André Weil-Curiel
André Weil-Curiel, né le à Paris et mort le à Paris, est un avocat, résistant, conseiller municipal socialiste, puis non-inscrit de Paris (IIe arrondissement) de 1959 à 1965.
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Biographie
modifierAndré Weil-Curiel est né le à Paris[1]. Il milite aux Jeunesses socialistes, puis à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO).
La Résistance
modifierAndré Weil-Curiel est un des premiers à s'engager dans la France Libre en [2].
Le chef de cabinet du général, le lieutenant Hettier de Boislambert, lui confie la mission de dénombrer, recruter et organiser en France les Français favorables au général. Weil-Curiel rentre donc en France en août 1940. Il parcourt le pays, rencontrant des personnes d’horizons politiques différents, afin de les rassembler et de les orienter vers la France libre[3].
À la fin de l'année 1940, il rejoint le Réseau du musée de l'Homme avec Léon-Maurice Nordmann et Albert Jubineau, ayant fondé avec lui un groupe clandestin, Avocats socialistes[4].
Il participe à la manifestation du 11 novembre 1940[5] qui débute tôt le matin à 5 h 30 quand André Weil-Curiel, Léon-Maurice Nordmann et Michel Edinger, membres du réseau du Musée de l'Homme, déposent devant la statue de Georges Clemenceau en bas des Champs-Élysées une gerbe « en témoignage d'admiration envers l'homme qui ne voulut jamais capituler et ne désespéra pas de la Patrie ». La gerbe est entourée d'un ruban tricolore et accompagnée d'une « carte de visite » en carton d'un mètre de long, portant l'inscription, vite enlevés par les autorités.
La suite de ses activités est moins bien connue et lui a attiré des soupçons. Le colonel Passy, chef du BCRA à l’époque (les services secrets gaullistes), rapporte dans ses mémoires que Boislambert ne tenait aucune archive et que lui-même ignorait la mission de Weil-Curiel. Au retour de celui-ci, il a considéré de bonne foi que Weil-Curiel n’avait pas eu de mission, ce qui aurait pu avoir pour lui de sérieuses conséquences, alors même que ses rapports adressés à la France libre étaient « remarquables »[6]. Accueilli en suspect à son retour à Londres en avril 1942, Weil-Curiel fut envoyé finir la guerre comme lieutenant en Polynésie.
Il a reçu la médaille de la Résistance française[7].
Conseiller municipal de Paris
modifierAndré Weil-Curiel est conseiller municipal socialiste, puis non-inscrit de Paris (IIe arrondissement) de 1959 à 1965[8].
Œuvre
modifier- André Weil-Curiel. Règles du savoir vivre à l'usage d'un jeune Juif de mes amis. Préface de Leon-Paul Fargue de l'Académie Mallarmé. Éditions du Myrte: Paris, 1945[9], republication aux éditions Fario, collection Théodore Balmoral, (avec la préface de Léon-Paul Fargue et une note bio-bibliographique de Thierry Bouchard), mars 2023.
- André Weil-Curiel. Le Temps de la honte. Éditions du Myrte: Paris, 1945-1947[10]. Titres des trois volumes: I. jour se lève à Londres (24 octobre 1945) ; II. Éclipse en France (13 avril 1946) ; III. Un voyage en enfer (5 novembre 1947).
- André Weil-Curiel & Raymond Castro. Spoliations et restitutions. Paris, 1945[11]
Bibliographie
modifier- André Weil-Curiel, « Les Contours du gaullisme », Le Monde, 21 juillet 1966[12]
- (en) John M. Sherwood. Georges Mandel and the Third Republic. Stanford University Press, 1970 (ISBN 0804707316), (ISBN 9780804707312)[13]
- (en) Martin Cornick & Peter Morris. The French Secret Services. Transaction Publishers, 1993 (ISBN 1560001119), (ISBN 9781560001119)
- (en) Eugen Joseph Weber. The Hollow Years: France in the 1930s. W.W. Norton & Company, 1996 (ISBN 0393314790), (ISBN 9780393314793)[14]
- (en) Nicholas Atkin & Frank Tallet. The Right in France: From Revolution to Le Pen. I.B. Turus, 2003 (ISBN 1860649165), (ISBN 9781860649165)
- (en) Gilbert Michlin. Of No Interest to the Nation: A Jewish Family in France, 1925-1945. Wayne State University Press, 2004 (ISBN 0814338488), (ISBN 9780814338483)[15]
- (en) William Irvine. Between Justice And Politics: The Ligue Des Droits De L'Homme, 1898-1945. Stanford University Press, 2006 (ISBN 0804767874), (ISBN 9780804767873)[16]
- Julien Blanc. Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1946. Le Seuil: Paris, 2010[17]
Notes et références
modifier- ↑ WEIL-CURIEL, ANDRÉ. LE MAITRON. Dictionnaire Biographique. Mouvement Ouvrier. Mouvement Social. Université Paris 1. [archive]
- ↑ « Pierre André Weil Curiel - Les Français Libres [archive] », sur www.francaislibres.net (consulté le )
- ↑ « La participation des Juifs à la libération du territoire », Le Monde Juif, vol. 152, no 3, , p. 229–296 (ISSN 0026-9425, lire en ligne [archive], consulté le )
- ↑ Gouvernement français, « Le réseau de musée de l’Homme [archive] », sur Chemins de mémoire
- ↑ Alain Monchablon, « La manifestation à l'Étoile du 11 novembre 1940. Histoire et mémoires », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 110, no 2, , p. 67–81 (ISSN 0294-1759, DOI 10.3917/ving.110.0067, lire en ligne [archive], consulté le )
- ↑ Colonel Passy, Mémoire du chef des services secrets de la France libre, , p. 64
- ↑ Par décret du 11 mars 1947, voir le site de l’Ordre de la Libération [archive].
- ↑ Coup de cafard. L'EXPRESS. [archive]
- ↑ /weillcur.fargu.html André Weil-Curiel. Règles du savoir vivre à l'usage d'un jeune juif de mes amis. Paris, 1945. [archive]
- ↑ (en) Cornick & Morris, 1993, p. 62. [archive]
- ↑ André Weil-Curiel & Raymond Castro. Spoliations et restitutions, 1945. [archive]
- ↑ « LES CONTOURS DU GAULLISME », Le Monde.fr, (lire en ligne [archive], consulté le )
- ↑ (en) John M. Sherwood, Georges Mandel and the Third Republic, 1970, p. 266. [archive]
- ↑ (en) Eugen Joseph Weber. The Hollow Years: France in the 1930s, 1996, p. 291, note 30. [archive]
- ↑ (en) Gilbert Michlin. Of No Interest to the Nation: A Jewish Family in France, 1925-1945, 2004, p. 136. [archive]
- ↑ Voir, (en) William Irvine. Between Justice And Politics: The Ligue Des Droits De L'Homme, 1898-1945, 2006, p. 207. [archive]
- ↑ Julien Blanc. Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1946. Voir, l'analyse de Joel Drogland dans La Cliothèque, lundi 8 novembre 2010, qui cite le rôle de Weil-Curiel. [archive]