Alicia Cahuiya est une militante écologiste et une dirigeante du peuple autochtone Huaorani, en Équateur. Elle se signale en particulier dans la lutte contre l'exploitation pétrolière en Amazonie équatorienne. La notoriété acquise lors de ce combat lui vaut d'être incluse en 2023 par la BBC dans sa liste des « 100 femmes les plus influentes »[2],[1].

Alicia Cahuiya
Une femme (visage et buste) en vêtement et coiffe traditionnelle, assise, parle dans un micro. Elle porte des vêtements et accessoires en fibre végétale et graines de couleur, et des ornements de plume dans les cheveux. Son visage est en partie teint en rouge.
Alicia Cahuiya en 2015
Biographie
Naissance
1974 ou 1975[1]
Nationalité
Activités
Militante pour les droits de la personne humaine, femme politique, militant des droits des peuples amérindiensVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
100 Women ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Famille et enfance

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Alicia Cahuiya naît dans les années 1970 dans le territoire intangible de la réserve de biosphère du Yasuni, à Ñoneno, non loin de la limite entre les provinces de Pastaza et d'Orellana[3]. Sa grand-mère Waare, veuve du guerrier Itaca, l'a prénommée "Weya", c'est à dire "gardienne de la cascade"[1]. Dans les années 1970, à l'apoque de sa naissance, l'État équatorien ainsi que des compagnies pétrolières comme Texaco font intervenir le SIL International comme outil de médiation avec les communautés locales. Ces trois acteurs organisent le déplacement forcé des populations autochtones de certaines zones vers le "protectorat" de Tiweno afin de libérer les terres convoitées pour l'exploitation pétrolière[1].

Dans la coutume Huaorani, les mariages sont arrangés à des fins diplomatiques ou de pacification. Alicia Huaroni est ainsi mariée dès l'âge de 12 ans à un homme nommé Nanto[1].

Militantisme contre l'exploitation pétrolière

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Sa trajectoire militante débute dans les années 2000 au sein d'organisations féminines. Elle améliore alors sa maîtrise de l'espagnol et se rend à plusieurs reprises à Quito pour faire connaître les effets pervers de l'exploitation pétrolière en Amazonie: déforestation, destruction de lieux sacrés et de sépultures. Tandis que certains dirigeants masculins de la nation Huaorani acceptaient de signer des accords avec des entreprises pétrolières ou devenaient des salariés de ces dernières (à l'instar du père d'Alicia Cahuiya), l'Amwae (Association des femmes Huaoranis de l'Amazonie équatorienne) offre aux femmes Huaorani un espace pour renforcer leur implication politique et leur autonomie économique[1].

Le 4 octobre 2013, Alicia Cahuiya prend la parole devant l'Assemblée nationale à Quito:

« Sept entreprise pétrolières opèrent sur le territoire Huaorani, qui s'étend sur quatre provinces. Quels bénéfices en avons-nous retiré ? Nous sommes frappés encore plus qu'avant par la pauvreté ! (...) Nous, les peuples autochtones de la forêt, nous ne sommes pas le problème. Nous demandons le respect de notre territoire. (...) Ce territoire, les gouvernements successifs ne font que le diviser : zone intangible, parc Yasuní. Quel territoire nous reste-t-il à administrer, nous les Haorani ?[1] »

— Alicia Cahuiya

Références

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