Anto Carte
Antoine Carte, dit Anto Carte, né le à Mons, et mort le [1] à Ixelles, est un artiste peintre, lithographe et illustrateur belge.
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Biographie
modifierAntoine Carte, né le à Mons est le fils d'un menuisier et fabricant de meubles. En 1913, il épouse Louisa Dujardin à Mons, dont il divorcera une dizaine d'années plus tard. Il épouse en secondes noces Julia (Youl) Frans.
Anto Carte entre en 1900 dans l'atelier du peintre, décorateur et entrepreneur Frans Depooter. De 1897 à 1908, il fréquente l'Académie de Mons puis de Bruxelles où il suit les cours de Constant Montald, Émile Fabry et Jean Delville, trois importants peintres symbolistes qui exercent sur lui une profonde influence.
En 1912 et 1913, une bourse lui permet de se rendre à Paris où il séjourne chez Cavaillé-Coll et Léon Bakst qui travaillent pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. À Paris, il rencontre également Émile Verhaeren et découvre l'œuvre de Pierre Puvis de Chavannes et de Maurice Denis.
En 1917, son ami le peintre Louis Buisseret expose les dessins d'Anto Carte réalisés pour illustrer des poèmes d'Émile Verhaeren.
Anto Carte est membre fondateur de L'Art monumental, créé à l'initiative de Jean Delville, en . La société regroupe des peintres, architectes et sculpteurs[2].
En 1923, à l'occasion de l'exposition parisienne Les Imagiers belges qui réunit Gustave Van de Woestijne, Valerius De Saedeleer, Isidore Opsomer et Marcel Wolfers, il entre en contact avec le Carnegie Institute de Pittsburgh aux États-Unis où a lieu, en 1925, une grande rétrospective qui lui assure un succès durable auprès du public américain.
De 1929 à 1932, il enseigne à l'Institut supérieur des arts décoratifs de La Cambre à Bruxelles puis à partir de 1932 à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il quitte la région montoise pour s'installer à Wauthier-Braine, en Brabant wallon. Il a notamment pour élève Fernand Gommaerts[3].
En 1928, il fonde avec ses amis le groupe Nervia, équivalent wallon de l'expressionnisme flamand.
Il réalise aussi dessins, gravures, illustrations de livres ; il crée des affiches, des lithographies, des billets de banque, des timbres, et conçoit des fresques, des vitraux ainsi que des tapis.
Il était membre de l'Académie royale de Belgique.
À la suite de son décès le à Ixelles, ses funérailles sont célébrées à l'église Sainte-Croix d'Ixelles et il est inhumé dans le cimetière de cette localité.
Style artistique
modifierAnto Carte n'appartient à aucune école. Il reste imperméable aux nouveaux courants artistiques de son époque, tels le cubisme ou le surréalisme. De même, les deux guerres mondiales ne laissent pas de trace dans sa production peinte. Son œuvre se situe à la lisière du symbolisme et d'un expressionnisme parfois proche de Käthe Kollwitz, et du naturalisme en s'inspirant de la vie des mineurs, des paysans, des pêcheurs[3]. La parenté avec le flamand Gustave Van de Woestijne est évidente.
La figure humaine est centrale dans l'œuvre d'Anto Carte. Au début de sa carrière, influencé par le symbolisme, il représente des personnages mythologiques et imaginaires. Ensuite, son œuvre peint manifeste certains thèmes de prédilection, comme les personnages « à la Brueghel » que sont les aveugles et les musiciens. Le monde du travail l'inspire beaucoup, en particulier celui des charbonnages de son Borinage natal, et celui des paysans. Profondément croyant, il peint de nombreux sujets religieux. Après son voyage à Florence en 1925 apparaissent des thèmes plus festifs, comme des saltimbanques et des arlequins.
Les critiques considèrent que sa période la plus créative se situe avant le voyage à Florence et l'installation en Brabant wallon[4].
Vitraux
modifierCarte enseigne l'art du vitrail à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles à partir de 1932. Ses réalisations les plus remarquables datent de l'entre-deux-guerres. Deux de ses œuvres sont visibles à Mons : Morts pour la patrie installé en 1927 à la faculté Warocqué et rendant hommage aux étudiants de la faculté décédés durant la Première Guerre mondiale[5], et le vitrail du charbonnage d'Hensies-Pommerœul. Après la démolition du bâtiment en 1979, le vitrail fut restauré puis installé dans le bâtiment du boulevard Dolez de la Faculté polytechnique de Mons en 1982.
Œuvres dans les collections publiques
modifier- En Belgique
- Liège, musée des beaux-arts :
- L'Effort, 1922, huile sur toile, 89 × 71 cm ;
- Les aveugles, 1924, 125 × 156 cm ;
- Les pèlerins d'Emmaüs, 86 × 95 cm ;
- Mons, Beaux-Arts Mons : Piéta, 1918, huile sur toile, 94 × 112,5 cm ;
- Arlon, Musée Gaspar (collection de l'Institut archéologique du Luxembourg) : Le passeur, lithographie[6].
- Liège, musée des beaux-arts :
- En France
- Paris, musée national d'art moderne : Printemps en Brabant, avant 1934 ;
- Aux Pays-Bas
- Aerdenhout, église Saint-Antoine : Chemin de croix, avant 1930, quatorze stations ;
- Localisation inconnue
- Le Marchand de coqs[7].
- Clowns, ancienne collection de la reine Élisabeth au château du Stuyvenberg à Laeken[8]
Exposition
modifier- 2022 : De terre et de ciel, Musée des Beaux-Arts de Mons[9]
- 2023 : "L’effort", Liège, Musée des Beaux-Arts (BA.WAL.05a.1984.388).
Distinctions belges
modifierNotes et références
modifier- Notice d'autorité personne sur le site du catalogue général de la BnF.
- Jean Delville, « Les trois grands arts », Le Soir, no 347, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Paul Champagne, « Le peintre Fernand Gommaerts », Le Soir, , p. 2 (lire en ligne). Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « :0 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - Musée des Beaux-Arts de Mons, Anto-Carte, rétrospective (1886-1954), Bruxelles, 1995.
- AXIOCOM.be, « À la découverte du patrimoine artistique de l'UMONS », sur MUMONS (consulté le )
- David Colling, « Acquisitions du Musée Gaspar par l'Institut archéologique du Luxembourg et la Ville d'Arlon au cours du deuxième semestre 2021 », Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 98, nos 1-2, , p. 61
- Encyclopédie du Mouvement wallon Tome I, Institut Jules Destrée Namur, 2000, page de couverture.
- Vu dans Secrets d'histoire, la reine Élisabeth, une bien drôle de reine[évasif], série 148 datée du 11 janvier 2021.
- Danièle Gillemon, « Anto-Carte à Mons. Puissance et mysticisme », Le Soir, (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Catalogue raisonné, sur antocarte.art.
- « Les Amis d'Anto Carte » (fichier archivé)
- Fiche d'Anto Carte sur le BALaT.
- Sélectionné par l'Institut Jules Destrée comme l'un des « Cent Wallons du siècle ».
- Biographie d'Anto Carte, sur le site de la ville de Mons.
- [1] Tableau gravé, timbre belge de 1954.