Albert Skira
Albert Skira, né le à Genève et mort le à Dully, est un éditeur d'art suisse.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Ancien cimetière de Cologny (d) |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Rosabianca Skira-Venturi (d) |
Parentèle |
Lionello Venturi (beau-père) |
Partenaire |
Pierre Cailler (d) (- |
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Personne liée |
Marie Norton (en) |
Biographie
modifierAlbert Skira, originaire d'Onsernone dans le Tessin, portait sur son acte de naissance le nom de Albert Schira mais lors de l'ouverture de sa première maison d'édition, à Lausanne en 1928, son nom est orthographié « Skira »[1]. Il descend d'une famille de juifs espagnols qui avait fui les persécutions au XVIIe siècle pour s'installer en Suisse[2]. Pour sa nouvelle maison d'édition, Albert Skira s'approche de Picasso, et cette rencontre débouche sur une collaboration avec l'illustration des Métamorphoses d'Ovide en 1931, soit trente eaux-fortes. Il récidive en 1932 avec Matisse pour les Poésies de Stéphane Mallarmé puis avec Dali pour Les Chants de Maldoror de Lautréamont en 1934 et les Bucoliques de Virgile par André Beaudin en 1936[3]. Albert Skira se distingue notamment par "son génie de la mise en page"[4].
Il lance alors sa propre revue d'art Minotaure La revue à tête de bête dont treize numéros se sont échelonnés de 1933 à 1939. Pour cette entreprise, Albert Skira s'associe au critique d'art Tériade. De 1944 à 1946, il publie l'hebdomadaire Labyrinthe puis la Psychologie de l'art d'André Malraux de 1947 à 1949 en trois volumes : Le Musée imaginaire (1947), Création artistique (1948) et Monnaie de l'absolu (1949). Il édite de nombreuses collections consacrées à l'histoire de la peinture : Trésors de la peinture française (1935-1951), Les Grands Siècles de la peinture française, Le Goût de notre temps, Les Sentiers de la création, L'Entrée du clown avec Jean Starobinski[5]. Les années 1960 s'ouvrirent au monde avec Les trésors de l'Asie (1960), Les trésors du Monde (1962), Arts Idées Histoire (1964).
Albert Skira fit un énorme travail de vulgarisation, faisant connaître au grand public, au gré de ses collections, les œuvres des maîtres, le style des Écoles et les trésors des hauts lieux de l'art. C'est surtout par l'invention du livre tout illustré en couleurs qu'Albert Skira conquit sa renommée mondiale[6].
Les artistes les plus célèbres de l'époque l'ont honoré de leur amitié : André Breton, André Malraux, Paul Éluard, Jacques Prévert, Louis Aragon, Eugène Ionesco, Pablo Picasso, Henri Matisse, Salvador Dalí, Alberto Giacometti[6].
Il fut marié à Rosabianca Venturi, décédée en 1999, et il est le père du peintre Pierre Skira[7].
Références
modifier- Nouveau Quotidien, 26 août 1994
- Journal de Genève, 17 octobre 1987
- Tribune de Genève, 15 septembre 1973
- Connaissance des Arts, 29 novembre 2007, Myriam Boutoulle : "Albert Skira, le fil du Minotaure". [1]
- Encyclopédie Universalis, supplément 1974
- Journal de Genève, 15 septembre 1973
- Le Monde, 10 décembre 2009
Annexes
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier- Vidéo : Albert Skira en 1966, un portrait, une archive de la Télévision suisse romande