Amcheï Nürenberg

artiste ukrainien (1887-1979)

Amcheï Markovitch Nürenberg (en russe : Амшей Маркович Нюренберг), né le 5 avril 1887 ( dans le calendrier grégorien) à Elisavetgrad (Empire russe, aujourd'hui Kropyvnytskyï en Ukraine) et mort le à Moscou (URSS), est un peintre, graphiste, critique d'art et mémorialiste juif ukrainien rattaché à l'École de Paris, .

Amcheï Nürenberg
Autoportrait
Naissance
Décès
(à 91 ans)
Moscou
Sépulture
Nationalité
russe, soviétique
Activité
Formation
École d'art Grekov d'Odessa (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de travail
Fratrie
David Nurenberg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Nina Nelina (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Il naît le à Elisavetgrad (actuelle Kropyvnytskyï), dans le gouvernement de Kherson (Empire russe), au sein d'une famille juive ashkénaze. Ses parents sont propriétaires de poissonneries. Il est l'aîné de dix enfants.

De 1904 à 1910, Nürenberg étudie la peinture à l'école des Beaux-Arts d'Odessa auprès de Kyriak Kostandi. Il poursuit ensuite sa formation artistique à Paris : il vit au Quartier latin parmi les artistes russes émigrés. Durant ces années, il partagea un atelier avec Marc Chagall au phalanstère de La Ruche.

 
Mosquée et figure d'homme (1923).

En 1913, il retourne à Odessa. Il y dirige un groupe à orientation moderniste, les « Indépendants », et ouvre une école, l'« Atelier libre » (1918). Les professeurs de son « Atelier libre » sont des artistes revenus de France (Sigismund Olessevitch, Sandro Fazini, Théophile Fraermane, Isaak Malik), et parmi ses élèves Victor Midler (futur conservateur de la section d'Art nouveau russe de la galerie Tretiakov de Moscou).

Il participe à des expositions à Odessa. Après la révolution de 1917, il est nommé premier commissaire du peuple aux Beaux-Arts à Odessa, chargé de préserver les monuments historiques de la ville et la production artistique en général.

 
Chasse, motif antique (1912).

À partir de 1920, il vit à Moscou où il devient correspondant artistique pour la revue Pravda ; il travaille avec Vladimir Maïakovski pour les affiches satiriques Oknakh Rosta, dont ils éditent 200 modèles différents. Il est aussi professeur d'histoire de la peinture occidentale au Vkhoutemas.

De 1927 à 1929, Anatoli Lounatcharski l'envoie à Paris en tant que commissaire du peuple à l'éducation, pour y donner des conférences sur l'art soviétique. Il envoie également en Russie soviétique depuis Paris, des articles sur la peinture telle qu'elle se développe en France à cette époque.

Durant la Grande Guerre patriotique (1941-1943), il se trouve à Tachkent en République socialiste soviétique d'Ouzbékistan au moment de l'évacuation de la ville. Après la guerre, il revient et travaille au musée de la Révolution de Moscou[1].

En 1950, il atteint l'âge de la retraite, mais poursuit ses activités artistiques et littéraires, participant à des expositions, écrivant ses mémoires et des articles dans les journaux.

Il meurt le à l'âge de 91 ans à Moscou, où il est enterré au cimetière Vagankovo.

Durant sa vie, Nürenberg travailla selon différents styles, du modernisme au réalisme, restant toujours fidèle à la tradition de l'École de Paris.

Liens de famille

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Sa femme était la ballerine et peintre Polina Nikolaïevna Mamitchéva (1894—1978). Sa fille, Nelia Amcheïevna Nürenberg (dite Nina Nelina, 1923—1966), devient chanteuse d'opéra (coloratura soprano) et soliste au Théâtre Bolchoï. Elle est l'épouse de Iouri Trifonov ; sa petite-fille est la philologue Olga Iourievna Tanguian (née en 1951). Son frère est le peintre David Devinov (né David Markovitch Nürenberg, 1896-1964).

Œuvres et musées

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Ses œuvres sont dispersées entre de nombreux musées parmi lesquels : Moscou, Galerie Tretiakov — 67 œuvres; Moscou, Musée des beaux-arts Pouchkine — 45 œuvres; Moscou[2]; Moscou, Musée de l'Est- 69 œuvres de la période de 1920 à 1940 ; Moscou, Musée central des forces armées; Kiev, Musée national d'art d'Ukraine — 39 œuvres; Kirovograd Ukraine[3] ; Noukous Ouzbékistan, Musée Igor Savitsky — 60 œuvres; Israël, Ramat Gan, 20 œuvres.

Expositions

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Depuis ses premières expositions dans les années à Odessa en 1908, ses œuvres ont été exposées à Moscou, Paris, Venise... Les plus récentes expositions datent de 2004[4], 2020[5] et 2021[6] à Moscou ; 2006 à Ramat Gan (Israël)[7] ; 2010[8] et 2013[9] à Kiev; 2011 à New York[10] ; 2014[11] et 2021[12] à Odessa et 2021 à Kemerovo (Sibérie)[13].

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'URSS est évacuée à Tachkent à la suite de l'opération Barbarossa. La célèbre poétesse russe Anna Akhmatova se réfugie également dans la capitale ouzbèke de 1941 à 1945
  2. Musée Maïakovski Музей Маяковского — 14 œuvres,dont des portraits de Maïakovski à différents âges
  3. Областной художественный музей — 102 œuvres
  4. Exposition des frères Amcheï Nürenberg et David Devinov-Nürenberg. Galerie «Kovtcheg», Moscou, 2004
  5. Exposition "Amcheï Nürenberg". Musée de l'Orient, Moscou, 2020]
  6. Exposition "Donnez-nous Kuzbass!" ("Даешь Кузбасс!"). Galerie Tretiakov, Moscou, 2021
  7. Exposition «Les parisiens d'Odessa». Musée d'art russe Maria et Michael Tsetlin, Ramat Gan, 2006
  8. Exposition d'œuvres de la "Société des Artistes Indépendants" de la collection Jacob Peremen. Musée national des arts de Bohdan et Varvara Khanenko, Kiev, 2010
  9. Exposition de la "Societé des indépendants". Musée national d'art d'Ukraine, Kiev, 2013
  10. Exposition «Ukrainian Avant-Gard: Odessa Parisians». National Arts Club, New York, 2011
  11. Exposition "Ils sont de retour!". Musée d'art contemporain d'Odessa, Odessa, 2014
  12. Exposition "Hier, aujourd'hui, toujours". Musée d'art contemporain d'Odessa, Odessa, 2021
  13. Exposition "Nous construisons le Kouzbass, nous construisons le pays !". Musée régional des beaux-arts de Kemerovo, Kemerovo, 2021
  14. Одесса — Париж — Москва. Воспоминания художника. Подготовка текста, упительная статья и биографическая справка Ольги Тангян. Заключительная статья Леси Войскун. Москва, Мосты культуры-Гешарим