Alejo Carpentier

écrivain, romancier, essayiste, musicologue franco-cubain

Alejo Carpentier y Valmont, né le à Lausanne[1] et mort le dans le 7e arrondissement de Paris[2],[3], est un écrivain cubain et français, romancier, essayiste, musicologue, qui a profondément influencé la littérature latino-américaine durant son essor.

Alejo Carpentier
Description de l'image Alejocarpentier.jpg.
Nom de naissance Alejo Carpentier y Valmont
Naissance
Lausanne, Drapeau de la Suisse Suisse
Décès (à 75 ans)
Paris 7e (France)
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture espagnol
Genres

Œuvres principales

Biographie

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Alejo Carpentier est le fils de Georges Julien Álvarez Carpentier, architecte français et de « Lina » Catherine Valmont Blagoobrasoff, professeur de langues russe. Il naît à Lausanne[4] mais passe l'essentiel de son enfance à Cuba. Il a 12 ans quand sa famille s'installe à Paris. C'est là qu'il commence à étudier la musicologie. Quand il retourne à Cuba, le jeune homme commence des études d'architecture, qu'il ne terminera pas. Il se consacre au journalisme, mais son engagement à gauche lui vaut un séjour en prison (1928), sous la présidence de Gerardo Machado, avant de l'obliger à s'exiler en France. Il y rencontre les surréalistes, dont André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Jacques Prévert, Robert Desnos et Antonin Artaud. Durant ce séjour, il fait plusieurs voyages en Espagne où il développe une fascination pour le baroque.

De retour à Cuba en 1939, il poursuit une carrière de journaliste et de chroniqueur de radio. Il assiste à une cérémonie de santería et s'intéresse à la culture afro-cubaine. En 1943, il est marqué par un séjour à Haïti, durant lequel il visite la forteresse de la citadelle La Ferriere et le palais Sans Souci de Henri Christophe. En 1945 il s'installe à Caracas (Venezuela) où il vivra jusqu'en 1959. Après le triomphe de la révolution cubaine, il revient à La Havane. En 1966 il devient conseiller à l'ambassade de Cuba en France où il résidera jusqu'à sa mort. Il compose plusieurs musiques de films pour la Cuba Sono Film, compagnie liée au Parti communiste de Cuba[5].

Alejo Carpentier est célèbre pour son style baroque et sa théorie du real maravilloso. Ses œuvres les plus connues en France comprennent Le Siècle des Lumières (1962), La Guerre du Temps (1967), Concert baroque (1974). Son premier roman, Ékoué-Yamba-Ó (Ecue-yamba-o!, 1933), est d'inspiration afro-cubaine. Dans Le Royaume de ce monde (El reino de este mundo, 1949), son premier grand roman, il évoque le mouvement révolutionnaire haïtien. C'est aussi dans le prologue de ce roman qu'il décrit sa vision du real maravilloso ou « réel merveilleux », que les critiques identifieront au réalisme magique.

Son séjour au Venezuela de 1945 à 1959 lui inspire manifestement la description du pays sud-américain sans nom où se déroule l'essentiel de son roman Le Partage des eaux (Los pasos perdidos, 1953).

Son roman Le Recours de la méthode (El recurso del método), publié en 1974, est l'un des grands romans de la littérature latino-américaine à tracer le portrait-type du dictateur (en prenant ici pour modèle la figure de Machado) — en 1978, Miguel Littín l’adapte au cinéma sous le même titre, El recurso del método. Carpentier est précédé en cela par Miguel Ángel Asturias avec Monsieur le Président (El Señor Presidente, 1946) et Augusto Roa Bastos avec Moi, le Suprême (Yo el Supremo, 1974), puis suivi par Gabriel García Márquez avec L'Automne du patriarche (El Otoño del Patriarca, 1975) et Mario Vargas Llosa avec La Fête au Bouc (La Fiesta del chivo, 2000).

La fin de sa vie est marquée par une lutte contre le cancer, tandis qu'il termine son dernier roman.

Il meurt à Paris le à l'âge de 75 ans. Son corps est transféré à Cuba, où il est enterré dans le cimetière Colón de La Havane. Ses funérailles sont célébrées le 28 avril, en présence du président Fidel Castro.

Œuvres

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  • ¡Écue-Yamba-O! (1933)
    Publié en français sous le titre Ékoué-Yamba-Ó, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1988 ; réédition du roman suivi de Lettres des Antilles, Paris, Ypsilon éditeur, 2017
  • El reino de este mundo (1949)
    Publié en français sous le titre Le Royaume de ce monde, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1954 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 1248, 1980
  • Los pasos perdidos (1953)
    Publié en français sous le titre Le Partage des eaux, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1955 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 795, 1976
  • El acoso (1956)
    Publié en français sous le titre Chasse à l'homme, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « La Croix du Sud », 1958 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Étrangère », 1993 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 676, 2015
  • El siglo de las luces (1962)
    Publié en français sous le titre Le Siècle des Lumières, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « La Croix du Sud », 1962 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 981, 1977
  • Concierto barroco (1974)
    Publié en français sous le titre Concert baroque, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1976 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 1020, 1978
  • El recurso del método (1974)
    Publié en français sous le titre Le Recours de la méthode, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1975 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 567, 2008
  • La consagración de la primavera (1978)
    Publié en français sous le titre La Danse sacrale[6], traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1980 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3986, 2004 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 702, 2018
  • El arpa y la sombra (1979)
    Publié en français sous le titre La Harpe et l'Ombre, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1979 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 1742, 1986

Recueils de nouvelles ou contes

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  • Guerra del tiempo (1958)
    Publié en français sous le titre Guerre du temps, traduit par René-L.-F. Durand, Paris, Gallimard, coll. « La Croix du Sud », 1967 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 2032, 1989
  • Cuentos (1976)
  • La música en Cuba (1946)
    Publié en français sous le titre La Musique à Cuba, Paris, Gallimard, Hors-série Connaissances, 1985
  • Tristán e Isolda en tierra firme (1949)
  • Tientos y diferencias (1964)
  • Literatura y conciencia en América Latina (1969)
  • La ciudad de las columnas (1970)
  • América Latina en su música (1975)
  • Letra y solfa (1975)
  • Razón de ser (1976)
  • Afirmación literaria americanista (1979)
  • Bajo el signo de Cibeles. Crónicas sobre España y los españoles (1979)
  • El adjetivo y sus arrugas (1980)
  • El músico que llevo dentro (1980)
  • La novela latinoamericana en vísperas de un nuevo siglo y otros ensayos (1981)
  • Conferencias (1987)

Anthologies publiées directement en français

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  • Chroniques, anthologie d'articles, Paris, Gallimard, coll. « Idées » no 492, 1984
  • Essais littéraires, anthologie, Paris, Gallimard, coll. « Arcades » no 72, 2003

Livret d'opéra

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  • Manita en el suelo, musique d'Alejandro García Caturla.

Adaptations

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Au cinéma

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À la télévision

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Notes et références

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  1. Jacques Lanctôt, « Alejo Carpentier, l’écrivain baroque », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  2. Archives en ligne de Paris, 7e arrondissement de Paris, année 1980, acte de décès no 410, cote 7D 288, vue 6/31
  3. La Harpe et l'Ombre, Alejo Carpentier, édition Folio, p. 5 (ISBN 2-07-037742-3).
  4. Éric Bonnargent, Atopia, petit observatoire de littérature décalée, Le Vampire actif, (ISBN 978-2-917094-12-9, lire en ligne)
  5. Cf. La classe ouvrière, c'est pas du cinéma, Éditions Syllepse, 2013, p. 78.
  6. Rafael Lucas, Alejo Carpentier : « La Sacralisation de la marge », dans la revue Archipélies no 1, 2010, p. 103-115.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Renaud Malavialle, "Le sujet politique dans El Siglo de las Luces (1962) d'Alejo Carpentier", Raison-publique.fr, Université du Maine, Le Mans, décembre 2012.
  • (es) Pablo Montoya Campuzano, La musica en la obra de Alejo Carpentier, La Carreta editores, Medellin, 2013, 286 p. (ISBN 978-958-8427-77-5) (texte remanié d'une thèse)
  • Fabrice Parisot (dir.), Alejo Carpentier à l'aube du XXIe siècle, L'Harmattan, Paris, 2012, 212 p. (ISBN 978-2-296-55897-7)
  • Patricia Pérez Pérez, L'Image controversée de l'Europe dans deux discours littéraires d'Alejo Carpentier, université de Nantes, 2012, 567 p.
  • Carmen Vásquez et Kevin Perromat (dir.), Hommage à Alejo Carpentier (1904-1980) [actes d'un colloque organisé par le Centre d'études hispaniques d'Amiens (CEHA), le 4 et à l'UFR de Langues et cultures étrangères de l'université de Picardie Jules Verne], Indigo et Côté femmes, Paris, 2012, 360 p. (ISBN 2-35260-083-9)
  • Anke Birkenmaier, Alejo Carpentier y la cultura del surrealismo en America Latina, Madrid:Iberoamericana, 2006.
  • Alejo Carpentier, Confesiones sencillas de un escritor barroco, La Habana, 1977.
  • Klaus Müller-Bergh, Alejo Carpentier : Autor y obra en su epoca, Fernando Garcia Cambeiro, Buenos-Aires, 1972.
  • Steve Wakefield, Carpentier's Baroque Fiction : returning Medusa's Gaze, Tamesis Woodbridge, 2004.

Filmographie

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  • Alejo Carpentier, interviewé par Joaquín Soler Serrano pour la Radiotelevisión Española (émission du ), Editrama, Barcelone, 2004, 1 h 33 min (DVD)
  • Alejo Carpentier (1904-1980), film documentaire réalisé par Emilio Pacull, Centre national de la cinématographie, Paris, 2006 (cop. 1997), 49 min (DVD)

Articles connexes

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Liens externes

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