Anne-Marie Coriolan
Anne Marie Coriolan, née en 1956 et morte le 12 janvier 2010, était une militante féministe haïtienne[1].
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Après des études en sciences économiques, en sociologie et en linguistique, Anne-Marie Coriolan s'est engagée dans des actions d'aide communautaires dans les années 70, alors que Haïti vit sous une dictature. Le pays compte alors environ 80% d'analphabètes. Elle a oeuvré pour l’alphabétisation auprès des ouvriers et des ouvrières dans le cadre des Jeunes Ouvriye Katolik (JOK) dans des quartiers défavorisés de Port-au-Prince, notamment à Martissant, à Cité Simone (Cité Soleil, aujourd’hui) et à Saint-Joseph[2]. Elle a agi aussi en faveur des agriculteurs et des agricultrices précaires, avec le mouvement Tèt kole Peyizan dont elle fut la principale initiatrice[3].
Pour prolonger ses combats à plus grande échelle, elle a cofondé le Centre Action et Développement (CAD), un organisme d'éducation et de formation[4]. Cet outil de conscientisation et d’alphabétisation est ensuite devenu le Centre de recherche et d’action pour le développement (CRAD). Anne-Marie Coriolan crée ensuite au sein du CRAD une entité dénommée « Aksyon Pou Fanmak Timoun ka jwennidantiteyo ». Le but est de permettre à 6 300 femmes et enfants dans la commune de Marchand Dessalines d’avoir un acte de naissance. Environ 2000 personnes ont pu ainsi l’obtenir grâce à ce projet[3].
Elle a aussi fondé en 1985[3] une ONG haïtienne spécialisée dans la lutte aux discriminations et aux violences faites aux femmes, Solidarité Fanm Ayisyen (SOFA), qui signifie en français : solidarité des femmes haïtiennes.
Elle a contribué à la création du ministère haïtien à la condition féminine et aux droits des femmes en 1994 par Jean-Bertrand Aristide. Lise-Marie Déjean, une autre co-fondatrice de SOFA, est nommée à la tête de ce ministère. Anne-Marie Coriolan l'a accompagnée en tant que chef de cabinet adjointe puis conseillère principale de la ministre[3].
Coriolan a également œuvré à l'établissement de protections pour les travailleurs domestiques et à l'amélioration de l'égalité des femmes dans les mariages[5]. Elle a contribué à modifier la loi à Haïti afin que le viol devienne un délit punissable au lieu d'être considéré comme un « crime passionnel » [6] et elle a eu un rôle crucial dans la rédaction de plusieurs lois visant à protéger le droit des femmes.
Coriolan est décédée à l'âge de 53 ans lors du tremblement de terre de 2010 en Haïti, lorsque la maison de son compagnon s'est effondrée[7].
Notes et références
modifier- ↑ (nl) « Vooraanstaande Haitiaanse vrouwen herdacht op Wereldvrouwendag 2010 [archive] », One World,
- ↑ Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), « Anne-Marie Coriolan - Haïti [archive] », sur Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), (consulté le )
- Le Quotidien News, « Anne-Marie Coriolan, une humaniste dans le corps et dans l’âme ! [archive] », sur Le Quotidien News, (consulté le )
- ↑ « Anne-Marie Coriolan [archive] », Association québécoise des organismes de coopération internationale
- ↑ E.M., « In Memoriam », Feminist Studies, vol. 36, no 2, , p. 462–466 (ISSN 0046-3663, lire en ligne [archive])
- ↑ « Three inspirational women [archive] », CARE Australia,
- ↑ « Haiti earthquake claims lives of country's leading feminists », The Guardian, (lire en ligne [archive])
Liens externes
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- Institut Français en Haïti, « Bio-racontée d'Anne-Marie Coriolan [archive] » [vidéo], sur Youtube