Antoine Bissagnet
Antoine Ernest Prosper Bissagnet (Tunis, - Mort pour la France le à Doucelles) est un résistant français, Compagnon de la Libération. Administrateur des colonies en Afrique, il se range du côté de la France libre au début de la Seconde Guerre mondiale et est arrêté par le régime de Vichy[1],[2]. Évadé, il rejoint le général de Gaulle à Londres et prend part aux combats de Libération de la France au cours desquels il est tué.
Antoine Bissagnet | |
Naissance | Tunis (Tunisie) |
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Décès | (à 39 ans) Doucelles (Sarthe) Mort au combat |
Origine | France |
Allégeance | République française Espagne franquiste Forces françaises libres |
Arme | Infanterie |
Grade | Sous-lieutenant |
Années de service | 1939 – 1944 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 |
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Biographie
modifierJeunesse et engagement
modifierAntoine Bissagnet naît le à Tunis[3]. Après ses études, il choisit de faire carrière dans l'administration coloniale où il entre comme stagiaire en [4]. En 1936, il est l'un des quelques français à participer à la guerre d'Espagne du côté des troupes franquistes[5]. De retour en France, il est nommé adjoint des services civils de l'administration coloniale le et est affecté en Côte-d'Ivoire puis au Sénégal[5].
Seconde Guerre mondiale
modifierIl est en poste à Foundiougne quand débute la Seconde Guerre mondiale[3]. Le , lorsque Claude Hettier de Boislambert est envoyé par le général de Gaulle pour organiser la résistance en Afrique-Occidentale française, Antoine Bissagnet se met aux ordres de celui-ci et participe à l'expédition de Dakar[5]. Après l'échec de cette opération, les deux hommes se replient vers la Gambie mais sont séparés à la suite d'une embuscade[4]. Parvenu jusqu'aux lignes britanniques, Bissagnet retourne cependant au Sénégal dans l'espoir de retrouver le commandant de Boislambert[3]. Cependant, au cours de ses recherches, il est arrêté le par les troupes vichystes et emprisonné à Dakar avant d'être transféré à Bamako, Alger, Marseille, Clermont-Ferrand et Saint-Étienne[5]. Après un ultime transfert à Gannat, il retrouve Hettier de Boislambert qui avait lui aussi été arrêté au Sénégal et fait la connaissance d'Edmond Louveau, Alexandre Ter Sarkissoff et Claude Guérin[4]. Le , Antoine Bissagnet est condamné par la cour martiale à 20 ans de travaux forcés[5]. Grâce à Jean Sainteny du réseau Alliance et à ses compagnons de détention, il parvient à s'évader de la prison de Gannat le , toujours en compagnie de Boislambert[6], et à atteindre (seul cette fois) l'Espagne où il transite par le camp de Miranda[4]. Il finit par parvenir à Londres en [3]. L'évasion fait d'ailleurs prendre conscience, à Boislambert et à lui, que les actes de résistance qu'ils ont pu voir méritent une décoration spécifique ; ils proposeront plus tard la création de la médaille de la Résistance française[6].
Le général de Gaulle nomme Bissagnet administrateur adjoint de 3e classe des colonies[3]. Il devient membre de l'Assemblée consultative provisoire où il est délégué de l'Afrique-Occidentale française[5]. Il est ensuite élu secrétaire de cette même assemblée mais, désireux de combattre, il obtient d'être affecté comme sous-lieutenant dans les rangs du Régiment de marche du Tchad de la 2e division blindée[5]. Avec cette unité, il débarque en France en et participe à la bataille de Normandie[4]. Le , alors qu'il attaque avec sa section une église occupée par des soldats allemands à Doucelles dans la Sarthe, il est mortellement atteint par une rafale de mitrailleuse[5]. Il est inhumé à Saint-Clar dans le Gers[3].
Décorations
modifierChevalier de la Légion d'honneur[Quand ?] | Compagnon de la Libération | Croix de guerre 1939-1945 | |||
Médaille de la Résistance française Avec rosette |
Références
modifier- « Antoine Ernest Prosper Bissagnet », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
- « Antoine Ernest Prosper Bissagnet », sur francaislibres.net (consulté le ).
- « Biographie », sur Site de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 978-2-262-01606-7)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2)
- Henri Noguères et Marcel Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945 : Et du Nord au Midi : novembre 1942-septembre 1943, vol. 3, Paris, Robert Laffont, , 764 p. (ISBN 9782221236048, lire en ligne), chap. 11 (« Novembre 1942 »)
Bibliographie
modifier- Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).