Alcool isopropylique

Alcool ramifié

L'alcool isopropylique (aussi connu sous le nom non conforme[1] d'isopropanol) est le nom commun du propan-2-ol, composé chimique incolore et inflammable dont la formule chimique est CH3CH(OH)-CH3. C'est l'un des deux isomères du propanol (l'autre étant le propan-1-ol). Il est aussi connu sous son nom abrégé IPA (acronyme de l'anglais IsoPropyl Alcohol).

Alcool isopropylique
Formule développée de l’alcool isopropyliqueReprésentation 3D de l'isopropanol
Formule topologique et représentation 3D de l'alcool isopropylique
Identification
Nom UICPA Propan-2-ol
Synonymes

Isopropanol (terminologie impropre[1])
2-Propanol
Alcool isopropylique
Diméthylcarbinol
Carbinol diméthylique
IPA

No CAS 67-63-0
No ECHA 100.000.601
No CE 200-661-7
DrugBank DB02325
PubChem 3776
FEMA 2929
Apparence liquide incolore[2].
Propriétés chimiques
Formule C3H8O  [Isomères]
Masse molaire[4] 60,095 ± 0,003 3 g/mol
C 59,96 %, H 13,42 %, O 26,62 %,
pKa 16,5 (hydrogène du groupe hydroxyle)
Moment dipolaire 1,69 D (gaz)[3]
Propriétés physiques
fusion −88,5 °C[3]
ébullition 82,5 °C[3]
Solubilité > 10 % dans alcool ;
10 % dans éther ;
10 % dans acétone ;
Sol dans le benzène[3]
Paramètre de solubilité δ 23,7 J1/2·cm-3/2 (25 °C)[5]
Miscibilité miscible avec l'eau et la plupart des solvants organiques[3]
Masse volumique 0,78505 [3]
d'auto-inflammation 456 °C[2] ;
399 °C[3]
Point d’éclair 11,7 °C (coupelle fermée)[2]

23,9 °C (coupelle ouverte) (alcool isopropylique à 91 %)[3]

Limites d’explosivité dans l’air inférieure : 2,5 % vol,
supérieure : 12,0 % vol[3]
Pression de vapeur saturante à 20 °C : 4,4 kPa[2]
Viscosité dynamique 4,564 6×10-3 Pa·s à °C
2,370 3×10-3 Pa·s à 20 °C
1,331 1×10-3 Pa·s à 40 °C[7]
Point critique 235,15 °C, 5,37 MPa, 0,222 l·mol-1[8]
Thermochimie
Cp
PCS −2 005 kJ·mol-1
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 10,17 ± 0,02 eV (gaz)[10]
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,3852 ;
1,3802 ;
1,37723 ;
1,3749 [3]
Précautions
SGH[13]
SGH02 : InflammableSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Danger
H225, H319 et H336
SIMDUT[14]
B2 : Liquide inflammableD2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
B2, D2B,
NFPA 704[3]
Transport
   1219   
Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[12]
Inhalation maux de tête, vertige, dépression mentale, nausée, vomissement, anesthésie et coma
Peau Possibilité d'irritation douloureuse et urticante faible risque de réactions cutanées allergiques rares cas de dermatite de contact allergique
Yeux irritation (sensation de brûlure, rougeurs, larmoiement, voire lésion cornéenne) Possibilité de lésion cornéenne transitoire.
Écotoxicologie
DL50 3 600 mg·kg-1 (souris, oral)
1 509 mg·kg-1 (souris, i.v.)
4 477 mg·kg-1 (souris, i.p.)[15]
CL50 16 000 ppm / 8 h (rat, inhalation)[15]
LogP 0,05[2]
Seuil de l’odorat bas : 1 ppm
haut : 610 ppm[16]
Données pharmacocinétiques
Demi-vie d’élim. 3 heures
Composés apparentés
Isomère(s) propan-1-ol

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Production et synthèse

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Il s'obtient à partir de la réduction de l'acétone par le tétrahydruroborate de sodium.

 

Un autre procédé de fabrication consiste en une hydratation indirecte du propylène par l'acide sulfurique à 70 %, suivie d'une hydrolyse qui conduit à l'alcool isopropylique.

La fabrication de l'alcool isopropylique via le procédé à l'acide fort est considéré cancérogène pour l'homme par le centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé[17].

 

Utilisations

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Solvant

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L'alcool isopropylique sert de décapant, dégraissant et dissolvant dans l'industrie.

Il est également employé comme additif de l'essence.

Usages désinfectants, médicaux et vétérinaires

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L'alcool isopropylique s'utilise comme biocide, notamment dans l'une des deux formulations des solutions hydroalcooliques recommandées par l’OMS (la première étant à base d'éthanol) à une concentration de 99,8 % et testée par des laboratoires de référence de l’OMS conformément aux normes EN (EN 1500).

Les garnitures de stérilisation contiennent typiquement une solution de 72 % d'alcool isopropylique dilué dans l'eau.

Il est employé comme désinfectant (pour surface inerte lisse préalablement nettoyée)[18] et comme antiseptique (sur tissu vivant).

L'alcool isopropylique est le composant principal des alcools à friction (qui contiennent aussi de l'eau, des colorants, parfums...) par exemple utilisés pour masser des muscles douloureux.

Conservateur

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Dans les laboratoires ou musées d'histoire naturelle, des organismes appartenant à diverses espèces sont conservées dans des bocaux emplis d'alcool dilué.

Physique, laboratoires

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L'alcool isopropylique est aussi utilisé dans les chambres à brouillard, ou chambre de Wilson, expérience révélant le passage de certaines particules comme les muons.

Il est enfin utilisé en biologie moléculaire afin de précipiter l'ADN lors de la préparation de celui-ci à partir d'extraits cellulaires.

Autres usages

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L'alcool isopropylique pur (à plus de 99 %) est utilisé en imprimerie offset. Il permet de réduire la tension superficielle de la solution de mouillage, tout en augmentant sa viscosité. Par souci pour l'environnement, les dosages diminuent, et il est remplacé par des additifs moins nocifs. Les États-Unis n'utilisent plus d'alcool en imprimerie depuis les années 1980.

L'alcool isopropylique est l'« essence » utilisée dans les lampes Berger.

L'alcool isopropylique est parfois bu par des alcooliques en manque, avec alors des symptômes d'ébriété[19] et des risques d'empoisonnement[20].

L'alcool isopropylique est utilisé en impression 3D FFF (par accrétion de couches de matière) pour le nettoyage du plateau d'accroche. De même, dans les imprimantes à résine liquide, il est utilisé pour le nettoyage des pièces avant le séchage aux UV. Si certains utilisent un bain à ultrasons pour obtenir un meilleur nettoyage des pièces, il est déconseillé d'utiliser de l'alcool isopropylique, ce dernier étant inflammable. En remplacement, il est possible d'utiliser de l'éther de dipropylène glycol monométhylique (DPM) ou de l'éther de tripropylène glycol monométhylique (TPM)[21],[22].

Précaution

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L'alcool isopropylique est inflammable et irritant. Il doit être maintenu loin de la chaleur et de toute flamme. Les symptômes de l'empoisonnement à l'alcool isopropylique se traduisent par des maux de tête, vertiges, dépression mentale, nausées, vomissements, narcolepsie et coma. Il est conseillé de l'utiliser dans des endroits bien aérés avec des gants protecteurs.

Notes et références

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  1. a et b « Alcohols Rule C-201.1 ». Nomenclature of Organic Chemistry (The IUPAC 'Blue Book'), Sections A, B, C, D, E, F, and H. Oxford: Pergamon Press. 1979. "Designations such as isopropanol, sec-butanol, and tert-butanol are incorrect because there are no hydrocarbons isopropane, sec-butane, and tert-butane to which the suffix "-ol" can be added; such names should be abandoned. Isopropyl alcohol, sec-butyl alcohol, and tert-butyl alcohol are, however, permissible (see Rule C-201.3) because the radicals isopropyl, sec-butyl, and tert-butyl do exist."
  2. a b c d et e ALCOOL ISOPROPYLIQUE, Fiches internationales de sécurité chimique
  3. a b c d e f g h i j et k « ISOPROPANOL », sur toxnet.nlm.nih.gov, Hazardous Substances Data Bank (consulté le )
  4. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  5. (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, England, John Wiley & Sons Ltd, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1)
  6. a b et c (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e éd., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50
  7. Lange's Handbook of Chemistry, 10th ed. pp 1669-1674
  8. (en) Claudio A. Faúndez et José O. Valderrama, « Activity Coefficient Models to Describe Vapor-Liquid Equilibrium in Ternary Hydro-Alcoholic Solutions », Chinese Journal of Chemical Engineering, vol. 17, no 2,‎ , p. 259-267 (DOI 10.1016/S1004-9541(08)60203-7)
  9. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Inorganic Compounds and Elements, vol. 1, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., , 384 p. (ISBN 0-88415-857-8)
  10. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1), p. 10-205
  11. « propane-2-ol », sur ESIS, consulté le 18 février 2009
  12. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme », sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
  13. Numéro index 603-117-00-0 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  14. « Alcool isopropylique » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  15. a et b (en) « Alcool isopropylique », sur ChemIDplus, consulté le 23 août 2009
  16. « Isopropyl alcohol », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le )
  17. « Agents Classés par les Monographies du CIRC, Volumes 1–136 », sur monographs.iarc.who.int (consulté le )
  18. « L_2021216FR.01006501.xml », sur eur-lex.europa.eu (consulté le )
  19. « Les intoxications », Le Médecin du Québec, vol. 56, no 3,‎ (lire en ligne [PDF]).
  20. Perron-Roach D. (1998), L’approche institutionnelle répond-t-elle aux besoins de sa clientèle ?, Reflets : Revue ontaroise d'intervention sociale et communautaire, 4 (2), 106-114.
  21. (en) Hironori Kondo, « How to Clean Resin 3D Prints – 3 Easy Steps », sur All3DP, (consulté le ).
  22. « Tripropylène glycol monométhyl éther TPM - CAS N° 25498-49-1 », sur arcane-direct.com (consulté le ).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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