Alexandre Feltz est médecin généraliste et adjoint au maire de la ville de Strasbourg, chargé de la santé, né le à Metz.

Alexandre Feltz
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Alexandre Feltz en 2019.
Naissance (61 ans)
Metz
Nationalité Française
Profession
Activité principale
Homme politique, médecin
Autres activités
Adjoint au maire de Strasbourg chargé de la santé, depuis 2014. Précurseur du Sport Santé sur Ordonnance.

Dans son parcours de médecin, il a milité pour réduire les inégalités d'accès à la santé et œuvré à la prise en charge de personnes socialement fragilisées. Sur le plan politique, il a intégré le conseil municipal de Strasbourg en 2008, en tant que représentant de la société civile. Depuis 2014, il est adjoint chargé de la santé et notamment concepteur du dispositif de sport santé sur ordonnance[1],[2], repris dans de nombreuses villes en France et en Belgique et au Canada. En 2019, il adhère au parti politique Place Publique.

Biographie

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Alexandre Feltz est né le à Metz (Moselle), de parents d'origine mosellane. En 1917, son grand-père maternel est venu d'Algérie, sans jamais y retourner. Il a servi comme tirailleur algérien pour renforcer l'Armée française, lors de la Première Guerre mondiale[3].

Un de ses ancêtres du côté paternel fut médecin à Lorquin, où une rue porte son nom. Une branche de la famille a été viticultrice à Gueberschwihr (Haut-Rhin) ; domaine exploité depuis 1934 par la famille Schueller.

Il est le frère de l’acteur Christophe Feltz, directeur du Théâtre Lumière à Strasbourg.

Alexandre Feltz a grandi à Souffelweyersheim, où il a pratiqué le basket, comme joueur du club local, le BCS, où il exerça en parallèle comme entraîneur et arbitre.

Scolarité, vie professionnelle et militante

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Alexandre Feltz est titulaire d'un doctorat en médecine. De 1986 à 1987, lors de son externat, il a été stagiaire au service de consultations psychothérapiques du professeur Lucien Israël. Il est établi comme médecin généraliste à Strasbourg[3] depuis 1993. Il a progressivement adopté le vélo comme mode de déplacement quotidien, jusqu'à renoncer à sa voiture[3].

Activités et engagements professionnels

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Titulaire du certificat universitaire sur le VIH en 1994, Alexandre Feltz est médecin expert pour AIDES et salarié au centre de dépistage du Sida des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.[4] Il est aussi membre de la coordination nationale des réseaux VIH-Sida (de 1995 à 1998). Localement, depuis 1995, il est membre fondateur et ancien président du réseau de santé concernant le VIH, l'Hépatite C, les addictions, Action Sida-Ville[5]. De 1996 à 1998, il est médecin coordinateur du dispositif Appartement-thérapeutique (ACT)[6], pour les personnes atteintes du sida. De 1998 à 2003, il est membre d'une EMIPS (équipe mobile d'information et de prévention du sida), consistant à être présent sur les lieux de pratiques sexuelles à risque, pour un dialogue de prévention de proximité.

De 1995 à 2007, il est médecin ressource pour la mise en place de citoyens-relais autour du sida et des addictions dans le quartier de Koenigshoffen, par la technique du théâtre forum.

Formé en addictologie, il est le premier médecin généraliste à expérimenter, en 1999, une microstructure permettant de réunir, au sein même de son cabinet, l'intervention coordonnée entre un médecin addictologue, un psychologue et un travailleur social, voire un psychiatre.

Il est médecin bénévole à Médecins du Monde (mission France) pour les soins aux patients exclus des systèmes de soins. Dans le cadre de la mission sida-toxicomanie de Médecins du Monde[7], il contribue, en 1993, à la mise en place d'un programme d'échange de seringues[8].

De 1993 à 1997, il est médecin consultant à la DDASS du Bas-Rhin auprès de jeunes en difficulté, en formation, en exclusion, auprès de jeunes travailleurs, avec une expérience d'insertion par le théâtre avec Armand Gatti. Il a aussi été, durant une dizaine d'années, médecin agréé pour l'accès à des titres de séjour « des personnes étrangères-malades ».

Alexandre Feltz est directeur des micro-structures d'Alsace de 2004 à 2007. Depuis 2003, les microstructures d'Alsace sont fédérées en réseau, RMS (réseau des microstructures), sous l'égide de l'association Ithaque[9], centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).

En 2012, il conçoit le dispositif « sport santé sur ordonnance ». Depuis cette date, il prescrit à ses patients, malades chroniques ou fragilisés, des ordonnances de sport-santé, à l'instar de tous les médecins généralistes de Strasbourg[3] ,[10].

Depuis 2004, il participe à un groupe d’analyse de pratique entre pairs[11], médecins généralistes.

Enseignement

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Maître de stage des universités, Alexandre Feltz accueille et forme des étudiants en médecine générale. Il est aussi chargé d'enseignement à la faculté de médecine de Strasbourg[12].

Il a été président du collège régional des généralistes enseignants d'Alsace[13], de 2014 à 2017.

Entre 1995 et 2007, il est intervenu dans la formation de professionnels : médecins, infirmiers, pharmaciens, policiers municipaux et ruraux, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, médiateurs sociaux, assistantes maternelles, bénévoles de la Croix Rouge, d'AIDES, écoutants de Sida info service, hépatite info service[14], drogue info service[15], auprès de parents de collégiens et lycéens...sur les questions de santé, notamment relatives au Sida et aux addictions.

Engagement syndical

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Alexandre Feltz est adhérent du premier syndicat français des médecins généralistes (MG France) et président de la section MG France d'Alsace, depuis 2006. Il est chargé de mission nationale à MG France, pour le sport-santé et les inégalités sociales de santé. Il fut élu à l'union régionale des médecins libéraux d'Alsace, de 2006 à 2015 (désormais URPSML : union régionale des professionnels de santé- médecins libéraux Grand Est)[16].

Engagement et vie politique

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Alexandre Feltz s'est lancé en politique en 2008, répondant à l'appel de Roland Ries[3], invitant des personnes issues de la société civile à rejoindre la liste parti socialiste qu'il menait.

Premier mandat de mars 2008 à mars 2014

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Représentant de la société civile, il siège au conseil municipal de Strasbourg, au sein du groupe des élus socialistes et républicains (réunion de membres du parti socialiste et de personnes non encartées, représentants de la société civile) et comme vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg (devenue Eurométropole de Strasbourg, le ). Il est nommé conseiller municipal délégué à la santé de la Ville de Strasbourg en 2010.

Deuxième mandat de mars 2014 à juin 2020

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Depuis 2014, Alexandre Feltz est adjoint au maire de Strasbourg chargé de la santé publique et environnementale, de même que conseiller de l'Eurométropole de Strasbourg[17].

En 2017, la majorité en place au conseil municipal (PS, société civile et EELV) éclate, lorsqu'une partie des élus, jusque-là adhérents au Parti socialiste ou représentants de la société civile, adhère à La République en marche[18]. Alexandre Feltz, toujours société civile, intègre pour quelques mois le groupe la Coopérative[19].

Il adhère à Place Publique, début 2019[3].

Fin , il rejoint le mouvement pour une liste « Strasbourg écolo et citoyenne », en vue des élections municipales 2020[20].

Troisième mandat de juillet 2020 à ce jour

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Alexandre Feltz est désigné adjoint à la santé par la nouvelle maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian.

Principales actions et réalisations politiques

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À partir de 2010, il promeut la création de Maisons urbaines de santé, dans des quartiers populaires : Neuhof, Cité de l'Ill, Hautepierre et Port du Rhin[21],[22].

En 2011, il met en place la Maison des adolescents de Strasbourg[23],[22], sous forme de Groupement d'intérêt public, et en devient le Président.

En 2012, il est l'initiateur du « sport santé sur ordonnance », permettant à des personnes atteintes de maladies chroniques ou à des personnes âgées fragilisées de pratiquer une activité physique adaptée à leur état de santé. Grâce à l’ordonnance, établie par leur médecin traitant, les patients peuvent rencontrer un intervenant spécialisé en activités physique, qui évalue leurs capacités physiques et leurs goûts. Un programme d'activités physique est alors mis en pied. La première année est gratuite. Les deux années suivantes sont payantes, selon un tarif solidaire et proportionnel aux revenus[3].

Il a inspiré et soutenu nombre de villes françaises dans la mise en place de dispositifs de sport-santé. Depuis 2015, il coordonne le groupe de travail national des Villes sport-santé[24] du réseau français des villes-santé[25] de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Depuis 2015, il organise à Strasbourg les Assises Européennes du Sport santé sur ordonnance[26].

L'expérience de Strasbourg a soutenu l'amendement, déposé par Valérie Fourneyron, ancienne ministre des Sports sous François Hollande, dans la Loi de modernisation du système de santé de Marisol Touraine. L'expérience de Sport santé de Strasbourg est citée en exemple dans l'exposé sommaire de l'article 35[27] de cette Loi, adoptée le et instaurant le Sport-santé sur Ordonnance. La prescription de sport santé est désormais possible dans toute la France[28].

Alexandre Feltz est également expert auprès de l'HAS (Haute autorité de santé), pour la réalisation d'un guide sur la prescription médicale d'activité physique et sportive pour la santé[29], paru en [30].

Le modèle strasbourgeois connaît une notoriété au-delà des frontières hexagonales, notamment en Belgique[31],[32].

En , il réalise des parcours santé-urbain de plusieurs kilomètres dans Strasbourg, jalonnés d’agrès en accès libre, dénommés Vitaboucle[33]

En 2015, il crée le réseau municipal PRECOSS[34], destiné à prendre en charge les enfants de 3 à 18 ans, par une équipe pluridisciplinaire : infirmier, nutritionniste, éducateur sportif et psychologue. Plus de 500 familles ont été accompagnées par ce dispositif. Près de 80% des enfants ont vu leur poids stabilisé ou infléchi, en référence aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2011[35].

En 2016, il défend la réalisation de l'une des deux salles de consommation à moindre risque[36], avec celle Paris[37],[38]. En , dix lits-halte-santé[39] complèteront l'accueil d'usagers de drogues à la rue.

En 2018, il obtient du conseil municipal qu’il instaure l'interdiction de fumer dans les parcs publics, « les parcs sans tabac »[40],[41],[42].

En , en tant que président du conseil local de santé mentale[43] de l'Eurométropole de Strasbourg, il soutient politiquement la mise en place d'un dispositif d'hébergement thérapeutique[44] pour des personnes à la rue, présentant une pathologie psychiatrique, associée à des problèmes d'addiction : « un chez soi d'abord »[45]. Plusieurs villes françaises ont déjà mis en œuvre ce dispositif, d'inspiration canadienne[46].

Publications

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  • Sport Santé sur ordonnance : Manifeste pour le mouvement[47],[48], préface de Michel Cymes, Équateur, 2020, 171 pages.

Notes et références

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  1. Christelle Marsault, « Le sport-santé, un objet médical, social ou sportif ? Le dispositif strasbourgeois « sport-santé sur ordonnance » comme objet politique transversal », Sciences sociales et sport, vol. 10, no 1,‎ , p. 21 (ISSN 1967-7359 et 2264-5748, DOI 10.3917/rsss.010.0021, lire en ligne, consulté le )
  2. « Sport-Santé sur ordonnance ». Évaluation du dispositif strasbourgeois », sur sciencedirect.com, .
  3. a b c d e f et g Pascale Santi, « Alexandre Feltz, pionnier du sport sur ordonnance », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. « Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) | Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg », sur www.chru-strasbourg.fr (consulté le ).
  5. Gwenola Le Naour, « La municipalisation du problème sida-toxicomanie », dans Drogues, sida et action publique, Presses universitaires de Rennes (ISBN 978-2-7535-1254-2, lire en ligne), p. 137–150
  6. « Appartement de coordination thérapeutique (ACT) : Tous les établissements de type Appartement de coordination thérapeutique (ACT) », sur annuaire.action-sociale.org (consulté le ).
  7. « Mission sida-toxicomanie de Médecins du Monde » (consulté le ).
  8. « Programme d'échanges de seringues » (consulté le ).
  9. « Association Ithaque - Ithaque », sur www.ithaque-asso.fr (consulté le ).
  10. « Sport santé sur ordonnance : Strasbourg à la tête d’un réseau national pour faire bouger sa santé », Quotidien du médecin,‎ (lire en ligne).
  11. « groupe d'analyse de pratiques entre pairs ».
  12. « Liste des 64 postes auprès des praticiens agréés mis au choix » , site officiel de l’Université de Strasbourg, consulté le 19 juin 2020?
  13. « CRGE Alsace », sur CRGE Alsace (consulté le ).
  14. « hépatite info-service » (consulté le ).
  15. « drogues info-service » (consulté le ).
  16. « Union régionale des professionnels de santé-médecins libéraux Grand Est » (consulté le ).
  17. Biographie d’Alexandre Feltz, site officiel de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, consulté le 19 juin 2020.
  18. Bruno Poussard, « Strasbourg : Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le conseil municipal, ce serait pas un peu Dallas ? », 20 Minutes, 3 juillet 2017
  19. « la coopérative-génération.s » (consulté le ).
  20. « campagne municipale 2020 », sur c.dna.fr (consulté le ).
  21. Rédaction du Bondy Blog, « Les Maisons urbaines de santé essaiment à Strasbourg », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  22. a et b « Alexandre Feltz », Revue du Haut Conseil de la santé publique, .
  23. « Bienvenue », sur Maison des adolescents (consulté le ).
  24. « réseau national des villes sport-santé de l'OMS » (consulté le ).
  25. « réseau français des villes-santé de l'OMS ».
  26. « Assises Européennes du Sport-santé sur ordonnance »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  27. « Sport-santé sur ordonnance - amendement Fourneyron ».
  28. « le sport-santé se généralise » (consulté le ).
  29. « Guide HAS prescription sport santé ».
  30. « Alexandre Feltz », sur www.hcsp.fr (consulté le ).
  31. « Alexandre Feltz en Belgique », sur exerciseismedicine.be, Exercise is Medicine, (consulté le ).
  32. « L’activité physique est-elle un formidable médicament ? », Énéo, (consulté le ).
  33. « Vitaboucle Strasbourg » (consulté le ).
  34. « Prise en charge coordonnée des enfants obèses et en sur-poids de Strasbourg » (consulté le ).
  35. « recommandation HAS/obésité infantile » (consulté le ).
  36. « salle de consommation à moindre risques Strasbourg ».
  37. « salle de consommation à moindre risque - Paris » (consulté le ).
  38. François Béguin, « A Strasbourg, des usagers de drogues encore circonspects », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  39. « hébergement et salle de consommation à moindre risque » (consulté le ).
  40. « Alexandre Feltz : "Nous sommes à un tournant, où le tabac doit être dénormalisé" », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. Aline Nippert, « La ville de Strasbourg interdit le tabac dans les parcs et jardins publics », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  42. AFP, « Strasbourg, ville pionnière, fait la chasse au tabac dans les parcs », L’Express,‎ (lire en ligne).
  43. « Conseil local de santé mentale ».
  44. « appartement thérapeutique », sur grand-est.ars.sante.fr.
  45. « Un Chez-soi d'abord arrive à Strasbourg », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne)
  46. « Un chez-soi d'abord - une idée canadienne ».
  47. « Un plaidoyer pour bouger plus », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  48. Soline Roy, « Des ordonnances pour lutter contre l’inactivité physique », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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