Aldebert d'Uzès
Aldebert ou Adalbert d'Uzès et de Posquières est un prélat du XIIe siècle, trente-deuxième évêque connu de Nîmes, issu du lignage des seigneurs d'Uzès et de Posquières.
Évêque de Nîmes Diocèse de Nîmes | |
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- | |
Activité |
Évêque catholique (depuis le ) |
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Famille |
Famille d'Uzès (d) |
Père | |
Mère |
Marie d'Uzès (d) |
Fratrie |
Rostaing de Posquières (d) Bermond Ier d'Uzès Béatrice d'Uzès (d) Pierre d'Uzès (d) Faydide d'Uzès (d) Raymond d'Uzès Raymond d'Uzès |
Parentèle |
Guillaume II d'Uzès (neveu) |
Consécrateur |
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Biographie
modifierOrigines
modifierAldebert ou Adalbert (parfois Albert[1]) est le fils Raymond Décan de Posquières, 2e seigneur connu d'Uzès, et de Marie d'Uzès[2].
Il a pour frères et sœurs : Faydide/Faidide d’Uzès, épouse d'Alphonse Jourdain, (« Anfos »), comte de Toulouse ; Bermond Ier, qui succède à son père et continue la tige de cette maison ; Raymond, évêque d'Uzès (1150-1188) Pierre, évêque de Lodève (1154-1161) ; Raymond/Raimond, évêque de Viviers (v.1157-1160) ; Béatrice, héritière de la moitié de la seigneurie[2].
Il est mentionné dans l'épitaphe de leur père († ), aux côtés de ses deux autres frères évêques, Raymond d'Uzès et Raymond de Viviers, épitaphe qui date d'au moins de 1157 ou après, puisque Raymond de Viviers n'est évêque qu'à partir de ce moment[1].
Épiscopat
modifierÉlu à la mort de Guillaume Ier de Nîmes en 1141, il est sacré à Rome par Innocent II. Le pape lui octroie les monastères de Cendras et Saint-Sauveur de la fontaine de Nîmes.
Il est présent lors de la fondation de l'abbaye de Franquevaux (Gallia Christiana, t. VI, p. 192). Il en souscrit la donation à l'ordre cistercien.
Au service du comte de Toulouse
modifierEn raison des liens familiaux entre le lignage d'Uzès et celui des comtes de Toulouse, Adelbert et son frère Bermond appartiennent à l'entourage des comtes, successivement Alphonse Jourdain, son beau-frère, puis Raymond V, son neveu[3]. Tous deux sont membres du conseil comtal[3], même si la présence d'Adelbert est plus ponctuelle[4]. L'historien Laurent Macé (2000) considère qu'il exerce avec son frère une « influence capitale auprès de Raimond V »[3].
En 1149, il est en procès contre Jourdain de Montboissier, abbé de la Chaise-Dieu, frère de l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable[4]. Il gagne le procès, mais l'abbé de Cluny s'en plaint au pape[4].
Ses compétences en droit lui valent d'être désigné, aux côtés de Raymond des Arènes, par le pape Adrien IV pour rendre une sentence opposant l'abbé de Psalmodi à celui de Saint-Ruf[4]. Il est aussi membre, entre 1158-1159, d'un collège composé de quatre conseillers au service du comte de Toulouse pour rendre une sentence dans un conflit opposant l'évêque de Die au comte de Valentinois-Diois[4]. Il a un rôle important lors de la trêve de , entre le comte et Alphonse II, roi d’Aragon, et il est présent, en , lors du traité entre les deux princes[4].
Il s'allie en 1179 à Raymond V de Toulouse dans le cadre de la guerre qui l'oppose à Bernard Aton VI Trencavel.
Fin d'épiscopat et succession
modifierLe dernier document le mentionnant date de 1180. La liste épiscopale de Nîmes considère qu'il s'agit de la fin de son épiscopat. Toutefois, plusieurs auteurs placent la fin de l'épiscopat en 1182[5],[2],[4]. Son neveu, Guillaume, lui succède, vers 1183[6].
Sceau
modifierLes Archives nationales conservent une bulle de plomb de 1174 (base sigilla) appendue à un hommage fait à l'évêque par Bernard d'Anduze. La bulle représente une vierge devout, vue de face, et porte l'inscription MATER XPISTI (Mater Christi) et au revers quatre lignes : ADBT — NEMAV — SENSI — EPS (Aldebertus Nemausensis episcopus)[7].
Références
modifier- Robert Favreau, Jean Michaud et Bernadette Mora, Gard, Lozère, Vaucluse, Paris, CNRS Éditions, coll. « Corpus des inscriptions de la France médiévale » (no 12), (lire en ligne), p. 84.
- Elzière 1999, p. 419.
- Laurent Macé, Les comtes de Toulouse et leur entourage, XIIe – XIIIe siècles : rivalités, alliances et jeux de pouvoir, Toulouse, Privat, (réimpr. 2003), 445 p. (ISBN 2-7089-5600-0), p. 90-91.
- Laurent Macé, « Le prince et l’expert : les juristes à la cour rhodanienne du comte Raimond V de Toulouse (1149-1194) », Annales du Midi, nos 123-276, , p. 513-532.
- Charvet 1870, p. 54.
- Charvet 1870, p. 65.
- « Adalbert d'Uzès - Ssceau », sur Sigilla : base numérique des sceaux conservés en France (consulté en ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Isabelle Carbonnel-Dion, La famille d'Uzès. L'ascension d'un lignage du bas Languedoc du XIIe au XVe siècle, École nationale des Chartes, .
- Jean-Bernard Elzière, « Notes sur les coseigneurs de la cité d'Uzès au Moyen Âge », Congrès archéologiques de France, Derache (Paris) A. Hardel (Caen), , p. 413-438 (lire en ligne) (lire en ligne sur Gallica).
- Gratien Charvet, La première maison d'Uzès, Martin, (lire en ligne), p. 63-65.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la religion :
- (en) Charles Cawley, « Toulouse - Northern & Eastern. Chapter 4. Comtes d'Uzès, B. Seigneurs d'Uzès », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
- « Sceaux d'Adalbert », sur Sigilla : base numérique des sceaux conservés en France (consulté en ).