 airs de ballet et 1 air espagnol. Dédicace au roi Louis XIII.
- A la fin cette bergere.
- Celle qui tient ma franchise.
- Cruel tyrant de mes désirs.
- Frescos ayres d'el prado.
- Heureux séjour de Partenisse.
- Je sers de l'œil & du penser.
- Iris vos rigueurs inhumaines.
- La voyci la saison, la saison.
- L'excez d'un amoureux martire.
- Puis qu'il est vray.
- Puis que ce dieu vainqueur.
- Quelle est cette merveille.
- Un jour Amarille & Tirsis.
- Quel fort merveille de la terre.
- Grandes Reynes dont la victoire.
- O trop heureux.
- Je ne suis plus cette Junon.
- Bien que je volle.
- O divines Beautez.
- Astres pleins de malheurs.
- Aux volleurs, au secours.
- Ces braves Chevalliers.
- En fin avecques vos chaleurs.
- En sortant de nos froides prisons.
- Vous qui de toutes nos campagnes.
- Quittez, quittez vos campagnes[36].
  • Cinquième livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1626. 4 vol. 8° obl. RISM B 3280, Guillo 2003 n° 1626-C.
Contient 25 airs, dont 12 airs de ballet et un air italien. Dédicace à François de Baradas.
- Dans ce temple ou ma passion.
- Dieux que de beautez.
- D'où vient que l'esmail.
- Doux traits que l'Amour.
- D'un cœur amoureux & fidelle.
- Jamais n'auray-je le pouvoir.
- Je vay mourir dans le moment.
- Je meurs sans mourir.
- Mes yeux ou sont vos pleurs.
- Quoy que mon triste cœur.
- Se vedessi le piague
- Si l'excez de ma passion.
- Sus, sus, honorons ce beau jour.
- Un concert bien mélodieux.
- Amour ravy de vos attraits.
- Les joueurs soûmis a mes loix.
- Il n'est si fameux empirique.
- Qu'on ne me rompre les oreilles.
- Il est vray mes beautez.
- Grandes Reynes dont les yeux.
- Voyci venir quatre Dandins.
- Serrez tost vostre bagage.
- Le Pasteur de Mosle.
- Beautez toutes pleines.
- Bien que nous ayons changé[37].
  • Sixième livre d'airs de cour à 4 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1628. 4 vol. 8° obl. RISM B 3282 et 16287, Guillo 2003 n° 1628-D.
Contient 18 airs, dont 8 airs de ballet et 2 airs italiens. Dédicace à Antoine Coëffier de Ruzé d'Effiat.
- En fin les dieux.
- En vain le désir de gloire.
- Faut-il que je quitte.
- O Dieux qui pouroit dire.
- Que servent tes conseils.
- Qu'une beauté pleine d'appas.
- Suis-je pas misérable.
- Attends Philis.
- Le fils aisné de la prudence.
- Amis de Caresme-prenant.
- Plus contents que tous.
- Que d'objets d'amour.
- Bien loin prophanes.
- Suivez nous belles Nymphes.
- Reine que je sers.
- Grands soleils divines beautez.
- Non spiri pieta.
- Dove ne vay crudelle[38].
  • VIIe livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1630. 5 vol. 8° obl. RISM B 3284, Guillo 2003 n° 1630-A.
Contient 14 airs, dont 3 dialogues, dont 2 avec une "basse continue pour les instruments", première apparition de ce terme en France dans une source imprimée. Dédicace au roi Louis XIII.
  • VIIIe livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Pierre I Ballard, 1632. 5 vol. 8° obl. RISM B 3286 et 16326, Guillo 2003 n° 1632-B.
Contient 13 airs, dont 4 de Jean-Baptiste Boësset et 1 air italien. dédicace au cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu.
  • IXe livre d'airs de cour à 4 et 5 parties. Paris, Robert III Ballard, 1642. 5 vol. 8° obl. RISM B 3288, Guillo 2003 n° 1642-A.
Contient 39 airs, dont 6 airs de ballet, 3 dialogues et 1 air italien. Dédicace au roi Louis XIII.

La série entière de ces neuf livres est réimprimée entre 1685 et 1689 par Christophe Ballard[39], probablement à l’initiative de Jean-Baptiste Boësset en 1685 (année de sa mort).

Une part de ces airs provient des ballets de cour dont Boësset a entièrement ou partiellement composé la musique, parmi lesquels :

  • Ballet de la Reyne représentant le soleil (1621),
  • Ballet des voleurs (1624),
  • Ballet des fées de la Forêt Saint-Germain (1626)[40],
  • Ballet de la Félicité (1642),
  • Ballet des triomphes (1642).

Les airs pour voix et luth

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Page de titre du Dixième livre d'airs mis au luth d'Antoine Boësset (1621).

À partir de 1620, Boësset publie une collection de huit livres d’airs mis au luth numérotés de IX à XVI, car il s’agit de la suite d’une collection commencée par Gabriel Bataille en 1608. Ces livres contiennent majoritairement ses propres airs, mais aussi ceux de Pierre Guédron, François Richard, Paul Auget, Gabriel Bataille, Jean-Baptiste Boësset et quelques autres. En fait, ces airs sont les mêmes que les airs polyphoniques, mais sous une forme réduite à une voix, avec l’harmonisation au luth.

  • Airs de cour mis en tablature de luth par Antoine Boesset. Neufième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1620. 1 vol. 4°. RISM B 3290 et 162011, Guillo 2003 n° 1620-A.
Contient 13 airs de Boësset, dont 4 airs de ballet, avec des airs de Bataille et de Guédron.
  • Airs de cour mis en tablature de luth par Antoine Boësset. Dixième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1621. 1 vol. 4°. RISM B 3291, Guillo 2003 n° 1621-A.
Contient 23 airs de Boësset.
  • Airs de différents auteurs avec la tablature de luth. Onzième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1623. 1 vol. 4°. RISM 16236, Guillo 2003 n° 1623-A.
Contient 34 airs, dont 6 airs de ballet.
  • Airs de cour avec la tablature de luth d'Antoine Boesset. Douzième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1624. 1 vol. 4°. RISM B 3292, Guillo 2003 n° 1624-A.
Contient 22 airs, dont 13 airs de ballet et un air espagnol. Dédicace à la reine Anne d'Autriche.
  • Airs de cour avec la tablature de luth, de Antoine Boesset. Treizième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1626. 1 vol. 4°. RISM B 3293 et 162612, Guillo 2003 n° 1626-A.
Contient 29 airs, dont plusieurs airs de ballet de Boësset, Richard ou Auget, et un dialogue. Dédicace à Roger II de Saint-Lary, duc de Bellagarde.
  • Airs de cour avec la tablature de luth, de Antoine Boesset. Quatorzième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1628. 1 vol. 4°. RISM B 3294 et 162811, Guillo 2003 n° 1628-A.
Contient 22 airs de Boësset, Auget ou Richard, dont 8 airs de ballet et 2 airs italiens.
  • Airs de cour avec la tablature de luth, de Antoine Boesset. Quinzième livre. Paris, Pierre I Ballard, 1632. 1 vol. 4°. RISM B 3295 et 16327, Guillo 2003 n° 1632-A.
Contient 27 airs, dont 5 de Jean-Baptiste Boësset, 3 dialogues et 1 air italien. Dédicace à Gaspard de Rochechouart, marquis de Mortemart.
  • Airs de cour avec la tablature de luth. Seizième livre. Paris, Robert III Ballard, 1643. 1 vol. 4°. RISM BB 3295a, Guillo 2003 n° 1643-B.
Contient 24 airs, dont 6 airs de ballet. Dédicace à Pierre Séguier, chancelier de France.

Les airs de Boësset sont aussi publiés sous une forme plus sommaire, à voix seule, dans la collection des Airs de cour de différents auteurs (huit livres de 1615 à 1628, cf. Guillo 2003 no 1615-B, 1617-B, 1619-A, 1620-B, 1621-B, 1623-B, 1624-B, 1626-B, 1628-B et 1628-C).

Les airs spirituels

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En 1625 paraissent les Odes chrétiennes accommodées aux plus beaux airs à 4 et 5 parties[41]. Ce recueil, dont on ne connaît que la partie de taille, regroupe 27 contrafacta catholiques faits sur des airs de cour de Boësset (11 airs) et de Pierre Guédron (16 airs). Il n’apporte aucune musique nouvelle mais montre que la réputation des airs de ces deux musiciens était telle que l’église catholique n’a pas hésité à les reprendre pour véhiculer des airs spirituels.

Des airs de Boësset sont également utilisés dans les recueils spirituels suivants :

  • La Despouille d'Egypte, ou larcin glorieux des plus beaux airs de cour [à 1 v.]. Paris, Pierre I Ballard, 1629. 1 vol. 8°. RISM 1629Modèle:Exp-7, Guillo 2003 n° 1629-B.
Contient 50 airs à 1 voix sur des textes spirituels, dont 25 de Boësset. Dédicace à la reine Anne d'Autriche.
  • La Pieuse Alouette avec son tirelire... Valenciennes : Jan Vervliet, 1619 (réimpression en 1635). RISM 16199. Contient 2 airs de Boësset à 1 voix.

Les airs : autres sources

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La grande réputation des airs de Boësset a fait qu'ils se retrouvent dans plusieurs recueils manuscrits ayant valeur d'anthologie ; notamment :

  • Paris BNF (Mus.) : VM7 501, avec 59 airs (dépouillés dans Leconte 2018 p. 258-261 et 289-290).
  • Paris BNF (Mus.) : RES-VMA-MS-854, avec une quarantaine d'airs de Boësset (dépouillés dans Leconte 2018 p. 257-258 et 289-290).
  • Paris BNF (Mus.) : RES-VMA-MS-958, avec une dizaine d'airs de Boësset (dépouillés dans Leconte 2018 p. 261-262 et 289-290).
  • Les divers volumes du Corpus Horicke (Bruxelles, c. 1630-1645), pour 9 airs différents apparaissant au total 15 fois.
  • Les Recueils de vers mis en chant. Voir le dépouillement fait dans Leconte 2018 p. 252-256 et 277-288.

Musique sacrée

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Début du Magnificat de Boësset dans le Recueil Deslauriers (Paris BNF (Mus.) : Rés ms. mus. 871).

Les pièces suivantes, toutes extraites du « Manuscrit Deslauriers » (consultable ici), y sont signées « Boësset ». Il les aurait écrites pour les moniales de l’abbaye bénédictine de Montmartre, vers 1630-1640 environ.

  • Messe de Boesset du Tiers à 4 v. (f. 170v-174r)
  • Messe à 4 v. du 11e mode (f. 50r-54r)
  • Messe à 5 du 3e [ton] transposé (f. 134r-139v)
  • Magnificat à 4 v. (f. 29r-30v)
  • De profundis à 4 v. (f. 175v)
  • Domine salvum fac regem à 4 v. (f. 1v)
  • De profundis à 4 v. (f. 56v)
  • Anna mater matris à 4 v. (f. 55v-56r)
  • Salve regine à 4 v. (f. 54v-56v).
Toutes ces pièces sont publiées dans : Anthoine Boësset, Sacred music. 1 : Motets and hymns. 2 : Canticles, psalms, and masses. Edited by Peter Bennett. Middleton (Wis.) : A-R editions, cop. 2010, 2 vol. Y sont jointes d’autres pièces provenant du même manuscrit, dont l’attribution est plus hypothétique[42].
  1. Dufourcq 1960 p. 101.
  2. AD Loir-et-Cher, paroisse Saint-Solenne de Blois, baptêmes vol. I f. 179v, cité d’après Dufourcq 1960 p. 101.
  3. Paris AN : MC XLV, 15 (16 février 1613). Acte transcrit dans Écorcheville 1907 p. 44, avec quelques erreurs relevées dans Cauchie 1920.
  4. Reçu secrétaire du roi, maison et couronne de France le 28 septembre 1626, mort en 1654.
  5. Terre non identifiée avec certitude, tant le toponyme est commun.
  6. AD Eure-et-Loir : E 3218 (18 juin 1622), cité d’après Dufourcq 1960 p. 104.
  7. Elles sont cités par Cauchie 1920 d'après Paris BNF (Mss.) : Pièces originales 380, no 8339 f. 1 sq, et Ms. fr. 7835 no 40 et 41, d'après Paris AN : Insinuations du Châtelet de Paris, vol. 104, f. 18v, et par Jurgens 1974 p. 129-132 et Jurgens 1967 p. 61-62 d'après les actes du Minutier central. D'autres encore figurent dans l'étude XXIV entre 1630 et 1643.
  8. Paris AN : MC XLV, 181 (14 novembre 1643), testament.
  9. Paris AN : MC XVI, 449 (12 janvier 1644), cité d'après Jurgens 1974 p. 132-137 où il est partiellement synthétisé, partiellement transcrit.
  10. Paris AN : MC XX, 252 (14 juillet 1644) cité d'après Jurgens 1974 p. 137.
  11. Paris AN : MX XVI, 373 (15 juillet et 15 novembre 1644) et 374 (27 juillet 1645), cités d'après Jurgens 1974 p. 137-138.
  12. Sur les enfants, voir les actes justificatifs dans Cauchie 1920 p. 18-20, Dufourcq 1960 p. 101-104 et Brossard 1965.
  13. Paris AN : MC VII 108 (11 juillet 1665), quittance.
  14. Voir Derome 1911 et 1912.
  15. Paris AN : MC XX, 329 (5 février 1667, désistement).
  16. Le contrat du 16 janvier 1634 est à Paris AN : MC/ET/XXIV/340, f. 307.
  17. Détail dans Brossard 1965 p. 35-36.
  18. Paris AN : MC XVI, 335 (25 février 1629), cité d'après Jurgens 1974 p. 103.
  19. Il loue avec Pierre Guédron son beau-père pour 300 lt/an un corps d'hôtel à l'arrière de la maison de Nicolas Charbonnel. Paris AN : MC/ET/XXIV/303, f. 99 (6 avril 1616). Bail renouvelé le 7 septembre de la même année, cette fois sans Guédron (f. 293).
  20. Paris AN : MC/ET/XXIV/324, f. XI/C.
  21. Dufourcq 1960 p. 104.
  22. Il existe à London BL : Ms. Eg. 2159, f. 2, une quittance de 105 lt pour l'entretien d'un enfant servant à la Chambre, signée du 5 juillet 1614.
  23. Paris ANF : MC/ET/XXIV/258.
  24. Après avoir signé un accord avec lui qui assurait à chacun la moitié de la charge si l'autre la recevait. Paris AN : MC XV, 26 (2 mars 1617), cité d'après Jurgens 1974 p. 129.
  25. Hayem 1910 p. 256-257.
  26. Paris BNF (Mss.) : Cabinet d’Hozier 51, no 1294, f. 4, cité d’après Cauchie 1920 p. 16.
  27. Paris AN : MC/ET/CXXIX/308.
  28. Paris AN : MC/ET/XXIV/310 f. 29 (28 janvier 1623) : offres faites par Boesset à Madeleine Lefevre, veuve de Michel Fabry, de lui payer 9000 lt en récompense de ladite charge, suivant le commandement verbal du roi et de la reine mère. La quittance figure dans MC/ET/XXIV/309, f. 47 (7 février 1623).
  29. Paris BNF : Ms. Clairambault 378, f. 399v (1624), cité d'après Le Moël 1954 p. 42.
  30. Paris AN : MC XLV, 181, cité d’après Dufourcq 1960 p. 106.
  31. À croire Sauval 1734 vol I p. 353, qui dit qu’il a été enterré à Montmartre, “au grand regret des religieuses à qui il avait appris à chanter”.
  32. Attribuées d’abord à Jean-Baptiste Boësset par Denise Launay, ces pièces sont maintenant attribuées à Antoine Boësset ; le point est débattu dans Chailley 1943, Dufourcq 1960 et Bennet 2009.
  33. « Table du premier livre d'airs de feu M. Boesset »
  34. « Table du second livre d'airs de feu M. Boesset »
  35. « Table du troisiesme livre d'airs de feu M. Boesset »
  36. « Table du quatriesme livre d'airs de feu M. Boësset »
  37. « Table du cinquiesme livre d'airs de feu M.Boësset. »
  38. « Sixiesme livre d'airs de feu M. Boësset »
  39. Le premier livre est daté 1689, le 2e livre est daté 1685, les autres sont sans date mais comme les livres chevauchent les cahiers on peut supposer qu’ils ont été réimprimés en même temps dans la période 1685 ou 1689.
  40. Ce ballet a fait l’objet d’une publication intégrale : Les Fées des forêts de Saint-Germain, 1625 : un ballet royal de « bouffonesque humeur », éd. Thomas Leconte. Tours : CESR ; Versailles : CMBV ; Turnhout : Brepols, 2012 (Epitomé musical). (ISBN 978-2-503-54793-0).
  41. Paris, Pierre I Ballard, 1625, 4 ou 5 vol. 8° obl., RISM 16255, Guillo 2003 n° 1625-A.
  42. Pour la justification de ces attributions et leur liste complète, voir Bennett 2005 et Bennett 2009 p. 197-198.

Références

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Sur le contexte historique et la biographie

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  • Yolande de Brossard, Musiciens de Paris 1535-1792 d'après le fichier Laborde. Paris : Picard, 1965.
  • Marcel Cauchie, « La dynastie des Boesset », "Bulletin de la Société française de musicologie" 4/6 (1920), p. 13-26.
  • Capitaine Derome, « La famille des de Boësset, ses relations avec le Maine », Revue historique et archéologique du Maine 72 (1912).
  • Capitaine Derome, « Madame de Villedieu inconnue », Revue historique et archéologique du Maine 71 (1911).
  • Norbert Dufourcq, « Un musicien, officier du roi et gentilhomme campagnard au XVIIe siècle : Jean-Baptiste de Boesset (1614-1685) », Bibliothèque de l'École des chartes 118 (1960), p. 97-165. Disponible sur Persée.
  • Jules Écorcheville, Actes d’état civil de musiciens insinués au Châtelet de Paris (1539-1650). Paris : S.I.M., 1907.
  • Laurent Guillo, Pierre I Ballard et Robert III Ballard : imprimeurs du roy pour la musique (1599–1673). Liège : Mardaga et Versailles : CMBV, 2003. 2 vol. (ISBN 2-87009-810-3).
  • Fernand Hayem, Le maréchal d'Ancre et Léonora Galigaï. Notice biographique par M. Abel Lefranc... Paris : Plon, Nourrit et Cie, 1910. 8°, VI-315 p.
  • Madeleine Jurgens, Documents du Minutier central concernant l’histoire de la musique (1600-1650). Tome premier [études I – X]. Paris : 1967.
  • Madeleine Jurgens, Documents du Minutier central concernant l’histoire de la musique (1600-1650). Tome second [études XI – XX]. Paris : 1974.
  • Thomas Leconte, « Antoine Boësset (1587 - 1643) : essai de biographie », Musiques en liberté entre la cour et les provinces au temps des Bourbons : volume publié en hommage à Jean Duron, éd. Bernard Dompnier, Catherine Massip et Solveig Serre (Paris : École des Chartes, 2018), p. 609-621.
  • Thomas Leconte, « De l'air de cour à l'air sérieux : la cas Antoine Boësset (1587-1643), "fantôme" des ruelles », Les Plaisirs de l’Arsenal : poésie, musique, danse et érudition au XVIIe et au XVIIIe siècle, sous la dir. d’É. Dutray-Lecoin, M. Lefèvre et D. Muzerelle, Paris, Classiques Garnier, 2018, p. 241-290.
  • Michel Le Moël, Recherches sur la musique du roi et plusieurs de ses grands officiers de 1600 à 1660. Thèse de l'École des Chartes, 1954.
  • Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la Ville de Paris. Paris, 1724, 3 vol. Disponible sur Gallica.

Sur le répertoire et les œuvres

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  • Peter L. Bennet, « Antoine Boësset's sacred music for the Royal Abbey of Montmartre : newly identified polyphony and plain-chant musical from the "Deslauriers" manuscript (F-Pn Vma ms. rés. 571) », Revue de Musicologie 91/2 (2005) p. 321-367.
  • Peter L. Bennett, Sacred repertories in Paris under Louis XIII. Farnham : Ashgate publishing, 2009. (ISBN 978-0754668213). Disponible ici.
  • A. B. Caswell, The development of seventeenth-century French vocal ornamentation and its influence upon late baroque ornamentation practice. PhD diss., University of Minnesota, 1964.
  • Jacques Chailley, « Les messes de Boësset », article dactylographié (Paris BNF, Paris CNSMDP).
  • Albert Cohen, « A study of notational and performance problems of an early air de cour : Je voudrois bien, ô Cloris (1629) by Antoine Boësset (c 1586–1643) », in E. Borroff (éd.), Notations and editions : a book in honor of Louise Cuyler, Dubuque (Ia.) 1974, p. 55-68.
  • Georgie Durosoir, L'Air de cour en France : 1571–1655. Liège, 1991.
  • Henri Prunières, Le ballet de cour en France avant Benserade et Lully. Paris, 1914.
  • André Verchaly (éd), Airs de cour pour voix et luth. Paris, 1961.
  • André Verchaly, « La poésie française baroque et sa musique (1580–1645) », Actes des journées internationales d'étude du Baroque III : Montauban 1968, p. 127-136.
  • André Verchaly, « À propos du récit français au début du XVIIe siècle », Recherches sur la musique française classique 15 (1975), p. 39-46.

Discographie sélective

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  • Anthoine Boësset, Je meurs sans mourir. Le Poème harmonique, dir. Vincent Dumestre, 1 CD Alpha 057 (2004).
  • Anthoine Boësset et Madame de La Fayette, Airs de cour ; La Princesse de Clèves (extraits). Ensemble Gradiva, dir. Alain Zaepffel, 1 CD Musidisc B0002S2YCW (2004).
  • La Semaine mystique : chants de dévotion du règne de Louis XIII. Ensemble Faenza, dir. Marco Horvat, 1 CD Alpha 103 (2005).
  • A. Boësset, Air qui produit tant de choses. Ensemble À Deux Violes Esgales, Monique Zanetti, soprano, 1 CD Casa B0016N7X28 (2009).
  • L'archange et le lys : messes et motets d'Antoine Boësset. Ensemble Correspondances, dir. Sébastien Daucé, 1 CD Zig-Zag Territoires, B005H3HY4A (2011).
  • Le Parler et le Silence. The Attaignant Consort, 1 CD Outhere (2013).

Liens externes

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