Ali Haroun

avocat algérien

Ali Haroun de son nom complet Mohamed Ali Haroun[1](en arabe : علي هارون), né en 1927 à Bir Mourad Raïs, est un ancien militant nationaliste du FLN, homme politique et avocat algérien.

Ali Haroun
Illustration.
Ali Haroun en 2013.
Fonctions
Membre du Haut Comité d'État de la République algérienne démocratique et populaire

(2 ans et 16 jours)
Président Mohamed Boudiaf
Ali Kafi
Ministre des Droits de l'homme[N 1]

(1 an, 1 mois et 1 jour)
Président Chadli Bendjedid
Mohamed Boudiaf
Chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali
Gouvernement Ghozali I et II
Chef de la fédération de France du FLN

(4 ans et 1 mois)
Biographie
Nom de naissance Mohamed Ali Haroun
Date de naissance (97 ans)
Lieu de naissance Bir Mourad Raïs (Algérie)
Nationalité Algérienne
Parti politique Indépendant
Diplômé de Panthéon-Sorbonne
Profession Avocat
Religion Islam

Ali Haroun
Naissance (97 ans)
Bir Mourad Raïs
Allégeance FLN
Années de service 19541962
Commandement Fédération de France du FLN
Conflits Guerre d'Algérie

Biographie

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Après des études primaires et secondaires à Alger, Ali Haroun poursuit ses études supérieures en France, il obtient la licence en droit de Panthéon-Sorbonne, il passe le Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA) et ensuite le Doctorat d’État[2].

Engagement dans la Guerre d'Algérie

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Il rejoint le FLN dès le début de l'insurrection de novembre 1954, il est chargé par Mohamed Boudiaf d'épauler Abane Ramdane pour lancer le journal Résistance Algérienne[3], qui deviendra par la suite El Moudjahid[2]. Il s'est rendu en France à la fin de 1957 et en , il est nommé par le FLN, responsable politique de la Fédération de France du FLN[2] et pour l'organisation de la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès des travailleurs algériens et il mènera le combat sans se faire arrêter jusqu'à la fin de la guerre[4].

Dans l'Algérie indépendante

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À la veille de l'indépendance, il devient membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA)[2] de 1960 à 1962, ensuite élu député d'Alger à l'assemblée constituante[2] de 1962 à 1963, il était parmi les 21 qui ont appelé à ne pas voter pour Ben Bella et sa constitution, sa prise de position l'a poussé à se retirer de la politique. En 1963 il reprit son métier d'avocat[2] à la cour d'Alger et à la cour suprême, il plaide dans plusieurs procès politiques dans les années 1960-1970.

Ministre des Droits de l'homme

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Après l'instauration du pluralisme en 1989, Ali Haroun, participe à la création de La ligue algérienne des droits de l'homme (LADH). La LADH, proche du pouvoir, est initiée en 1987 par le général Larbi Belkheir pour contrer la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), indépendante et non politique, dirigée à l'époque par Me Ali Yahia Abdennour[5]. Le , il est appelé par le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali au poste de ministre délégué aux Droits de l'homme[1].

Crise politique de juin 1991

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Lors des évènements de , plusieurs milliers d'islamistes du parti Front islamique du salut sont arrêtés par les forces de l'ordre et internés pour une durée allant de quelques semaines à quatre mois. Ali Haroun, soucieux de sa crédibilité et de sa mission de ministre délégué aux droits de l'homme, assure que « les prisonniers sont déférés à la justice, conformément au code de procédure pénale ». La difficulté pour lui est d'amener l'opinion internationale à croire que le régime algérien agit dans le respect des lois. Le journaliste du quotidien Le Monde[6], Georges Marion, relate qu'Ali Haroun aurait affirmé lors d'une conférence de presse que les « 1 300 personnes interpellées[7],[8]sont gardées dans les prisons de cinq régions militaires. »[9],[8]

Interruption du processus électoral et l'appel à Mohamed Boudiaf

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Au lendemain de la victoire électorale du premier tour des législatives de 1991 par les islamistes du Front islamique du salut (FIS) avec 188 sièges, les généraux « janviéristes » de l'armée algérienne (ANP) décident, le d’interrompre le processus électoral. Ali Haroun, favorable à cette décision, est chargé par les « janviéristes » de rédiger avec Mohammed Touati la lettre de démission du président Chadli Bendjedid.

Appel à Mohamed Boudiaf

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Après la démission de Chadli Bendjedid, Ali Haroun, un des cinq membres du Haut Comité d'État (HCE)[2], est chargé pour la deuxième fois par les « janviéristes » de contacter Mohamed Boudiaf[5], figure historique de la guerre d'indépendance, exilé au Maroc, afin qu'il accepte la proposition des « janviéristes » de prendre la tête du HCE pour diriger le pays. Mohamed Boudiaf sera assassiné six mois après son investiture.

À propos de l'assassinat de Mohamed Boudiaf, Ali Haroun déclare au quotidien Le Soir d'Algérie[10] :

« Je me sens en quelque sorte responsable de sa mort en ce sens qu’il m’avait reçu pour discuter de l'éventualité de son retour... Pendant des jours, je perdais le sommeil me posant la question sans cesse si j’avais bien fait d’aller le voir à Kénitra. »

Engagement dans le parti: ANR

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En 1995, il est l'un des cofondateurs de l'Alliance nationale républicaine (ANR), un parti qui milite pour la démocratie et la laïcité.

Ouvrages

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  • La 7e Wilaya. La guerre du FLN en France (1954-1962), Seuil, Paris, 1986.
  • L'été de la discorde, Algérie, Casbah Éditions, Alger, 2000.
  • L'éclaircie, Casbah Éditions, Alger, 2011.
  • Le rempart - La suspension des élections législatives de face à la terreur djihadiste, Casbah Éditions. Alger, 2014.
  • Le Second Front - Écrits et documents de la Fédération de France du FLN 1954-1962, Casbah Éditions. Alger, 2021.

Notes et références

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  1. Ministre délégué aux droits de l'homme jusqu'au .

Références

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  1. a et b Décret présidentiel no 91-199 du 18 juin 1991. Journal officiel no 30, 30e année, du 18 juin 1991.
  2. a b c d e f et g « Ali Haroun - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  3. « Nuages sur la Révolution : Abane au cœur de la tempête | Info & Actualités depuis 2007 », sur www.tsa-algerie.com (consulté le )
  4. Benjamin Stora, Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, L'Harmattan, 1985, (ISBN 2-85802-543-3) édité erroné (BNF 36618638)
  5. a et b Mohamed Sifaoui : Histoire secrète de l'Algérie indépendante - L’État DRS, nouveau monde éditions, 2012, (ISBN 2-84736-642-3)
  6. Le Monde du 5 juillet 1991
  7. Ce chiffre est largement inférieur à la réalité d'après les sources d'Amnesty International
  8. a et b Luis Martínez, La guerre civile en Algérie, 1990-1998, Paris, Éditions Karthala, coll. « Recherches internationales », , 429 p. (ISBN 978-2-86537-832-6, présentation en ligne)
  9. Selon Amnesty International, les prisons étant insuffisantes pour emprisonner tout le monde, des camps furent créés, les détenus sont rassemblés dans les camps d'internement du Sud algérien
  10. « Le plus grand mal de l'Algérie réside dans ses dirigeants », interview avec Ali Haroun, réalisé, le 29 janvier 2014 par Le Soir d'Algérie.

Liens externes

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