Alphonse X

roi de Castille et León (1252-1284) et roi des Romains (1257-1273)
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Alphonse X, dit « Alphonse le Sage » ou « Alphonse le Savant » (en espagnol : Alfonso el Sabio), né le à Tolède et mort le à Séville, est un prince de la maison d'Ivrée, fils de Ferdinand III de Castille et de Béatrice de Souabe. Il fut roi de Castille et León de 1252 jusqu'à sa mort et, élu roi des Romains, également antiroi de Germanie de 1257 à 1273. Il est particulièrement connu pour sa « littérature », un ensemble de productions culturelles et scientifiques variées produites à sa demande par différents savants de son temps. Également compositeur important de la période médiévale, il a participé aux Cantigas de Santa Maria rédigés en galicien.

Alphonse X de Castille
Illustration.
Titre
Roi de Castille et de León

(31 ans, 10 mois et 3 jours)
Prédécesseur Ferdinand III
Successeur Sanche IV
« Roi des Romains »

(16 ans, 8 mois et 10 jours)
Prédécesseur Guillaume de Hollande
Successeur Rodolphe Ier de Habsbourg
Biographie
Dynastie Maison d'Ivrée
Date de naissance
Lieu de naissance Tolède (Castille)
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Séville
Sépulture Cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville
Père Ferdinand III de Castille
Mère Béatrice de Souabe
Conjoint Yolande d'Aragon
Enfants Enfants légitimes :

Enfants illégitimes :

Biographie

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Né le , à Tolède dans le palais de Galiana, Alphonse est le fils aîné du roi saint Ferdinand III (1199-1252), souverain de Castille (1217-1252) et de León (1230-1252), et de son épouse Béatrice (1205-1235), fille de Philippe de Souabe, roi des Romains (1198-1208), issue de la maison de Hohenstaufen.

 
La Couronne de Castille et León (en jaune) de 1250 à 1275.

Élevé dans le nord de la province de Burgos, il garda toujours une grande affection pour la vieille capitale wisigothique. À quinze ans, il est aux côtés de son père au siège de Cordoue, une avancée importante dans la conquête (Reconquista) de l'Andalousie ayant abouti à la fin des Almohades. Il épouse en 1249 la princesse Yolande d'Aragon, fille du roi d'Aragon, Jacques Ier le Conquérant.

Après le décès de son pére, le , il monte sur le trône de Castille, et se trouve très vite confronté à la tentation impériale[1]. Ses frères cadets Fadrique (es) et Henri de Castille, qui acceptent mal son autorité, s'exilent. Le premier est exécuté à son retour en Espagne en 1277, le second, après avoir gouverné la ville de Rome, reste captif en Italie jusqu'en 1291.

Parent par sa mère de la maison des Hohenstaufen, Alphonse s'empare de la couronne du Saint-Empire durant le Grand Interrègne qui suit la destitution de l'empereur Frédéric II en 1245. Lors de la double élection du roi des Romains en 1257, à la suite de la mort de Guillaume de Hollande, il obtint quatre voix, un nombre égal à celui obtenu par son rival Richard de Cornouailles quelques mois auparavant. Tous deux portent le titre de roi des Romains, sans être jamais en mesure de lancer une expédition romaine afin de se faire couronner empereur par le pape. La nomination unanime de Rodolphe Ier de Habsbourg en 1273 mit un terme à cette situation.

En 1260, il lance un raid contre Salé, dans le sultanat des Mérinides, qui est le plus grand massacre dans l'histoire de la ville.

Son fils aîné Ferdinand de la Cerda étant mort prématurément en 1275, il est contraint de léguer sa couronne de Castille à son deuxième fils Sanche IV le Brave (lequel avait pourtant été en révolte contre son père), et cela au détriment des droits des fils de Ferdinand. De plus, il entre en conflit avec le roi de France Philippe III le Hardi qui apparaît comme défenseur des intérêts de sa sœur Blanche, veuve de Ferdinand. En 1282, Sanche se révolte ouvertement contre son père et se fait reconnaître régent de Castille et León. Alphonse X meurt en 1284, seul et abandonné à Séville.

Apports intellectuels et culturels

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Grande Histoire Générale, de Alphonse X le Sage (Tolède, Espagne). Manuscrit de la bibliothèque de l'Excorial.
 
Statue d'Alphonse X à Madrid, devant la Bibliothèque nationale d'Espagne. (J. Alcoverro, 1892).

Alphonse X fut une personnalité hautement érudite qui fit travailler à Tolède des savants et traducteurs juifs, chrétiens et musulmans sur les sujets suivants :

Mariage et descendance

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Alphonse a une fille illégitime avec Mayor Guillén de Guzmán (en) :

De son mariage avec Yolande d'Aragon sont nés onze enfants :

Ascendance

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Notes et références

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  1. Tolède XIIe-XIIIe : Musulmans, chrétiens et juifs : le savoir et la tolérance.
  2. (en) Olga Jeczmyk, « Abraham Alfaquín: a translator from the famous Toledo School of Translators », sur DG Trad (Direction générale de la Traduction), (consulté le ).
  3. Santiago Domínguez Sánchez, « Un diploma del infante don Juan, hijo de Alfonso X, como rey de León, Galicia y Sevilla », Estudios humanísticos. Geografía, historia y arte, León, Universidad de León, no 20,‎ (ISSN 0213-1390).

Annexes

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Bibliographie

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  • Libro de las Cruzes, éd. L.A. Kasten, L.B. Kiddle, Madrid-Madison, 1961.
  • (es) Manuel González Jiménez, Alfonso X el Sabio : 1252-1284, Burgos, Diputación Provincial de Palencia - Editorial la Olmeda, coll. « Corona de España 2. I, Reyes de Castilla y Leon », , 361 p. (ISBN 84-86844-99-1).
  • (es) Evelyn S. Procter (trad. Manuel González Jiménez), Alfonso X de Castilla, patrono de las letras y del saber [« Alfonso X of Castile : patron of literature and learning »], Murcie, Real Academia Alfonso X el Sabio, coll. « Biblioteca de estudios regionales ; 38 », , 147 p. (ISBN 84-88996-76-4).
  • Les tables alphonsines avec les canons de Jean de Saxe, édition, traduction et commentaire, CNRS, 1984.

Articles connexes

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Liens externes

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