Alfred Gervais

amiral et diplomate français

Alfred Gervais, né le à Provins et mort le à Nice, est un vice-amiral et diplomate français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

 Alfred Gervais
Alfred Gervais
Portrait dessiné par Marold d'après une photographie de Pirou (1891).

Nom de naissance Alfred Albert Gervais
Naissance
Provins
Décès (à 83 ans)
Nice
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme  Marine nationale
Grade Vice-amiral
Années de service 1852 – 1902
Commandement Division cuirassée du Nord
Chef d'état-major de la marine
Conflits Guerre de Crimée
Campagne de Cochinchine
Guerre de 1870
Distinctions Médaille militaire (1913)
Grand-croix de la Légion d'honneur (1901)
Autres fonctions Attaché naval à Londres de 1879 à 1880
Inspecteur général de la Marine[1] en 1896

Biographie

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Né à Provins en Seine-et-Marne, il est le fils du député Étienne Auguste Gervais et d'Émilie Zénaïde Simon[2].

Il entre dans la marine en 1852 et est élève de l'École navale en 1854. Enseigne de vaisseau le , il embarque sur la corvette Catinat, et se distingue en Cochinchine en , lors de l'attaque du fort de la pagode des Clochetons près de Saïgon.

Promoteur de l'alliance franco-russe

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Contre-amiral, il est célèbre, à la fin du XIXe siècle, pour avoir rendu visite avec son escadre à la flotte impériale russe, basée à Cronstadt dans le golfe de Finlande, près de Saint-Pétersbourg, du au . Cet événement était prévu pour marquer les esprits européens, dans le cadre de la toute prochaine alliance franco-russe. Il donne suite à de nombreuses festivités. Début juillet, la flotte part de Cherbourg et se dirige vers la Baltique recevant les témoignages les plus flatteurs en Norvège et en Suède. L'amiral Gervais est reçu ensuite, ainsi que son état-major, à un banquet officiel offert par le tsar Alexandre III, qui venait de visiter le Marengo, accompagné de l'ambassadeur de France M. de Laboulaye sur son yacht le Derjava. À Peterhof, l'empereur de Russie fait jouer la Marseillaise en l'honneur de la France, hymne jusqu'alors interdit en Russie, car considéré comme révolutionnaire. L'amiral se rend ensuite à Saint-Pétersbourg et à Moscou en visite officielle.

En retour, la flotte impériale russe de Méditerranée menée par l'amiral Avellan fait une visite officielle à Toulon en et à Paris. À Paris, du vendredi au samedi , le gouvernement français arrête un superbe et grandiose programme de réceptions et de fêtes, notamment un tir de feux d'artifice depuis la Tour Eiffel et un grand bal à l'opéra donné en l'honneur de la marine russe, etc.

Vice-amiral le , Gervais est le chef d'État-major général de la Marine et directeur du cabinet de l'amiral Henri Rieunier, ministre de la Marine, en 1893.

Commandant en chef de l'escadre de la Méditerranée

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En 1896, il est commandant en chef de l'escadre de la Méditerranée occidentale et du Levant, au port militaire de Toulon.

Diplomate, il est attaché à l'impératrice de Russie pendant la visite en France du tsar Nicolas II de Russie, à Paris, en .

 
Sépulture de l’amiral Alfred Gervais et du général Auguste-Jacques Gervais – Cimetière Montmartre

Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1860, il est élevé à la dignité de grand-croix de l'ordre le [3].

Il est le chef de la délégation française, à Londres, au couronnement du roi d'Angleterre, Édouard VII, le .

Il quitte le service actif en . Alfred Gervais meurt à Nice le (à 83 ans)[4]. Il repose au cimetière Montmartre.

Décorations

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Décorations françaises

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Décorations étrangères

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Postérité

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Plusieurs rues en France, en souvenir de ces épisodes, portent le nom de Cronstadt ou amiral Gervais. Une assiette en faïence de Sarreguemines U&C[5], série "Marine", lui est dédiée avec l'inscription « 1891. L'escadre française à Cronstadt », avec un dessin au centre représentant le cuirassé Marengo et un sous-marin français à deux mâts[6].

  1. sur Tradition Ecole Navale
  2. Acte de naissance no 180/1837 de la commune de Provins.
  3. « Alfred Albert Gervais », base Léonore, ministère français de la Culture.
  4. Acte de décès no 911/1921 de la commune de Nice.
  5. Utzschneider et compagnie.
  6. Notice no 05330008056, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Geneviève Salkin-Laparra, Marins et diplomates : les attachés navals, 1860-1914, SHM, Vincennes, 1990.
  • Charles de Freycinet, Souvenirs : 1878-1893, Paris, Delagrave, , 516 p. (BNF 41648284).
  • Le Journal illustré, années 1891-1892-1893.

Liens externes

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