Alexandroúpoli

établissement humain en Grèce

Alexandroúpoli (en grec moderne Αλεξανδρούπολη), ou Alexandroúpolis (en katharévousa Ἀλεξανδρούπολις) est une ville portuaire du nord-est de la Grèce, sur la mer de Thrace, dans la périphérie de Macédoine-Orientale-et-Thrace. Elle est le chef-lieu du district régional d’Évros et compte 59 476 habitants selon le recensement de 2021[1].

Alexandroúpoli
(el) Αλεξανδρούπολη
Alexandroúpoli
Administration
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Macédoine-Orientale-et-Thrace
District régional Nome d'Évros
Code postal 681 00
Indicatif téléphonique 25510
Immatriculation EB
Démographie
Population 59 476 hab. (2021)
Densité 93 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 51′ 00″ nord, 25° 52′ 00″ est
Altitude 11 m
Superficie 64 220 ha = 642,2 km2
Localisation
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Alexandroúpoli
Géolocalisation sur la carte : Macédoine-Orientale-et-Thrace
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Alexandroúpoli

Alexandroúpoli possède un aéroport (code AITA : AXD), ainsi qu’une liaison maritime avec l’île de Samothrace.

La ville est le siège de la Métropole d'Alexandroupolis, Trajanoupolis et Samothrace, évêché du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

Grâce à son port, choisi par les américains comme hub pour l'importation de matériel militaire pour l'OTAN et la guerre russo-ukrainienne de 2022, Alexandroúpoli connaît une nouvelle croissance à partir de 2019[2].

Étymologie

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En dépit de ce qu’affirment de nombreuses sources secondaires, Alexandroúpoli n’est pas une fondation d’Alexandre le Grand et ne doit pas être confondue avec Alexandrópolis Maedica, dont l’emplacement exact nous est inconnu, et que le conquérant macédonien fonda en référence à Philippópolis, ville honorant son père (aujourd’hui Plovdiv en Bulgarie). Les ottomans ont appelé ce lieu Dedeağaç signifiant « arbre du sage »[3], nom qui perdura jusqu’en 1920, date à laquelle la ville est renommée par les autorités grecques, d’abord Néapoli[4], puis, en l’honneur du roi Alexandre Ier de Grèce, en Alexandroúpoli[5],[6].

Histoire

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Dans l’Antiquité s’élevait à cet endroit le petit port de Salê, desservant la proche cité de Doriskos et commerçant avec le peuple thrace des Corpillices membre du royaume des Odryses ; à l’époque romaine, le port dessert une cité de la Via Egnatia, nommée Traïanoúpoli en l’honneur de Trajan, et encore mentionnée à l’époque byzantine. Toute trace de Salê disparaît des chroniques au Ve siècle[7].

La ville réapparaît à l’époque ottomane au XVe siècle sous le nom turc de Dedeağaç et reste ottomane jusqu’en 1912 à l’issue de la Première Guerre balkanique. Elle est bulgare de 1912 à 1919, lorsqu’elle devient grecque par le traité de Neuilly. Elle était alors peuplée de Grecs, de Turcs, de Bulgares, de Pomaques, de Romaniotes et d’Avdétis ; les musulmans y étaient majoritaires. Lors des échanges de populations rendus obligatoires en 1923 par le traité de Lausanne, ces musulmans (Turcs, Pomaques et Avdétis) ont dû partir pour la Turquie et ont été remplacés par des Grecs micrasiates et pontiques chassés de ce pays, qui sont depuis lors, majoritaires dans la ville. Il reste néanmoins quelques villages pomaques dans l’arrière-pays[8].

Développement des activités portuaires et militaires à partir de 2019

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Geoffrey R. Pyatt (en), ambassadeur des Etats-Unis en Grèce de 2016 à 2022, soutient la restauration de l'activité portuaire de Alexandroúpoli afin d'importer en Europe de l'Est du matériel militaire de l'OTAN sans avoir à traverser le Bosphore contrôlé par les turcs[2].

Il renouvelle l'accord de collaboration militaire entre la Grèce et les Etats-Unis. En 2019, il fait rétablir l'accès au port qui était bloqué par l'« Olga », un bateau échoué. Il arrive à faire annuler un appel d'offres qui visait à transférer le contrôle du port à un opérateur privé, possiblement russe ou chinois.

Il fait transformer le port d'Alexandroúpoli en base navale américaine, ce qui provoque l'agacement de Recep Tayyip Erdoğan[2],[9]. Un terminal flottant permettant l'importation de GNL est en cours d'installation en 2023. L'Union européenne participe au programme de rénovation du port à hauteur de 35 millions d'euros[2].

Notes et références

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  1. (el) ELSTAT, « Αποτελέσματα Απογραφής Πληθυσμού - Κατοικιών 2021 | Μόνιμος Πληθυσμός όνιμος Πληθυσμός κατά οικισμό » [« Résultats du recensement de la population et de l'habitat 2021 | Population permanente par localité »] [xls], sur www.statistics.gr,‎ (consulté le ).
  2. a b c et d Basile Dekonink, « Le port d'Alexandroupoli, nouvelle plaque tournante en Europe », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  3. En turc, dede veut dire « sage musulman » et ağaç veut dire « arbre ».
  4. « Dedeagac, Neapoli, Alexandroupoli (the topic of the city's naming) », sur www.ordteo.gr (consulté le )
  5. (el) « Alexandroupoli - Thrace » (consulté le )
  6. (el) Σαράντος Ι. Καργάκος, Αλεξανδρούπολη : Μια νέα πόλη με παλιά ιστορία, Ahènes, auto-édition,‎ (OCLC 47927958), p. 325-331.
  7. Les données historiques proviennent de Hans Erich Stier (dir.), (de) Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, Braunschweig 1975, (ISBN 3-14-100919-8), pp. 19, 39, 147, 153.
  8. Xavier Bougarel (dir.) et Nathalie Clayer (dir.), Le nouvel islam balkanique : Les musulmans, acteurs du post-communisme, 1990-2000, Maisonneuve et Larose, Paris 2001, 509 p.
  9. Niki Kitsantonis et Anatoly Kurmanaev, « Sleepy Greek Port Becomes U.S. Arms Hub, as Ukraine War Reshapes Region », New York Times,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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https://www.alexpolisonline.com/2022/07/2021.html