André Broc
André Broc ( à Arras - à Bueil[1]) est un fonctionnaire et juriste français. Il est connu par des travaux de recherches montrant son implication dans la définition juridique de la « qualité de Juif » et par son rôle dans la mise en place de certains outils policiers essentiels à la persécution des juifs par le régime de Vichy.
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Biographie
modifierAndré Broc, né à Arras en 1909, est élève de Sciences Po Paris en 1933. Pendant la seconde Guerre mondiale, il travaille au sein de la sous-direction des Affaires juives de la Préfecture de police de Paris. André Broc est un ami très proche de Georges Montandon. Le , André Broc soutient une thèse de droit : La qualification juive[2], à la faculté de droit de Paris. Son jury de thèse était composé de trois professeurs de droit réputés : deux professeurs de droit administratif, Achille Mestre (directeur de thèse)[3] et Pierre Lampué qui était spécialiste également de droit colonial ainsi qu'un professeur de droit international public, Georges Scelle. La thèse de Broc a eu la meilleure mention et a été publiée par les Presses universitaires de France sous le premier titre : La qualification juive, et une deuxième fois en 1943 sous le titre : La qualité de juif. Une notion juridique nouvelle[4].
Pour Danièle Lochak, cette thèse, prétendument basée sur une démarche scientifique et des références historiques et sociologiques, se révèle surtout un outil pragmatique de présomption d'identification raciale[5].
À la Libération, devant la commission d'épuration, Broc nie qu'il y ait de l'antisémitisme dans sa thèse et prétend avoir rendu des services [6]. Il reste à la Préfecture de police comme responsable des archives aux côtés d'Hélène Tulard, l'épouse d'André Tulard, son ancien directeur[7]. André Broc devient syndicaliste au sein de la Préfecture[réf. nécessaire].
Lorsque André Broc est décoré de la Légion d'honneur en 1958 en présence du général Charles de Gaulle, alors chef du gouvernement, Eugène Saint-Bastien, un élu communiste proteste avec virulence au cours d'une audience du Conseil de Paris, un exemplaire du livre d'André Broc sur la « qualité de Juif » à la main[8].
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- Serge Klarsfeld, Le premier statut des juifs, Paris, 4 octobre 2010.
- Philippe Fabr, Le Conseil d'État et Vichy : Le contentieux de l'antisémitisme, Paris, Publications de la Sorbonne, , 401 p. (ISBN 978-2-85944-399-3, lire en ligne), p. 274 note no 511.
- Laurent Joly, Vichy dans la « solution finale », Paris, Grasset & Fasquelle, (ISBN 978-2-246-63841-4, lire en ligne), note no 77.
- Danièle Lochak, « La doctrine sous Vichy ou les mésaventures du positivisme », in Les usages sociaux du droit, CURAPP-PUF, 1989, p. 252.
- Laurent Joly, Vichy dans la « Solution finale » : histoire du commissariat général aux questions juives (1941-1944), Paris, Grasset, (ISBN 978-2-246-63841-4).
- Thomas Wieder, « Enquête chez les soutiers de la persécution », Le Monde, (consulté le ).
- Laurent Joly, L'antisémitisme de bureau : Enquête au cœur de la préfecture de police de Paris et du commissariat général aux questions juives, 1940-1944, Paris, Grasset, coll. « Essais Français », , 448 p. (ISBN 978-2-246-73691-2, lire en ligne).
Bibliographie
modifier- Laurent Joly, L'antisémitisme de bureau : enquête au cœur de la Préfecture de police de Paris et du Commissariat général aux questions juives (1940-1944), Paris, Grasset, , 444 p. (ISBN 978-2-246-73691-2, présentation en ligne).